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Dadju : « Les personnes qui travaillent pour moi n’ont pas besoin d’un transfert de légitimité de ma part »

Dadju

Il a su mener sa propre partition loin du succès de son rappeur de frère, Gims. Entre urban pop et RnB contemporain, Dadju remplit les stades de ses mélodies de lover qui s’assume. L’artiste ne veut pas non plus être enfermé dans une case musicale, il entend également réussir sur le terrain des affaires. Principalement avec sa marque de mode qui lui ressemble, Username. La diversification et la réussite de têtes d’affiche US à l’instar de Jay-Z ou Rihanna lui donne envie de voir grand. Confidences d’un chanteur qui veut se muer en homme d’affaires accompli.

 

Vous êtes issu d’une famille de musiciens à succès, comment s’émanciper artistiquement sans renier un certain héritage ? 

Dadju : Effectivement, j’ai grandi dans une famille de musiciens, j’ai été initié et inspiré par mon père, puis par mon frère avec le groupe Sexion d’assaut. J’ai fait mes premières armes avec eux. J’ai beaucoup appris à leurs côtés, et au départ j’étais dans une démarche de mimétisme. Avec le temps, j’ai trouvé mon ADN musical, j’ai osé imposer un style nouveau avec des textes et mélodies qui ont fait ma signature. J’évolue dans le registre Urban Pop et RnB contemporain. Quoiqu’il en soit, l’héritage de mes racines congolaises continuera toujours à influencer mes titres qui ont su trouver une audience internationale. 

 

En 2018, vous avez été élu « Révélation française de l’année » aux NRJ Music Awards. Cette même année, vous avez annoncé une prise de distance avec la musique à court terme. L’entrepreneuriat vous a toujours intéressé. Où en êtes-vous aujourd’hui dans ce domaine ? 

Très jeune, déjà, j’avais une âme d’entrepreneur. Je voulais être mon propre patron afin d’être maître de ma vie pour changer celle de mes proches. Les concerts, les collaborations en tous genres, m’ont fait voyager aux quatre coins du monde et permis de rencontrer des personnes de tous horizons. C’est une expérience dont je me suis nourri, j’ai su saisir les opportunités qui s’offraient à moi en vue de diversifier mes activités. Un artiste veut toujours sécuriser son avenir, la musique restant conjoncturelle. A mesure que j’ai acquis une aisance financière, j’ai pu investir le terrain des affaires en fondant des sociétés dans le domaine du transport VIP, de l’import-export, de la coiffure et de la mode. Ma passion pour la mode n’a fait que grandir au fil des ans.

Ma marque Username a été pensée aux côtés de designers reconnus, dont un styliste de Maison Margiela. C’est une griffe très streetwear dans ses racines qui célèbre la diversité et la mixité. J’essaye d’allier ma vie, mon travail avec mes collections hors-saisons. J’ai envie d’emmener Username le plus loin possible ! 

 

Contrairement à certains de vos pairs, vous ne communiquez pas trop sur votre nom dans vos différentes entreprises. Est-ce une stratégie payante ?

J’adopte cette stratégie pour plusieurs raisons. Certaines affaires ne demandent pas d’être associées à mon image, on vient chercher un service et la promesse d’une parfaite exécution et non un nom. Les personnes qui travaillent pour moi n’ont pas besoin d’un transfert de légitimité venant de ma part, leur savoir-faire et expertise priment. Il m’importe avant tout de bien choisir mes collaborateurs qui sont des ambassadeurs sur le terrain. Aussi, il est important que certains de mes investissements ne dépendent pas de mon niveau de popularité ou de mon actualité, car on sait à quel point l’univers artistique est volatile. Un artiste peut parfois s’éclipser des années pour préparer un album. 

Dadju © Photographe Tareck Raffoul © Kahina Melchane

 

 

Souvent les artistes pointent l’adrénaline de la scène, et vous qu’est-ce qui vous plaît dans l’arène des affaires… Un monde où vous n’êtes pas attendu ?

Je ne dirais pas que je ne suis pas attendu dans ce domaine, car en réalité, personne n’est spécifiquement attendu quelque part. Ce qui me motive, c’est la liberté de créer et d’innover. C’est cette possibilité d’exploration infinie qui rend l’arène des affaires aussi stimulante pour moi que la scène artistique. Au même titre que pour ma musique, je peux suivre mes propres instincts, et prendre des risques. Alors, oui, cela ne fonctionne pas à tous les coups, l’échec fait partie du process mais quand l’essai se transforme : c’est galvanisant ! 

 

Quelles sont les réussites qui vous inspirent ? 

Des réussites comme celles de JAY-Z ou Rihanna. Des artistes qui ont su être visionnaires et utiliser leur image et leur influence à bon escient pour créer des marques puissantes avec un rayonnement international. 

 

Les artistes français ont souvent à cœur de s’exporter, notamment de tenter l’aventure américaine. Avez-vous des ambitions dans ce secteur ? 

Le fait que ma musique s’exporte à l’international était l’un des grands objectifs de ma carrière. J’ai toujours voulu dépasser les frontières hexagonales, africaines, et l’Amérique était l’un des focus principaux. J’ai déjà fait plusieurs tournées aux Etats-Unis en 2019, 2022 et 2023 où j’ai pu me reproduire à New-York, Los Angeles, Miami, Dallas ou encore San Francisco. Et je repars pour une nouvelle tournée dans les prochains mois.

 

La musique RAP & RnB made in France rayonne dans le monde entier. Comment expliquez-vous la force et la capacité des artistes français à toucher une large audience ?

La France est un pays qui inspire et influence beaucoup à l’international. On a un patrimoine très riche et reconnu en termes de mode, de gastronomie, d’art, et la musique en fait également partie. Ces dernières années, la scène française s’est enrichie avec de nouvelles générations ayant investi la musique urbaine. C’est un courant qui rayonne à l’international. A titre personnel, mes collaborations avec des artistes internationaux comme Chris Brown, Burna Boy ou Anitta m’ont permis de toucher de nouvelles audiences. C’est d’ailleurs très intéressant – en tant qu’artiste et producteur – de constater l’évolution de l’audience par pays à la suite d’un featuring (collaboration musicale). 

 

La saison des festivals est bientôt lancée. Où vous verra-t-on cet été ? 

Vous pourrez me voir dans une dizaine de festivals en France ou à l’international, notamment à l’Afro Nation ou Les Vieilles charrues. 

 

Vos prochains temps forts ?

J’entame une série de neuf concerts à la Seine Musicale du 20 mai au 2 juin avec Tayc. Nous partons ensuite pour une tournée à l’international avec des dates en Europe, aux Etats-Unis, au Canada, en Afrique et aux Antilles. Je travaille également sur une nouvelle collection et de nouvelles collaborations pour ma marque Username.

Nous préparons aussi avec mes partenaires un concert caritatif qui aura lieu le 30 juin 2024 à la Cigale dont les fonds récoltés seront reversés à mon association Give Back Charity. J’ai à cœur de venir en aide aux femmes victimes de violences sexuelles en République Démocratique du Congo. Je suis marqué à vie par ma rencontre avec elles et par l’héroïsme du prix Nobel de la Paix, le Dr Denis Mukwege qui se bat énergiquement pour les sauver et alerter l’opinion publique mondiale.


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