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Le Labour Paie Les Pots Cassés Après Le Sacre Des Pro-Brexit

Crédit Photo : Mark Makela Corbis / Getty Images

Le Parti travailliste britannique se retrouve en déliquescence après le vendetta lancé contre son leader Jeremy Corbyn. La députée Angela Eagle, fidèle membre du « Shadow cabinet » du Labour, s’est officiellement portée candidate, lundi 11 juillet 2016, pour prendre la succession du dirigeant controversé.

La période d’incertitude n’en finit plus d’enliser les partis politiques britanniques dans une crise sans fin. Le Parti travailliste est secoué, tout comme les Tories, par la victoire des pro-Leave après l’officialisation des résultats, vendredi 24 juin, avec comme point d’orgue une motion de défiance des députés du Labour contre leur leader Jeremy Corbyn.

80 % d’entre eux souhaitent, à travers une consultation sans poids définitif, voir le numéro un de leur parti élu en septembre dernier à 59,5 %, quitter dès à présent son poste. Les reproches se concentrent sur le silence prônée par Jeremy Corbyn durant toute la campagne référendaire, qui n’a pas suffisamment milité, aux yeux de ses camarades politiques et d’une majorité des militants, pour un maintien du Royaume-Uni dans l’Union européenne.

Le coup de grâce est intervenu deux semaines après la victoire du camp « pro-Out » de l’UE avec la sortie fracassante de la député Angela Eagle. La désormais ancienne membre du « cabinet fantôme » – le gouvernement fictif créé juste après l’élection de Jeremy Corbyn le 12 septembre 2015 comptait une majorité de femmes aux postes des « portefeuilles ministériels » – a décidé de se présenter contre le leader de son propre parti pour, non pas « diviser le parti mais de le consolider, d’en assurer l’unité ».

Angela Eagle officialise sa candidature en grandes pompes, le lundi 11 février. La député travailliste se présente à l’estrade pour lancer sa campagne, encouragée par la « Team Angela Eagle », le tout devant un parterre de journalistes de médias locaux et étrangers.

La structure du « Shadow Cabinet » a volé en éclat avec une cascade de démissions, quelques jours après la victoire du « No » à maintien du Royaume-Uni dans le cercle des Vingt-huit de l’UE.

Une histoire de flou réglementaire

Les deux personnalités fortes du parti de gauche se heurtent sur un point du règlement qui régit le fonctionnement du Labour au niveau du système de réélection. Les règles en vigueur stipulent que tout candidat doit obtenir le soutien de 20 % des députés nationaux et des députés européens du parti confondus, soit 51 élus.

Un seuil plancher qui fait l’affaire de Angela Eagle plus qu’au leader du Labour. Jeremy Corbyn estime que le soutien montré par les militants – et les syndicats très majoritairement en sa faveur – à l’issue des élections tenues à la rentrée 2015 pour le poste de numéro du parti, lui permet d’automatiser sa candidature en cas de nouvel appel aux urnes. Jeremy Corbyn affirme aborder la situation sans «aucune pression » sur sa personne. « La véritable pression, c’est quand vous n’avez pas assez d’argent pour nourrir vos enfants, quand vous n’avez pas de toit sur votre tête », explique le leader du Labour.

Une réunion, tenue ce mardi 12 janvier, a pour objectif d’éclaircir ce point de tension entre les deux anciens partenaires de jeu, alors que le Premier ministre a dégainé en fin de semaine la question du renouvellement de la force de frappe nucléaire. Le Parlement doit statuer le 18 juillet sur cette question : une grande majorité du camp du Labour est en ordre de bataille pour accorder un renouvellement pendant que Jeremy Corbyn condamne la poursuite de l’utilisation du nucléaire. La crise britannique n’est pas prête de livrer son épilogue.

Angela Eagle retire sa candidature pour favoriser au maximum le départ de Jeremy Corbyn

La député travailliste s’est retirée de la course à la prise de contrôle du Labour pour soutenir un candidat unique et optimiser les chances de faire tomber l’actuel chef de file de l’opposition britannique, Jeremy Corbyn.

Angela Eagle a affirmé, au cours d’une conférence de presse, tenue mardi 19 juillet, qu’il était « dans l’intérêt du Labour que nous nous unissions afin de présenter un candidat unique », en la personne d’Owen Smith.

« Le Labour ne fonctionne pas correctement en ce moment, notre dirigeant n’a pas la confiance de ses parlementaires et ne tend pas la main au pays », ajoute l’ancienne membre du « Shadow Cabinet », cellule de réflexion sur les questions gouvernementales créée au début du mandat de Jeremy Corbyn en septembre 2015.

La révélation du nom du prochain dirigeant du Labour est prévue à l’issue du scrutin interne organisé le 24 septembre 2016.

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