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Europe Ecologie-Les Verts : Le Calice Jusqu’à La Lie

Crédit Photo : Thomas Samson Gamma-Rapho / Getty Images

La formation écologiste vit des heures résolument sombres, après le départ de pléthore de ses cadres, comme Barbara Pompili, François de Rugy, Jean-Vincent Placé et le dernier en date, celui de l’ancienne secrétaire naionale Emmanuelle Cosse. En pleine déliquescence, « EELV » semble incapable de trouver un second souffle et s’enfonce, un peu plus chaque jour, dans les méandres de la médiocrité. Au point de disparaître ?

Retour en 2009. Une éternité en politique. La nouvelle formation Europe Ecologie-Les Verts est au pinacle, au sortir d’élections européennes prometteuses qui l’a vu terminer en troisième position, recueillant 16,3% des suffrages, à quelques dixièmes de voix du Parti socialiste, qui tremble sur ses fondations face à cette « menace » venue de sa gauche. L’avenir s’annonce dès lors radieux pour ce parti résolument « new-look » aux antipodes de l’image quelque peu « ringarde » des Verts, qui, sans ce « ravalement de façade » enchaînaient alors les déconvenues électorales.

Mais ces lendemains qui chantent se feront de plus en plus rares, à l’image des étoiles filantes dont est constellé le ciel de la politique française. En 2011, tout semblait encore-aller pour le mieux dans le meilleur des mondes avec un accord arraché de haute lutte à Martine Aubry, alors première secrétaire du PS, portant sur une soixante de circonscriptions aux législatives, afin de permettre aux « écolos » de disposer, pour la première fois de leur histoire, de leur propre groupe parlementaire.

L’exercice du pouvoir…

Un vœu qui s’exaucera en juin 2012 avec une « force de frappe » composée de 17 députés. Une sacré performance pour un parti ayant rassemblé à peine plus de 2% des suffrages à la présidentielle, tandis que le FN et le MoDem, respectivement auréolés de 18,01% et de 9,13% des voix ne disposent même pas de cinq députés chacun.

Dès lors, « l’alignement des planètes » ne sera plus jamais favorable à la formation dirigée, jusquà son entrée au gouvernement, par Cécile Duflot. Son départ va d’ailleurs sonner le glas de « l’union sacrée », de plus en plus de militants réclamant plus d’indépendance par rapport au Parti socialiste tout en appelant de leurs vœux un « coup de barre à gauche », par opposition à la politique de plus en plus « social-démocrate » menée par la majorité présidentielle.

…et son autodestruction

Les querelles de chapelles et autres batailles intestines sont désormais le lot quotidien du parti entre ceux, désireux, par carriérisme souvent, de s’accrocher au radeau de la majorité présidentielle et les autres, faisant feu de tout bois des mesures proposées par le gouvernement. La défiance est réciproque et les divergences irréconciables.

Point d’orgue de cette guerre fratricide, l’implosion dudit groupe parlementaire, qui réussira le prodige de « s’autodissoudre », une première en pleine mandature. De nombreux députés, soucieux d’afficher leur solidarité au gouvernement, et décontenancés par l’omnipotence d’une Cécile Duflot libérée des chaînes gouvernementales, vont carrément rejoindre les rangs du groupe socialiste de Bruno Le Roux. Réduit à portion congrue -moins de dix députés- le groupe n’a plus d’existence légale dans les travées du Palais Bourbon.

Le coup de grâce

Privé de ses « têtes d’affiche », Barbara Pompili, François de Rugy ou encore Jean-Vincent Place créant une formation alternative répondant au doux nom « Ecologistes ! », Europe Ecologie-Les Verts demeurait sous respiration artificielle, avant ce week-end, et le coup de grâce asséné par son ancienne secrétaire nationale, durant deux ans, Emmanuelle Cosse.

Cette dernière a raillé la dernière proposition du parti désormais dirigé par le fantomatique, David Cormand : l’organisation d’une primaire ouverte « à tous les acteurs de la société civile ». « Une petite primaire pour un petit parti », lâche alors Emmanuelle Cosse. Une « mise à mort » dans les règles de l’art. En état de « mort de clinique », Europe Ecologie-Les Verts « bouge » encore, mais pour combien de temps ?

 

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