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Commission européenne : les dernières révélations des lanceurs d’alerte soulignent la nécessité de réglementer la publicité politique en ligne

Commission européenneVěra Jourová, , vice-présidente de la Commission européenne chargée des valeurs et de la transparence, lors du Sommet mondial du web à Lisbonne, mardi 2 novembre. | Source : Getty Images

Selon Věra Jourová, vice-présidente de la Commission européenne chargée des valeurs et de la transparence, les dernières révélations des lanceurs d’alerte dans le secteur des technologies illustrent la nécessité de réglementer la publicité politique en ligne.


 

Věra Jourová, vice-présidente de la Commission européenne chargée des valeurs et de la transparence, a déclaré que les documents récemment divulgués par Frances Haugen, ancienne cheffe de produit chez Facebook, étayaient la nécessité de réglementer la publicité politique en ligne. Actuellement, les législateurs européens sont en train de travailler sur cette question. Pour autant, Věra Jourová a précisé que les Facebook Papers ne lui ont rien appris qu’elle ne savait déjà.

Selon la vice-présidente de la Commission européenne chargée des valeurs et de la transparence, il est important de savoir comment les entreprises gèrent la désinformation et d’autres questions en interne, car ces éléments permettent d’illustrer des problèmes plus généraux.

« Si les lanceurs d’alerte ou les scandales comme Cambridge Analytica n’existaient pas, nous, les législateurs, ne serions pas en mesure de convaincre la population que la mise en place d’une réglementation est nécessaire », a déclaré Věra Jourová aux journalistes lors du Sommet mondial du web à Lisbonne, mardi 2 novembre.

Ces déclarations interviennent alors que Facebook fait l’objet de critiques constantes concernant la manière dont le réseau social et ses employés ont géré plusieurs sujets sensibles et controversés, notamment la publicité politique et la désinformation. Frances Haugen a fourni de nombreux documents à ce sujet, sous une forme expurgée par son équipe juridique, à la Commission européenne, à la Securities and Exchange Commission des États-Unis ainsi qu’au Congrès américain. Les versions caviardées de ces documents ont également été obtenues par un consortium d’organisations de presse, dont Forbes.

Dans un document datant d’octobre 2020, des employés de Facebook ont présenté les résultats de leurs recherches sur la manière dont le contenu politique ciblé « peut potentiellement nuire aux populations en lançant des appels à la division à un public vulnérable, en incitant à la violence, en intimidant, en décourageant ou en trompant les électeurs, en créant des chambres d’écho médiatiques et en diminuant la responsabilité des politiciens. »

Courant novembre, Věra Jourová prévoit de dévoiler une proposition de réglementation de la publicité politique en ligne. Selon la vice-présidente de la Commission européenne chargée des valeurs et de la transparence, cette réglementation obligerait des entreprises comme Facebook et d’autres « à divulguer les algorithmes et à nous inviter dans leurs coulisses. »

D’après Věra Jourová, les législateurs doivent responsabiliser les entreprises tout en permettant aux consommateurs de mieux contrôler leur expérience numérique. C’est la raison pour laquelle la vice-présidente de la Commission européenne chargée des valeurs et de la transparence souhaite modifier la législation européenne en matière de publicité politique. Une telle modification permettra de réglementer « l’ensemble de la chaîne de production de la publicité », en allant plus loin que des géants comme Facebook et en s’intéressant à d’autres éléments de la technologie publicitaire.

Selon Věra Jourová, les géants de la tech et les autres entreprises devraient indiquer aux consommateurs la raison pour laquelle telle ou telle publicité leur est présentée, qui l’a payée et quelles données ont été utilisées pour la cibler. La vice-présidente de la Commission européenne chargée des valeurs et de la transparence a également ajouté que les informations sensibles telles que l’origine, l’orientation sexuelle et la religion ne devraient pas être utilisées pour cibler des publicités politiques. Citant une enquête récente, Věra Jourová a déclaré que près de quatre Européens sur dix ont affirmé avoir déjà été exposés à un contenu dont ils ne pouvaient pas déterminer s’il s’agissait d’une publicité politique ou non.

« Si nous voulons nous assurer que les consommateurs sont libres de choisir, nous devons être sûrs que les informations qu’ils voient en ligne ne sont pas alimentées par le fonctionnement obscur de plateformes, de systèmes algorithmiques et d’une armée de robots non identifiés », a indiqué Věra Jourová.

Lundi 1er novembre, Frances Haugen a pris la parole sur la scène principale du Sommet mondial du web à Lisbonne pour sa première apparition publique depuis ses révélations sur les abus de Facebook le mois dernier. La lanceuse d’alerte a déclaré que la dépendance de Facebook à l’égard du classement des contenus en fonction du niveau d’engagement qu’ils obtiennent est « dangereuse, car à l’heure actuelle le contenu le plus extrême l’emporte. »

Facebook a contesté les récentes révélations et a décrit les Facebook Papers comme étant une fuite de documents choisis au hasard. Néanmoins, Frances Haugen a mis au défi l’entreprise de publier des documents supplémentaires pour se défendre.

« Les mauvaises personnes et les mauvaises idées ne sont pas le problème », a indiqué Frances Haugen. « Le plus important est de savoir à qui l’on donne le plus gros mégaphone. »

 

Article traduit de Forbes US – Auteur : Marty Swant

<<< À lire également : Facebook Papers : Quelles accusations pèsent sur le réseau social ? >>>

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