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Crush Cake : cerise sur le gâteau pour Lina Sahl

Lina Sahl, CEO de Crush Cake. Crédit : campagne publicitaire – photographe Scott Clarke

Succès Story | CEO de Crush Cake, une entreprise spécialisée dans la vente de Bento cake, des petits gâteaux originaires de Corée, colorés et personnalisables, Lina Sahl domine le marché du cake design en France et sur les réseaux sociaux. 

 

Simon Porte Jacquemus ou encore Aya Nakamura : des stars s’arrachent les petits cakes personnalisés de chez Crush Cake pour leurs évènements. Alors que l’entreprise n’a que trois ans, Crush Cake compte dans ses clients plusieurs célébrités, ainsi que de nombreux influenceurs aux milliers d’abonnés, comme Noholita, Mayadorable et la plus célèbre d’entre elles, Léna Mahfouf. Chaque jour, des dizaines de clients viennent chercher leurs commandes dans les trois boutiques parisiennes, où le rose bonbon, les gâteaux « aesthetic », ainsi qu’une décoration « girly » règnent en maître.

Sa créatrice Lina Sahl n’a que 27 ans, pourtant elle n’en est pas à son premier coup d’essai dans le milieu de l’entreprenariat. En 2020 déjà, elle avait rejoint une de ses amies, rencontrée sur les bancs de l’école de droit – elle est diplômée d’une licence de droit à Valence en 2018 –  en devenant associée pour la marque Gang qui commercialisait des barres de chocolats véganes. C’est en 2021, qu’elle fonde Crush Cake alors âgée de 24 ans. Sa toute première cliente, n’est autre que Léna Mahfouf, influenceuse aux 4,5 millions d’abonnées. En stage en communication et marketing au sein de l’agence Screen Agency, qui collabore avec « mère Mahfouf », – comme elle se fait appeler – , Lina Sahl décide de proposer lors de la traditionnelle fête d’ouverture des vlogs d’août (série de vidéos de la youtubeuse), les petits gâteaux personnalisables sur lesquels elle est tombée il y a quelques semaines, après des heures à scroller Pinterest. « J’ai proposé l’idée à l’équipe qui a directement validé le concept. Malheureusement aucune pâtisserie ne proposait ce type de produit. Je me suis challenger à développer le concept moi-même. J’ai dû trouver un nom, ainsi qu’un univers et le design des gâteaux. »

Crush Cake n’existe pas – encore – sur les réseaux sociaux, pourtant, c’est l’emballement grâce aux stories Instagram de l’influenceuse. Pour Lina c’est certain, elle tient un marché florissant. Outre cette popularité, l’envie de créer sa propre entreprise a toujours été omniprésente chez la jeune femme, notamment après avoir réalisé un service civique dans une association venant en aide aux femmes victimes de violences conjugales. « Auprès de ces femmes je voulais me rendre utile, mais il y avait toujours cette balance entre les aider tout en mettant de la distance. J’ai réalisé que je n’arriverai pas à faire un travail aussi prenant. J’ai eu envie de créer ma propre entreprise, qui apporterait une solution aux femmes dans le besoin. »

Par la suite, en 2019, grâce à l’Institut de l’Engagement, une structure accompagnant les bénéficiaires du service civique dans leurs parcours professionnels, elle intègre le programme Alpha. Ce projet, dirigé par Jean-Baptiste Rudelle, cofondateur de Criteo, visait à aider financièrement des jeunes femmes inspirantes dans l’aventure de l’entreprenariat, à hauteur 1 000 euros par mois sur quatre ans. Un apport lui permettant de concrétiser, ce qui pour l’heure n’est qu’une idée (et une story Instagram de Léna Situations) : Crush Cake. 

 

Une aventure digitale et fait maison

Très vite, de nombreuses personnes souhaitent commander. Une popularité qui pousse Lina Sahl à créer le compte Instagram @Crush_Cake et à – vraiment – se lancer dans l’aventure. Les mois passent et les commandes s’emballent, à tel point que la jeune femme doit apprendre à faire les gâteaux elle-même pour assurer ses ventes. Dans la petite cuisine de son logement Crous, elle prépare, design (et parfois même livre) ses bentos cakes. « J’ai dû apprendre seule à faire les gâteaux alors que je n’avais pas de qualification et que j’étais totalement étrangère à la pâtisserie. J’ai beaucoup travaillé car je croyais énormément en Crush Cake. » Aujourd’hui, le compte Instagram de Crush Cake est suivi par près de 41 000 followers. 

Son premier grand succès, c’est un corner au Bon Marché sur une période de plusieurs mois. Le grand magasin fait appel à l’entrepreneuse afin de rajeunir sa clientèle. « Cette expérience était intense. On a eu énormément de commandes, à tel point que certaines journées je n’avais plus de cakes disponibles. J’ai dû mettre en place un système de commande ». A cette occasion, Lina Sahl prend conscience de la popularité de ces petits cakes désignés, dont elle est la première à avoir importé l’idée en France. Elle l’avoue, cette expérience fut tout aussi « enrichissante » qu’ « éprouvante », car à l’époque elle n’avait aucun salarié à ses côtés. Seulement trois mois après, elle ouvre la première boutique dans le 11e arrondissement de Paris. Une boutique façonnée à l’image de Crush Cake : acidulée, girly et surtout instagrammable. 

Aujourd’hui, deux autres boutiques sont sorties de terre, des ateliers de pâtisseries à faire entre copines sont proposés aux clientes et un second corner éphémère à vu le jour dans Paris. Celui-ci avait pris place aux Galeries Lafayette gourmet, et a déchaîné les passions. Du 1er Février au 5 mars, à l’occasion de la saint valentin, Crush Cake s’était déployé dans le célèbre grand magasin pour ravir les papilles des parisiens. Alors que le groupe LVMH attendait un rendement de 40 000 euros sur le mois, l’entreprise à réalisé 70 000 euros de chiffres d’affaires. « Au corner aux Galeries Lafayette, il y avait toujours une queue immense. Les personnes qui travaillaient pour le magasin n’en revenaient pas. Tout le monde m’expliquait qu’un tel emballement était rare pour une marque ‘food’ née sur les réseaux sociaux. » Désormais exit les bentos cakes classiques, Crush Cake propose des gâteaux de 2 à 12 parts, allant de 20 à 90 euros. Et, vient tout juste de se lancer dans les pièces montées. Un succès qui se répercute sur le chiffre d’affaires de l’entreprise. En 2023, Crush Cake réalise 50 000 € de chiffres d’affaires par mois, et embauche sept salariés : une belle réussite pour une aventure qui a commencé dans le logement crous de sa créatrice – qui avait dû équiper son logement étudiant d’un four pour l’occasion.

 


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