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Gisèle Halimi, Celle Qui Était Déterminée À Faire Entendre La Voix Des Femmes

La célèbre avocate franco-tunisienne et ardente défenseuse du droit à l’avortement et pour la criminalisation du viol, vient de s’éteindre à l’âge de 93 ans.

 

Elle fait partie de celles qui ont ouvert la voie aux femmes en défendant leurs droits corps et âme… D’ailleurs depuis l’annonce de son décès, ce mardi, nombreuses sont les militantes féministes à lui rendre hommage. Si son fait d’arme le plus célèbre avec le « procès Bobigny « est d’avoir contribué à la dépénalisation de l’avortement en France, son procès aux assises d’Aix-en-Provence pour faire reconnaitre le viol de deux campeuses permettra de faire voter la proposition de loi sur le viol la même année en 1980. Elle remplacera la précédente loi, qui perdurait depuis Napoléon Bonaparte : le viol sera désormais reconnu comme un crime, et non plus un délit.

 

Une femme déterminée dès son plus jeune âge

Gisèle Elise Taïeb née le 27 juillet 1927, dans le quartier de la Goulette, à Tunis, aurait dû, aux yeux de ses parents être un garçon, comme elle le raconte dans son livre -l’écriture sa deuxième passion- son arrivée est déjà un acte militant pour trouver sa place dans une famille conventionnelle où le caractère trempé et indépendant de la jeune femme fait tâche. Après des études de droit à Paris où elle divorce de Paul Halimi, son parcours devient politique. Elle s’engage, se bat et gagne pour des causes presque perdues que sont les femmes et leurs droits encore loin d’être égaux à ceux des hommes. Proche de Simone de Beauvoir et mariée au secrétaire de Jean-Paul Sartre, celle que l’on considère comme l’avocate des causes difficiles co-fondera en 1965 le “Mouvement démocratique féminin” pour soutenir la candidature de François Mitterrand à la présidence de la République. En 1971, elle signera le « manifeste des 373 » déclarant publiquement avoir avorté, et défendant la légalisation de l’interruption volontaire de grossesse. 

 

Militante et écrivaine

Auteure à ses heures non perdues, l’infatigable avocate se consacrera à l’écriture, sa deuxième passion. En plus de La cause des femmes (1973) de nombreux livres qui parlent de son enfance. Parmi ses livres les plus connus : Le Lait de l’oranger (1988), Fritna (1999), Ne vous résignez jamais (2009). Les hommages se multiplient depuis l’annonce de son décès, notamment sur les réseaux sociaux. Peut-être rejoindra-t-elle son amie Simone Veil  au Panthéon ? Elle serait alors seulement la sixième femme à y faire son entrée…

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