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ENVIRONNEMENT | La géoénergie, fer de lance de la réindustrialisation verte

france@GettyImages

La géoénergie, ou géothermie de surface, constitue une solution de chauffage et de rafraîchissement des bâtiments vertueuse au carrefour d’enjeux majeurs. Disponible sur 97 % du territoire, elle s’inscrit pleinement dans les efforts de réindustrialisation du pays annoncés par le président de la République. Elle contribue aussi à la transition énergétique par l’usage d’une énergie renouvelable non polluante. Elle participe enfin à notre souveraineté en exploitant les propriétés thermiques du sous-sol.

 

Réservoir d’énergie situé dans les 200 premiers mètres du sous-sol, la géoénergie est la seule énergie renouvelable disponible localement, abondante, non intermittente et pilotable.

Alliée puissante pour décarboner les besoins thermiques de nos bâtiments neufs comme existants, elle répond dans le même temps aux enjeux de sobriété appelant à consommer moins et mieux dans un monde aux ressources finies. Ses bénéfices parlent d’eux-mêmes : émissions carbone divisées par 10, consommation énergétique divisée par 4 et facture énergétique réduite de moitié a minima ! Alors que la demande en froid va tripler d’ici à 2050, la géoénergie est par ailleurs la seule ressource offrant un confort d’été sans perturber l’espace public car elle ne génère pas d’îlots de chaleur urbains. Forte de ces atouts, c’est une solution énergétique qui s’inscrit pleinement dans la promotion d’une industrie française décarbonée, adaptée tant aux particuliers qu’aux entreprises ou aux collectivités.

 

Aujourd’hui, la géoénergie ne représente pourtant que 1 % de la chaleur produite en France. Un chiffre dérisoire alors que la filière annonce être en mesure de fournir 100 TWh d’ici à 2040, soit l’équivalent de nos importations annuelles de gaz russe ! Cette capacité est ambitieuse mais réaliste si elle s’accompagne de mesures gouvernementales fortes, à l’image de celles annoncées récemment dans le Plan national de géothermie.

Ce passage à l’échelle est d’autant plus nécessaire au regard du contexte énergétique qui a entraîné une explosion de la demande, confortant non seulement le positionnement des acteurs historiques de la filière mais également l’émergence de grands industriels convaincus du potentiel d’industrialisation de ces solutions.

Dans un récent rapport, France Stratégie recommande ainsi l’émergence d’ensembliers qui assureraient à la fois la conception des travaux, la maîtrise d’œuvre voire le financement du projet et se rémunéreraient sur le montant des économies réalisées. Si l’arrivée d’industriels importants sur ce marché permet de se montrer optimiste, il faut convaincre les acteurs de la construction et de la rénovation de nos villes de s’insérer dans cette logique industrielle.

La France a de nombreuses cartes à jouer pour renforcer sa résilience : consolidation de la fabrication des PAC géothermiques, accompagnement à la formation de milliers de foreurs… autant d’enjeux éminemment territoriaux. Rappelons-le : cette industrialisation vient au secours de l’un des secteurs les plus polluants, le chauffage et la climatisation représentant 52 % de l’empreinte carbone du secteur du bâtiment.

 

Le président Emmanuel Macron appelait récemment de ses vœux une industrie française « décarbonée, respectueuse de la biodiversité, numérisée et transformée ». La géoénergie coche toutes les cases de cette nécessaire transformation. Avec une filière en ordre de bataille, elle remplira dans les prochaines années ses promesses pour devenir le sucre rapide de la transition énergétique.

 

Cet article a été écrit par : CINDY DEMICHEL, CEO ET COFONDATRICE DE CELSIUS ENERGY

 

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