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Bonheur Au Travail : Le Corps, Ce Grand Oublié

La redéfinition des espaces de travail change complètement l’aptitude au bonheur des employés, notamment à travers leur bien-être corporel. La Fabrique Spinoza, thing-tank spécialisé dans le bonheur au travail livre ses analyses en cette fin d’année. 

Open-space, co-working, flex-office : les lieux de travail se sont profondément métamorphosés depuis une décennie. Si ces espaces permettent d’optimiser l’interaction et la collaboration, ils sont en général peu propices à la discrétion et au calme. Et mettent les corps des collaborateurs sous pression. La Fabrique Spinoza, think tank spécialisé dans le bonheur au travail s’est penché sur la question du bien-être dans des espaces de bureau en pleine mutation. 

Et pour le think tank, « il était temps » que les nouveaux espaces de travail trouvent leurs marques : 27% des collaborateurs sont encore insatisfaits de leur lieu de travail (OpinionWay pour CD&B, 2016). Cette mutation discrète des espaces de travail est à la fois nécessaire et annonce, selon La « Fabrique », une « triple révolution : humaine, du travail et économique ». Humaine, car « elle offre une formidable opportunité de vraiment prendre soin du collaborateur : 45% signalent leur malaise en souhaitant revenir à des bureaux attitrés privatifs » ; du travail car « elle bouleverse les modes mêmes de production : processus de travail revus, formes de collaboration, gouvernance transformée, ultra-digitalisation, etc. » ; et enfin économique puisqu’elle « recèle un vivier de performance collective inexploité : 123 milliards d’euros de retombées économiques induites par les tiers-lieux d’ici 2030 ».

La révolution humaniste passe par la réintégration du corps

Le bonheur au travail passe selon la Fabrique Spinoza, par le bien-être physique. L corps semble être le « grand oublié » des espaces de travail. Alors que 22°C est la condition idéale (étude réalisée en 2006 par Seppanen et al.), 51% des employés se plaignent de la température ou la climatisation au travail (baromètre d’Actineo* de 2015) ; de surcroît, leur productivité baisse fortement en s’éloignant de cet idéal. Bruit, lumière, hydratation, … sont clés également.

Face à ses problématiques, la Fabrique Spinoza s’intéresse au profil-type du travailleur de bureau du futur. Et ça ne fait pas envie : « Dans la même lignée, parce que l’ergonomie est insuffisante, les écrans inadaptés, la mobilité insuffisante, et le stress présent, le portrait-type du futur collaborateur est alarmant : comme l’annonçait l’étude “Le collègue du futur” (2019), “Emma”, employée de bureau en 2040, a  le dos voûté (à cause d’une assise prolongée), des varices (due à une mauvaise circulation sanguine), des yeux injectés de sang (du fait d’un travail intense sur les écrans), des poignets et des jambes gonflés (à cause des mouvements répétitifs), un ventre bedonnant (dû au travail sédentaire), sans compter de l’eczéma dû au stress, le teint jaunâtre dû au manque de lumière naturelle ou la pilosité aux oreilles et au nez due à la mauvaise qualité de l’air… « 

Le redesign des espaces impacte le travail et donc la performance

« Le bureau totalement fermé est révolu car il casse la collaboration. Inversement, le tout “open space” génère une forte insatisfaction. », observe le think tank.

Les nouvelles approches de design amènent à redéfinir les espaces de manière surprenante selon les personnalités (les introvertis ont besoin de plus de calme) mais surtout selon les activités. Ainsi, alors que l’imaginaire voit le bureau organisé simplement autour d’un open space, d’une cafétéria et de salles de réunion, les nouveaux espaces requièrent une plus grande diversité de lieux. Herman Miller en décompte 10, dont certains inattendus comme le “landing” pour échanger de manière informelle sans déranger en sortant de réunion ou le “huddle” pour faire un point de gestion de crise. Cette redéfinition des espaces selon les activités (“l’Activity Based Working”) accompagne la mutation du travail.

L’efficacité au travail est également améliorée grâce à la présence de l’art et de la nature : une diminution entre 17 à 32% du nombre d’erreurs du salarié (Exeter.ac.uk. (2010). Designing your own workspace improves health, happiness and productivity). Les espaces de travail ne sont donc plus qu’une question de décoration. L’espace est à la fois un dispositif de management, un cadre contrôlant et une scène où les acteurs du travail interagissent. On pourrait résumer ainsi : « L’espace impacte autant l’espèce que l’espèce l’impacte » ; c’est donc un véritable levier de Qualité de Vie au Travail. 

Les nouveaux espaces induisent une révolution économique parce qu’ils s’ouvrent et s’hybrident avec leur environnement

Les frontières entre l’intérieur et l’extérieur de l’organisation s’effacent progressivement. Ainsi, Michel & Augustin ouvrent leurs portes à leurs clients-fans pour des soirées dégustation à leur siège ; Efficience accueille ses partenaires dans des bureaux partagés ; et les mutuelles veulent intégrer coworking et cafés associatifs dans leurs agences. Cette hybridation des espaces voit parfois aussi la vie privée s’inviter dans des espaces dits “resimercial” (= residence + commercial) : ces bureaux-maisons recréent une atmosphère imitant au plus près l’atmosphère cocon du « chez soi ».  Cette ouverture des espaces de travail sur le monde ouvre des opportunités économiques, et réimplante l’activité économique localement.

 

 

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