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La Chine accuse Nike, H&M et d’autres marques de vendre des produits qui pourraient être « nocifs pour les enfants »

ChineSource : Getty Images

La Chine a accusé de grandes marques de vêtements telles que Nike, H&M et Zara de vendre des produits susceptibles d’être nocifs pour les enfants, une accusation qui intervient quelques mois après que les entreprises ont été confrontées à une vague de réactions négatives en Chine pour leurs remarques passées sur les violations présumées des droits humains dans la région du Xinjiang.

 

Principaux faits

  • Un avis d’avertissement a été publié sur le site Web de l’administration des douanes chinoises, qui répertorie les articles importés par des sociétés telles que Nike, H&M, Zara et Gap.
  • L’Administration générale des douanes de Chine allègue que les robes en coton pour filles de H&M contiennent des « colorants ou des substances nocives » qui peuvent être absorbés par le corps et mettre en danger la santé de l’enfant.
  • La Chine a formulé des allégations similaires concernant les vêtements pour enfants importés par Zara, Nike et Gap.
  • Les autorités douanières affirment que ces découvertes s’inscrivent dans le cadre d’une enquête de routine, en vertu de la loi sur l’inspection des marchandises du pays, et que les articles en question seront détruits et renvoyés conformément à la loi.
  • Bien que les autorités chinoises ne le mentionnent pas explicitement, cette action s’inscrit probablement dans le prolongement des mesures prises à l’encontre de ces marques de mode occidentales qui ont déjà fait des remarques sur le fait qu’elles ne s’approvisionnaient pas en coton dans la région chinoise du Xinjiang, dans un contexte de violations des droits humains.
  • Les marques n’ont fait aucune déclaration publique sur ces allégations.

 

Le contexte

L’année dernière, la Better Cotton Initiative (BCI) – un programme de développement durable géré par le Fonds mondial pour la nature (WWF) qui compte parmi ses membres plusieurs marques de mode, dont Nike, H&M et Zara – a publié sur son site Web une déclaration indiquant qu’elle avait suspendu l’octroi de licences pour la production de coton du Xinjiang depuis le mois de mars et qu’en octobre, elle avait cessé ses activités sur le terrain dans la région. Ces deux déclarations ont depuis été supprimées du site web. En mars, cependant, les utilisateurs des plateformes de médias sociaux chinois – alimentés par la rhétorique des médias d’État chinois – ont lancé une campagne appelant au boycott de ces marques occidentales ainsi que d’autres comme Converse, Adidas et Burberry, qui sont également membres de la BCI. Le Quotidien du Peuple – journal du Parti communiste chinois – a dirigé sa colère contre des marques comme H&M, en disant qu’il avait choisi de croire « les mensonges diffusés par quelques personnes » au lieu d’écouter « les voix de milliards de Chinois ». Les principales plateformes de e-commerce chinoises, dont JD.com, Pinduoduo et Taobao, propriété d’Alibaba, ont depuis retiré nombre de ces marques de leurs magasins en ligne. Les magasins physiques de H&M restent ouverts mais, selon la BBC, leurs emplacements ont été supprimés des applications des compagnies de taxis chinoises.

Alors que la BCI avait publié sa déclaration sur le coton du Xinjiang l’année dernière, la réaction contre ces marques a démarré lorsque la Chine a commencé à faire face à une condamnation internationale pour ses violations présumées des droits humains dans la région. Au début de l’année, plusieurs pays occidentaux, dont les États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada et l’Union européenne, ont imposé des sanctions aux responsables chinois sur cette question. La Chine a été accusée de détenir les résidents ouïghours de la région, majoritairement musulmans, dans des camps où ils seraient victimes de torture, de travail forcé et d’abus sexuels, selon des documents ayant fait l’objet de fuites et des images satellite. La Chine a répondu par ses propres sanctions à l’encontre de responsables européens et a nié les allégations d’abus, affirmant que les camps sont des installations de « rééducation » utilisées pour lutter contre le terrorisme.

 

Article traduit de Forbes US – Auteur : Siladitya Ray

 

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