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Safran Veut S’Offrir Zodiac Au Rabais

Devant les difficultés financières de Zodiac, Safran a décidé de recalibrer son offre sur Zodiac© Getty Images

Safran a drastiquement revu à la baisse son offre sur Zodiac, proposant désormais « seulement » 25 euros par titre – contre 29,47 euros initialement -, soit une décote de 1 milliard d’euros par rapport à la première mouture de l’offre mi-janvier.

Les sempiternelles difficultés de Zodiac ont, une fois de plus, eu raison de son attractivité et la future mariée a perdu de sa superbe. Alors que le projet d’union avec Safran semblait ficelé, le motoriste a profité des turpitudes de l’équipementier aéronautique pour s’en emparer à moindre frais. Pour rappel, Safran avait initialement proposé 29,47 euros par action Zodiac. Une « proposition » néanmoins soumise le 19 janvier dernier. Une éternité en Bourse. Surtout que le cours du titre Zodiac a été singulièrement chahuté depuis. Doux euphémisme tant les deux trajectoires boursières des deux groupes sont aux antipodes. Quand Safran s’envolait de 20% depuis cette fameuse date, le titre Zodiac prenait l’eau de toutes parts, au point d’être relégué dans les abysses de la Bourse de Paris, en perdant tout autant dans le même laps de temps. Conséquence : Safran a considérablement revu à la baisse son offre à 25 euros par action, soit une décote de près de 1 milliard d’euros, comme initialement révélé par La Tribune.

Une issue « inévitable » tant les difficultés financières s’amoncellent dans le ciel de Zodiac. L’équipementier qui, trimestre après trimestre, creuse irrémédiablement ses pertes et aligne avec une régularité déconcertante les avertissements sur résultat, en l’occurrence deux en un mois et demi (et 10 en deux ans et demi). Le groupe dirigé par Olivier Zarrouati – qui a donné sa démission le 1er mai dernier ou plus prosaïquement remis son mandat à disposition du conseil- avait fait savoir à l’époque que son résultat opérationnel courant pour 2016-2017 oscillerait en 200 et 220 millions d’euros. Là où la précédente prévision du groupe – présentée mi-mars dans la foulée du chiffre d’affaires trimestriel- était plus proche des 240 millions d’euros.

Une offre revue « du sol au plafond »

Mais au-delà du montant proposée par Safran, c’est toute la structure de l’offre du motoriste qui a été remodelée. Exit le « billard à deux bandes », avec une OPA de Safran sur Zodiac puis, en cas de succès, une fusion pour les actionnaires de Zodiac n’ayant pas participé à l’OPA, comme le souligne La Tribune, pour revenir à un schéma plus traditionnel : une offre mixte pour deux tiers en cash et un tiers en titre. Une nouvelle mouture qui aurait le mérite Ce dispositif de simplifier le montage complexe initialement élaboré pour convaincre les familles propriétaires de 29% de Zodiac d’accepter l’offre.

Une décision sage pour de nombreux analystes. « Il semblerait qu’ils abandonnent le processus en deux temps pour revenir à une offre plus traditionnelle, pour laquelle un vote des actionnaires de Safran sera également requis », abonde un spécialiste du secteur cité par Reuters. Et de poursuivre. « Les familles devront regarder si une augmentation de capital, qui s’imposerait si Zodiac décidait de rester indépendant, est plus acceptable que la nouvelle offre de Safran ». Suffisant pour satisfaire le fonds activiste TCI qui mène, depuis le début, un véritable travail de sape contre le projet d’alliance avec en filigrane la volonté de saboter le mariage ?

Demi-victoire pour TCI

Dès le mois dernier, le fonds activiste, dirigé par Chris Hohn estimait que le prix à payer pour Zodiac était très largement surévalué. « Safran surpaye largement Zodiac et devrait annuler son projet de rachat immédiatement ». TCI – qui estimait également que le juste prix à payer pour une action Zodiac oscillait entre 10 et 15 euros- remporte donc une demi-victoire avec cette réavaluation de l’offre.

Mais le fonds activiste n’en démord pas et exhorte encore, cet après-midi, Safran à se concentrer sur d’autres priorités. Ainsi, TCI a demandé au conseil d’administration du motoriste d’abandonner son offre pour se concentrer sur les problèmes du nouveau moteur LEAP. Ce nouveau rebondissement devrait mettre à rude épreuve les nerfs des investisseurs, déjà particulièrement échaudés par les épisodes précédents.

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