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Le bureau du troisième type

bureauSource : GettyImages

OPINION | Tout le monde se pose la même question depuis un an : quand les choses vont-elles revenir à la normale ? En réalité, il est très probable que nous ne reviendrons pas à la normalité d’avant. Et que celle-ci va laisser la place à des modèles nouveaux. Le bureau est-il mort pour autant ? 

 

À quelle normalité allons-nous revenir ? 

Si les campagnes de vaccination qui ont lieu un peu partout dans le monde autorisent un certain optimisme, la maitrise de la pandémie Covid-19 est loin d’être acquise. Même les pays qui vaccinent massivement, comme Israël ou l’Angleterre, restent très prudents. Et aucun gouvernement ne semble envisager, à courte ou moyenne échéance, un retour à la normale.
Il faut ajouter à cela les nombreuses études qui alertent depuis longtemps sur le risque avéré que la population mondiale soit confrontée de plus en plus fréquemment à des pandémies.
Quels que soient les scénarios, il apparait de plus en plus évident que la crise du Covid-19 a marqué un tournant irréversible. Les choses ne vont pas revenir à la normale. Les choses vont être différentes. Dans ce contexte, le bureau est-il mort et le télétravail va-t-il et doit-il devenir la norme ? 

 

Les limites du télétravail

Après douze mois d’alternance entre confinement, retour au bureau et couvre-feu, de nombreux employés ont pu constater les avantages du télétravail. À tel point que beaucoup envisagent de le pérenniser, quelle que soit l’évolution de la crise sanitaire.
Mais le télétravail a aussi ses limites, et il existe un certain nombre de raisons pour lesquelles ce serait une erreur de penser que, désormais, nous pourrons tous travailler de chez nous. 

 

La première raison est la sécurité.
La sécurité des données, tout d’abord. Même si une entreprise fournit à chacun de ses employés un ordinateur portable doté d’un bon anti-virus, l’environnement informatique du bureau est toujours en danger si ces ordinateurs portables sont utilisés sur un réseau domestique avec une sécurité réduite. Les études montrent que plus des trois quarts des gens ne changent jamais le mot de passe administratif de leur box internet. Et l’exposition au risque est bien sûr encore plus importante si l’entreprise permet aux employés d’utiliser leur propre matériel (BYOD). 
Le risque de fuite/vol de données, volontaire ou involontaire, est très élevé lorsqu’un employé travaille de chez lui. Et il n’existe aucune technologie qui peut empêcher une personne non autorisée de regarder ou photographier un écran. 
La sécurité physique des personnes est également un risque à ne pas négliger. Beaucoup d’employés manipulent des données sensibles (données financières, données personnelles, secrets industriels, …) dont la valeur pourrait tenter des personnes mal intentionnées. Sans la sécurité physique qu’assurent les bâtiments de bureau, ces employés sont exposés à un risque physique. 

 

Une seconde raison est la question des ressources.
L’environnement de bureau est le plus susceptible de fournir une infrastructure informatique de haute qualité, en plus des capacités habituelles de résilience des bâtiments. Les bureaux sont équipés d’onduleurs et de générateurs pour maintenir l’alimentation électrique en cas de perturbation. Les maisons des employés n’en ont pas.
Que les technologies informatiques soient sur site, entièrement dans le cloud ou hybrides, l’environnement de bureau est conçu pour être robuste et des équipes sont disponibles pour gérer les problèmes au fur et à mesure qu’ils surviennent. Ce n’est pas le cas au domicile des employés. 
Si l’ordinateur d’un employé est hors service (café renversé, virus ou tout simplement fin de vie), il est immédiatement remplacé par un appareil de secours au bureau. À la maison, il faudra peut-être attendre plusieurs jours. Quel en sera l’impact pour l’entreprise si cet utilisateur est propriétaire d’un processus critique ?
Et ainsi de suite. La liste de problèmes potentiels est longue. 

 

Une troisième raison est d’ordre social.
Individuellement et professionnellement, il est très compliqué d’envisager la fin de la vie de bureau et de toutes les interactions sociales qui y sont liées. 
De très nombreuses personnes souffrent de l’isolement et de la solitude imposés par la pandémie de Covid-19. D’après Santé publique France, le nombre de personne dans un état dépressif a doublé de 10 à 21% entre fin septembre et début novembre 2020. 

 

Le bureau du troisième type

Entre le tout-télétravail et le plein retour au bureau, il y a un troisième modèle : celui d’un bureau à la demande, doté de services offrant des hauts niveaux de performance, de disponibilité et de flexibilité. Nous n’avons plus besoin d’autant de mètres carrés, mais en revanche nous avons besoin de plus d’équipements, de sécurité et de résilience. 
Le bureau n’est pas mort, mais le bureau de demain doit être différent. Hébergé dans des bâtiments beaucoup plus résilients et sécurisés que la moyenne des bureaux actuels, ces bureaux seront non seulement dotés d’équipements avancés pour le contrôle du COVID ou autres pandémies (détection de la température des employés à l’entrée, séparations des espaces, …), mais aussi des meilleures technologies connectées et des équipes d’experts pour les maintenir et les faire évoluer. Des bureaux en permanence à la pointe de la technologie, et offrant toute la flexibilité et la capacité d’adaptation face à un changement soudain et imprévu. 
Grâce à ce nouveau type de bureau, les entreprises pourront alors s’inscrire dans une stratégie de réduction massive de leurs espaces, et donc de leurs coûts. Elles pourront le faire en toute sécurité. En maintenant la flexibilité nécessaire pour gérer un besoin ponctuel d’espace. Par exemple en cas de pic ponctuel d’activité ou de survenue d’un projet nécessitant un travail collaboratif. Elles bénéficieront également d’une « Safe Room » en cas d’attaque cyber.

 

Tribune rédigée par Dominique Loiselet, Regional Vice-president Mainland Europe de Sungard AS

 

<<< À lire également : Donner envie de revenir au bureau ? Et si l’on créait des espaces « qui prennent soin » ? >>>

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