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Les 5 tendances à suivre pour des voyages d’affaires éco-responsables

voyagesSource : GettyImages

OPINION | La crise de la covid-19 a eu un impact considérable sur l’industrie du voyage d’affaires qui a dû reconsidérer ses priorités en fonctions des impératifs sanitaires. Paradoxalement, la question de la responsabilité environnementale qui pouvait autrefois apparaitre comme moins prioritaire, a été remise sur le devant de la scène, impulsée par une prise de conscience à l’échelle mondiale. Voici cinq tendances en matière d’écologie qui se profilent en 2021 et après.

 

Voyager moins pour voyager mieux

Avant la crise sanitaire, 62 % des voyageurs français se disaient prêts à dépenser davantage pour un voyage plus responsable. Une réelle volonté transparait alors chez les décideurs et voyageurs d’affaires qui travaillent conjointement avec un double objectif : limiter les déplacements non-essentiels et optimiser la gestion des voyages considérés comme indispensables. Les réunions à distance via des outils numériques sont apparus comme une solution viable durant la crise, or un an après, on constate qu’ils ne peuvent se substituer à une rencontre physique pour les réunions clés. Enfin, si le transport aérien reste un fort consommateur de carbone (en moyenne 80 fois plus que le rail), le train reste la solution privilégiée, notamment car les déplacements reprendront d’abord à l’échelle nationale. Selon les préconisations de la Convention citoyenne pour le climat, les vols intérieurs ont vocation à disparaître s’il existe une alternative ferroviaire à moins de 2h30. Dès lors, Air-France KLM a annoncé que ses vols internes connaitraient une baisse de 40 % entre 2020 et 2021, avec la fermeture de plusieurs destinations telles que Paris-Bordeaux. L’Etat incite donc vivement à privilégier le rail à l’aérien.

 

Tendre vers une vraie politique de voyages éco-responsable

L’Etat mais aussi des organismes indépendants comme Greenpeace ou encore des personnages publics tels que Greta Thunberg sont les principaux moteurs de cette prise de conscience écologique. Ils incitent chacun d’entre nous à ouvrir les yeux sur les conséquences du changement climatique tout en favorisant notre engagement, y compris dans le monde professionnel. Si des initiatives éco-responsables émergent de part et d’autre dans l’entreprise, les démarches écologiques appliquées au voyage d’affaires restent globalement peu développées. L’objectif à terme étant de passer d’initiatives isolées à la construction d’une politique voyage durable au cœur de l’entreprise. Alors que certaines politiques voyages pouvaient être orientés vers les coûts et donc par exemple vers des vols plus longs et plus consommateurs de CO2, de plus en plus les entreprises réfléchissent à pousser le choix de leurs voyageurs vers des solutions à faible consommation. Avoir une entreprise orientée vers ces démarches permet également un levier d’attractivité pour attirer et fidéliser les talents.

 

Répondre aux besoins de compréhension et de transparence des voyageurs d’affaires

Une prise de conscience écologique sera possible si les voyageurs d’affaires disposent d’informations tangibles pour les aider à passer de l’intention à l’action. En effet, de nombreux collaborateurs n’ont pas connaissance du niveau d’émission de CO2 lors d’un trajet ni des conséquences sur l’environnement. 

Or, 80% des Français interrogés ont déclaré vouloir connaitre l’impact environnemental de leur voyage pour pouvoir compenser leurs émissions. Les entreprises ont tout intérêt à adopter une approche pédagogique tout en systématisant le partage d’informations auprès de leurs collaborateurs. Les entreprises ont ainsi la possibilité de recevoir des reportings faisant état de la consommation carbone de chaque voyageur d’affaires. Au niveau ferroviaire, la SNCF a présenté en janvier 2021 un programme de sensibilisation de ses clients et de ses agents au respect de l’environnement du train, visant à diminuer ses émissions. En somme, l’ensemble de l’industrie du voyage travaille activement sur des projets écologiques tout en favorisant la communication et l’éducation des voyageurs. 

 

S’appuyer sur des professionnels du voyage pour aider à la prise de décision

Près de cinq ans après la ratification de l’Accord de Paris par l’Union Européenne, les experts du voyage d’affaires tentent de réduire les émissions polluantes qui incombent à leur profession. En véritables adjuvants, ils proposent des solutions concrètes et diverses basés sur les efforts des professionnels du voyage dans la matière. Les agences de voyage d’affaires utilisent des outils de réservations spécialisés pour limiter le fameux « leakage », à savoir le fait de réserver des offres soi-même, au risque de déroger à la politique voyage de l’entreprise qui tient compte des enjeux écologiques. Des indicateurs de référence, visible directement dans l’outil de réservation en ligne, facilitent la sélection des services de transport et d’hébergement durables. Ces mêmes outils peuvent alimenter un reporting sur la consommation en CO2 des voyages permettant aux sociétés de mieux accomplir leurs objectifs en réduction de CO2. Pour poursuivre la neutralisation de la dette en carbone, les agences proposent aussi des services d’achat de compensations carbone, soutien à des projets de lutte contre la déforestation etc. 

 

Renforcer ses investissements dans les nouvelles technologies

Les professionnels du voyage d’affaires ont misé sur l’émergence de nouvelles technologies pour répondre aux problématiques autour de l’environnement et de la durabilité. Ils peuvent s’appuyer sur des outils technologiques pour permettre aux utilisateurs d’organiser leur voyage de bout-en-bout, en choisissant des itinéraires respectueux de l’environnement : un vol soumis au préalable au calcul de l’empreinte carbone, un hôtel labelisé « durable » et une voiture électrique pour assurer ses déplacements. L’organisation de réunions à distance, permettant de réduire ses émissions de CO2, a quant à elle été facilitée par l’amélioration des outils de vidéoconférence.  Au-delà des améliorations visibles lors du parcours d’achat, les constructeurs et compagnies aériennes investissent massivement dans ces nouvelles technologies. C’est le cas d’Airbus qui prévoit de lancer le premier avion à hydrogène dit « premier avion commercial à zéro émission », à horizon 2035. 

L’intérêt porté à l’éco-responsabilité dans le secteur du voyage d’affaires a donc été favorisé par un contexte spatio-temporel inédit qui a éveillé les consciences. Les décideurs et voyageurs d’affaires ont capacité à tirer profit de cette période charnière pour accélérer le déploiement des politiques de voyages durables, essentielles à la pérennité du voyage d’affaires.

 

Tribune rédigée par Vincent Bourbonnais, Responsable Travel Product Management – Neo Technology Group chez American Express Global Business Travel

 

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