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Les Seabubbles Vont-Ils (Enfin) Survoler La Seine ?

© Seabubbles

Freinés par des considérations administratives et réglementaires, les fameuses « Seabubbles », menées par le tandem Alain Thébault – Anders Bringdal, pourraient enfin naviguer sur la Seine au mois de mai prochain. Une petite victoire.

Son « coup de gueule » de l’été dernier semble enfin avoir porté ses fruits. Après avoir déploré, à juste titre, que les contraintes réglementaires empêchent ses « taxis volants » de naviguer sur la Seine, Alain Thébault devrait, enfin, obtenir gain de cause. Les fameuses bulles pourraient survoler le plus célèbre fleuve de France dès le mois de mai prochain. En effet, les « véhicules futuristes », pour lesquels Emmanuel Macron lui-même avaient eu les yeux de Chimène dès 2016, pourraient se voir accorder une autorisation de navigation à 25 km/h de la part de la préfecture de Paris.  « Le temps d’avoir ces autorisations nous a permis de renforcer la stabilité en vitesse basse grâce à l’installation de commandes de vol électriques de type Airbus », souligne l’ancien navigateur dans les colonnes du JDD. Le préfet de Paris, Michel Cadot, devrait, selon toute vraisemblance, accorder une dérogation à la start-up puisque la réglementation interdit de circuler à plus de 12 kilomètres par heure sur la Seine dans le cœur de Paris. « Une limitation de vitesse » destinée à ce que les bateaux et autres véhicules arpentant les rives de la Seine ne fassent pas trop de bruit à proximité des espaces résidentiels et des berges touristiques comme l’Île de la Cité.  

Mais le dialogue – qui n’a jamais cessé – entre les différentes parties concernées par le dossier (Ville de Paris, Etat, Port de Paris ou encore les Voies navigables de France) pourrait aboutir à ce que « deux ou trois Seabubbles » puissent être testées par le grand public à partir du mois de mai et ce pour une durée de deux mois.  Comme le rappelle, Le Parisien, la ville de Paris, si elle n’est pas directement décisionnaire, a clairement joué un rôle de « facilitateur ». D’ailleurs durant toute cette période « troublée » – au sortir de l’été –  et même après l’annonce de la poursuite du développement de la start-up en Suisse, Alain Thébault a toujours « ménagé » la maire de Paris et le chef de l’Etat, « supporters » de la première heure du projet.   « J’aime beaucoup Anne Hidalgo qui a une vraie vision pour Paris et qui a été la première à nous aider. Tout comme j’ai beaucoup d’estime pour le président Macron, pour lequel j’ai voté, et qui apporte un véritable vent de fraîcheur. Ces deux personnalités ont, chacune à leur manière, fait bouger les lignes », rappelait le navigateur dans nos colonnes en septembre dernier.   

Encore quelques détails à régler

Restent néanmoins certains détails à régler comme l’emplacement du fameux « dock de rechargement » qui permettra, de facto, d’alimenter les « bulles ». Plusieurs tendances se dégageaient, selon Alain Thébault, y compris en dehors de Paris comme Neuilly, le Val-de-Marne, ou encore Gennevilliers, mais le JDD relate que le navigateur allait rapidement déposer une demande pour un emplacement sous la Tour Eiffel  en 2019. Autre « ambitieux projet », toujours selon l’hebdomadaire dominical, la mise en branle d’un Seabubble Bus de 60 places « Nous aimerions le faire circuler durant les Jeux Olympiques de 2024 », proclame le maître-d’œuvre de la start-up.   Une « avancée » significative alors que les derniers échanges entre le navigateur et le Port autonome de Paris avaient été pour le moins « électriques ».  Pour rappel, les « SeaBubbles » à propulsion électrique , reprennent le principe de l’hydroptère développé par Alain Thébault, avec des “foils”, sorte d’arcs en fibre de verre, immergés qui, grâce à la vitesse, maintiennent le bateau hors de l’eau à quelque 50 cm au-dessus des vagues.

Et ces véhicules d’un nouveau genre ont besoin d’une vitesse de croisière de 25 à 50 km/h pour atteindre leur pleine mesure. « Ce que nous demandions à Paris était de pouvoir obtenir le droit de faire « voler nos bateaux » à une vitesse similaire à celle autorisée sur les voies sur berge », déplorait l’entrepreneur en septembre dernier.  « Les règles sont les mêmes pour tous et les grilles tarifaires sont votées par notre conseil d’administration », avait rétorqué sans plus de cérémonie le Port autonome de Paris. Des anicroches qui semblent désormais bien loin, l’heure étant à l’optimisme, et la perspective de voir (enfin) les Seabubbles voguer sur les eaux saumâtres, mais apaisées, de la Seine n’a jamais été aussi proche. Pour le plus grand bonheur de ses cofondateurs mais également, sans doute, des Parisiens qui pourront enfin trouver, dans ces « taxis volants » une alternative crédible aux transports en commun dits classiques. Même si là encore, le parcours sera semé d’embûches. Mais pas insurmontable pour « deux oiseaux du large » comme aiment à se surnommer Alain Thébault et Anders Bringdal.    

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