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Rosana Auqué Toti « The Balloon Girl », la nature en toile de fond d’une artiste lumineuse

Rosana Auqué, à domicile © photographe, Joshua Colon © assistant-photographe, Theycallmehip, Hipolito Torres

Coup de coeur Forbes | Des champs de tulipes, une balade à Paris, un été à Capri : l’artiste Rosana Auqué dépeint le monde avec son regard sans cesse renouvelé. Sa sensibilité d’Italo-Colombienne ayant vécu et étudié aux Pays-Bas, en Angleterre et en Italie, lui permet de saisir la beauté et la fragilité d’une nature à préserver. Son maître à penser, l’impressionniste Claude Monet, l’accompagne à sa manière dans tout ce qu’elle entreprend. Ses peintures, faites de paysages et ballons colorés qui s’élèvent, nous invitent à prendre de la hauteur pour mieux nous enthousiasmer de la vie. Rencontre à Milan avec une artiste qui monte saluée de Bogota à New York.

  

Forbes France : Italo-Colombienne d’origine, ayant vécu et étudié aux Pays-Bas, en Angleterre et en Italie, vous êtes la définition même d’une personnalité cosmopolite. Que retenez-vous de ces expériences de vie ? 

Rosana Auqué : Les connexions humaines. Le privilège de se connecter avec des personnes et des cultures différentes tout en réalisant que nous ne sommes pas si éloignés les uns des autres, contrairement aux apparences. Mes voyages m’ont amené à la conclusion que nous sommes tous réellement un, avec les mêmes espoirs et les mêmes peurs. Chaque nouveau pays dans lequel j’ai vécu, ou visité, a nourri ma créativité d’une manière inattendue. Aux Pays-Bas, les champs de tulipes m’ont captivé, ils ont marqué le point de départ de mon exploration des paysages. Mes étés à Capri, et sur la côte amalfitaine en Italie, m’ont coupé le souffle, devenant mes endroits les plus heureux et les plus sûrs au monde. Les automnes à Cambridge et à Londres m’ont fait tomber amoureuse de cette saison.

Voir la nature dans son ensemble et m’apprendre à apprécier la beauté dans tous les scénarios a changé ma vie, élargi ma conscience, façonné mon approche de la peinture.

Rosana Auqué, à domicile © photographe, Joshua Colon © assistant-photographe, Theycallmehip, Hipolito Torres

Depuis 2017, c’est à Milan que vous vous êtes installée. L’Italie a toujours été un aimant pour les artistes, à toutes les époques. Qu’est-ce que ce pays vous apporte humainement et artistiquement ? 

Cette ville sera toujours mon chez moi. J’ai vécu sept ans à Milan, plus précisément à Brera, un quartier traditionnel où se sont établis la plupart des artistes et qui est actuellement le quartier du design de la ville. Se promener dans ses rues accueillantes, pleines de galeries, sera toujours un plaisir. La culture italienne me fascine, de la gastronomie à la mode en passant par le design et, bien sûr, l’art. Ce que j’aime vraiment chez l’Italie et ses habitants, c’est leur passion et leur dévouement pour la beauté dans tout ce qu’ils font. Cette façon de vivre leur vient naturellement, en fait, on a l’impression qu’ils participent à une célébration sans fin pour honorer leur vitalité.

Je trouve que cette conception de la beauté est une partie essentielle de mon art. La beauté est aussi profonde que l’esprit, transcendant l’esthétique et nous incitant à rechercher l’excellence dans tout ce que nous faisons. Comme le disait Dostoïevski : « La beauté sauvera le monde ». Je vis selon ces mots. 

Que vous inspire la France ? 

Mon mouvement artistique préféré, et de loin, est né en France ! L’impressionnisme, et notamment son chef de file Monet, ont été ma référence et ma source d’inspiration inépuisable. Les paysages de Monet me transmettent tout car je peux sentir la vie dans chacun de ses coups de pinceau. J’ai hâte de retourner à Paris et de visiter le musée d’Orsay et l’Orangerie. 

Comment votre identité colombienne s’exprime dans vos créations ? 

Les Colombiens sont parmi les plus heureux au monde, et cela me représente profondément : non seulement, je suis joyeuse, mais je veux aussi apporter du bonheur et des niveaux d’énergie élevés aux autres à travers mon art et ma création « Le Ballon ». En fin de compte, je pourrais décrire mon art comme je présenterais ma patrie : radieuse, heureuse et pleine de vie. 

