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Hôtel Des Tours DUO Le Nouveau Projet Au Sommet De Paris

Crédit : Jean Nouvel

Un hôtel 4 étoiles dans une des Tours DUO conçues par Jean Nouvel dans le XIIIe arrondissement à Paris, il fallait oser… Laurent Taïeb exploite son talent de visionnaire sous la forme d’hôtels, de restaurants et de bars (le Kong, le Bon, Le Trésor…) depuis 30 ans. Au carrefour des genres, entre élégance classique et énergie ultra contemporaine, mais aussi de nombreux lieux de rencontres (bar, restaurant, rooftop), l’Hôtel des Tours DUO – signé Philippe Starck – devrait figurer parmi les prochains Hot spots de 2022. Rencontre.

 

Désirée de Lamarzelle : Comment se porte le secteur du développement de l’hôtellerie ?

Laurent Taïeb : La dernière année – juste avant le confinement – l’hôtellerie en France affichait des chiffres exceptionnels pour 2019. Maintenant il est évident que le confinement empêche le tourisme mais c’est une période qui doit être remise dans le contexte du long terme de l’hôtellerie de luxe comme pour « la Poste du Louvre » : il se passe en moyenne une dizaine d’années entre l’idée, gagner le concours, la sortie de terre et son inauguration. Quand vous démarrez un projet vous êtes dans cette chronologie. « La Poste du Louvre » ouvrira courant du dernier trimestre 2021 et « les Tours DUO » en avril 2022.

Quel est exactement ce projet d’hôtel des Tour DUO ?

Les « Tours DUO», c’est un projet architectural assez fantastique… Elles sont dans l’Est parisien, plus précisément dans le 13e (quartier bibliothèque François Mitterrand), et ont été dessinées par Jean Nouvel. Elles sont assez particulières puisqu’elles ont une inclinaison supérieure à la tour de Pise. Il y en a une qui fait 190 mètres de haut et l’autre qui fait 130 mètres. Cela sera le troisième édifice le plus haut après la Tour Eiffel et la Tour Montparnasse. C’est un projet hybride avec 90 000 m² de bureaux et 10 000 m² d’hôtellerie… On démarre au 17e étage à environ à 100 m de hauteur avec une vue assez exceptionnelle et un vrai point de vue dans la mesure où c’est le contrechamp du Sacré-Cœur (car nous sommes à l’opposé).

L’emplacement géographique n’est-il pas risqué car éloigné du centre touristique ?

Non car nous sommes quasiment en bordure de Seine, dans un quartier en pleine mutation, avec notamment « Station F » qui y a élu domicile. Cela va devenir le deuxième quartier d’affaires d’Europe, après la Défense, avec beaucoup de bureaux, mais qui restera mixte avec aussi des commerces et des habitations. Prenez l’exemple du métro « Bibliothèque François Mitterrand » qui est la troisième station de métro en termes de fréquentation à Paris. Cela sera une population évidemment différente de la « Poste du Louvre ». Notre positionnement, c’est le luxe accessible.

Peut-on dire que vous êtes un entrepreneur visionnaire ?

J’essaie de ne jamais faire des projets qui n’ont pas de sens. J’ai besoin d’innover également. Par exemple, quand on a ouvert le Kong en créant un concept de restaurant très « lifestyle » qui mélange les gens, les clientèles, c’était précurseur : cela fait 18 ans que cela marche avec plus de cent mille visiteurs par an. Beaucoup de mes projets sont également nés de rencontre comme celle de Philippe Starck à qui j’ai proposé de créer Bon, le premier restaurant bio (2000) et qui a dessiné notre hôtel des « Tours DUO ». Mais après avoir créé pas mal de restaurants, c’est l’hôtellerie qui est devenu mon nouveau champ d’expression ! Une expérience qui nourrit mon projet d’hôtellerie quand on y crée des « Rooftop » et des restaurants, car on s’adresse aussi à une clientèle parisienne. Et c’est ce que j’aime faire, mélanger.

Votre stratégie est-elle de se recentrer sur les habitants de Paris ?

La stratégie c’est le phénomène de rareté. Si vous faites le calcul du nombre de « rooftops » existants par rapport à la demande, c’est disproportionné. C’est une demande qui correspond à notre époque avec des envies qui évoluent : tout le monde souhaite de la verdure et aujourd’hui les toits nous offrent un nouveau champ de développement, comme les toits des potagers etc…

L’hôtel doit-il désormais être d’abord un lieu de rencontre  ?

Je me suis toujours efforcé d’attirer dans les lieux que j’ouvrais une clientèle à 50 % parisienne en suivant un raisonnement très simple qui est que lorsque vous allez à l’étranger Venise, Barcelone, etc… vous ne recherchez pas des lieux préemptés par les touristes, mais vous avez envie aussi d’aller dans des endroits fréquentés par les « locaux ». Les rooftops dans les hôtels prédisposent à cette rencontre entre deux populations. Nous sommes dans l’ère des mélanges des genres. Enfin nos espaces de restauration sont conçus pour accueillir beaucoup de clients, presque 500 personnes pour les « Tours DUO » et presque 700 pour la « Poste du Louvre ».

Faites-vous preuve d’innovation pour la carte des restaurants ?

Pour maintenir notre positionnement d’accessibilité, nous n’allons pas prendre des chefs étoilés qui font grimper les prix de cuisine.  Cela sera une offre de qualité de bonne brasserie, type bistronomie.

Sans oublier l’écologie ?

L’écologie c’est le sens de l’histoire avec aujourd’hui deux hôtels construits avec tous les labels environnementaux possibles et inimaginables, ce qui n’a pas pour autant été simple (rires).  

Comment vivez-vous le confinement ?

Sans être cynique, nous n’avons pas été touchés par le confinement, car aujourd’hui on n’a pas encore ouvert… Bien au contraire, on a utilisé cette période pour observer, analyser et corriger. Notre défi à venir est de correspondre à l’époque et arriver à satisfaire les hommes d’affaires d’aujourd’hui et les Parisiens de demain. Quel est l’hôtel qui va pouvoir marcher dans les années à venir s’il n’a pas des services incroyables ?

Où vous voyez-vous dans 10 ans, le temps moyen d’un projet d’hôtel ?

On a un projet d’hôtel au Cap-Ferret également et pour la première fois – en m’entourant de professionnels – je me suis investi dans la décoration de l’hôtel de la Poste du Louvre. Une première qui est dans la continuité de mon envie d’entreprendre en innovant.

Le meilleur conseil que l’on vous ait donné ?

Le meilleur conseil, c’est « sois toi-même », donné par Yves Carcelles (PDG de Louis Vuitton) qui était quelqu’un de formidable et dont j’étais très proche.

 

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