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Les Dangers De La Réalité Virtuelle, Augmentée ou Étendue

réalité étendueGettyImages

Un récent rapport publié par Accenture souligne qu’un nombre d’entreprises croissant tirent parti de la « réalité étendue », une technologie qui comprend notamment la réalité virtuelle (VR) et la réalité augmentée (AR).

Intitulé Waking Up to a New Reality : Building a Responsible Future for Immersive Technologies, le rapport insiste sur la nécessité de prendre conscience des opportunités de ces technologies, mais également des dangers qu’elles peuvent représenter. Les auteurs affirment qu’en plus de comporter des dangers pour la vie privée, la réalité étendue présente également des risques à la santé mentale.

À l’instar d’autres technologies décisives dans la révolution numérique (comme l’intelligence artificielle et le cloud computing), la réalité étendue est précieuse puisqu’elle permet de collecter et d’interpréter des données. 

Les applications fonctionnant en AR, qui allie éléments réels et numériques, peuvent récupérer une multitude d’informations sur leurs utilisateurs. Les applications les plus populaires incluent notamment Snapchat et Facebook et peuvent collecter des données biométriques personnelles (expressions faciales, données vocales, et même empreintes de la rétine) qui peuvent être utilisées pour nous identifier à la simple vue notre visage. D’autres applications de réalité augmentée peuvent même enregistrer tout ce que nous voyons et entendons.

Avons-nous vraiment tous ces éléments en tête lorsque nous laissons nos enfants s’amuser avec ce genre d’applications ? Si les réseaux sociaux et les développeurs des applications nous assurent que tout est sécurisé et que notre vie privée est respectée, il n’y a aucun moyen de savoir précisément qui a accès à ces informations et ce qu’ils en font.

Les violations de données personnelles sont monnaie courante de nos jours, et les plateformes les plus fiables en surface présentent en fait elles aussi des risques. Le groupe Facebook, qui a récemment fait l’acquisition de l’entreprise de réalité virtuelle Oculus et dont le réseau social Instagram fait usage de la réalité augmentée, est d’ailleurs un acteur important. L’année dernière, 50 millions de profils Facebook ont été attaqués, relançant le débat de la protection des données personnelles.

Lorsque nous utilisons la VR, nous créons et partageons des données sur notre comportement et nos déplacements dans des environnements virtuels qui pourraient un jour nous imiter, voire nous voler notre identité. La majorité des expériences de réalité virtuelle se font dans les jeux vidéo, mais de nouveaux espaces de socialisation en ligne se développent grâce à la VR.

Les avatars que nous développons pour nous projeter dans ces espaces virtuels deviendront inévitablement liés à notre personnalité réelle (par exemple pour effectuer des paiements), offrant ainsi toujours plus de données susceptibles d’être collectées et récupérées à notre insu. De plus, la VR et l’AR se banalisent de plus en plus, et sont aujourd’hui utilisées pour des formations professionnelles par exemple, brouillant ainsi les frontières entre le monde réel et le monde virtuel.

Mais la réalité étendue présente d’autres risques pour notre santé mentale qui sont liés aux dommages causés par une exposition fréquente et prolongés à des environnements virtuels. Pour l’instant, la recherche ne s’est pas penchée sur ce domaine, mais nous savons que la cyberdépendance est un problème bien réel pour un certain nombre de personnes, et concerne l’utilisation massive des réseaux sociaux, notamment par les jeunes.

La fusion des réseaux sociaux et de la réalité étendue promet de nous offrir des expériences plus immersives, avec la possibilité de partager toujours plus nos vies en ligne. Mais elle pourrait également aggraver la situation des personnes qui utilisent l’espace virtuel comme un refuge hors de la réalité, ou qui définissent leur valeur en fonction de leur nombre de likes ou de followers.

L’important aujourd’hui, alors que ces technologies continuent à se développer, est de s’assurer qu’elles soient déployées en veillant dûment aux répercussions qu’elles pourraient avoir sur notre quotidien et notre bien-être. Il ne faudrait pas que ces considérations se fassent après-coup pour atténuer les dégâts, mais bien avant le lancement de ces technologies futuristes.

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