Nous venons d’évoquer votre amour de la nature, il y a aussi les couleurs qui représentent votre signature artistique. Peut-on parler de fascination ? 

Je dis toujours que Dieu est le plus grand artiste du monde et que le ciel est son chef-d’œuvre. Le ciel me fascine, et c’est à cause de cette fascination que je ressens le besoin de peindre constamment. Chaque fois que je le regarde, je découvre une beauté rénovée, découvrant de nouvelles teintes et formes. Un témoignage de mon obsession pour le ciel est ma galerie de téléphones, en effet, 90% de mes photos sont différentes représentations du ciel ! La nature est un cadeau, toujours là pour nous. C’est une source infinie d’inspiration et l’incarnation d’une beauté sans fin. 

© Rosana Auqué

 

Dans un monde où la nature est malmenée, en danger, comment exprimez-vous ces préoccupations dans votre art ? 

Je mets définitivement ces préoccupations en lumière en capturant un instant de la nature et en le transformant en une pièce immortelle, me permettant ainsi de partager ma vision de la façon dont nous devrions voir ce monde naturel comme une maison qui doit être honorée et appréciée avec soin. La nature est la protagoniste de mon art. Pour les impressionnistes, les paysages étaient le sujet principal, mais dans le monde de l’art contemporain, il semble que ce genre ait été presque oublié. Je veux y attirer l’attention, en mettant la nature comme figure centrale, avec sa magnifique beauté et en soulignant la nécessité de la protéger et de la respecter en tant que telle.

J’espère que mon travail incitera le monde à découvrir la nature différemment et de manière durable ; jamais nous ne pourrons autant lui redonner… 

Vous nous interpellez donc, quels sont les autres messages ? 

Avant tout, je veux transmettre comme message : la joie. Je réalise des peintures joyeuses remplies de vie et d’âme. Je veux que les gens ressentent la vitalité, le bonheur et l’espoir en regardant mon art. Je veux qu’ils se sentent compris, qu’ils aient un sentiment d’appartenance et qu’ils se sentent pleinement acceptés et intégrés dans mon monde. Je crée un univers qui n’est pas dur mais empli de lumière, de niveaux d’énergie élevés et de beauté. Je veux que les spectateurs ressentent de la joie dans leur cœur.

D’un point de vue technique, de quelle manière travaillez-vous vos œuvres ? 

Je commence par faire des croquis d’une idée que j’ai en tête. Cette idée peut être un sentiment, une couleur, une chanson, une citation ou même une conversation que j’ai eue avec quelqu’un. Dans cette phase, je détermine également les couleurs que j’utiliserai dans le tableau ainsi que sa taille et sa forme. Après ces préalables, je peins le ciel et les nuages sur la toile tout en écoutant une musique qui doit être en quelque sorte liée au concept que je représente. Cela m’aide à manifester tout ce que je ressens de la manière la plus honnête. Une fois cela fait, les ballons sont la dernière chose que je peins habituellement. Dès le premier coup de pinceau, j’y mets mon âme. C’est comme si une nouvelle vie était créée. 

Des expositions, projets à venir en 2024 ? 

La prestigieuse Galerie Pananti de Florence a commencé à me représenter. Fondée en 1968 par Piero Pananti, cette institution est un carrefour pour les personnalités littéraires, les collectionneurs, les critiques d’art et les artistes. Située à Florence, avec un atelier supplémentaire à Milan, la galerie a accueilli plus de 400 expositions d’art tant au niveau local qu’international, notamment en Suisse, aux États-Unis et en France. En ce moment, je prépare une nouvelle collection d’œuvres d’art avec une approche beaucoup plus libre de mon processus créatif.

J’ai eu envie de désapprendre à peindre, littéralement, de créer avec mes mains et mon âme. Cette nouvelle collection, je l’ai appelée « Visions de mes méditations », car ce sont en réalité des représentations abstraites de mon inconscient. Toutes ces images et cette énergie me viennent à travers mes méditations matinales. Une exposition suivra à Milan et à New York.

 

Pour aller plus loin :

Rosana Auqué

 

 

 

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