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Henri Giscard D’Estaing, « A La Montagne, Le Club Med Veut Réinventer Un Nouvel Exotisme »

Le timing était parfait. Quoi de mieux qu’une canicule exceptionnelle pour vanter les mérites de la montagne, havre de nature, de calme et d’air frais. C’est donc fin juin aux Arcs, devant une assemblée, conquise d’avance, d’élus de la vallée de la Tarentaise, de journalistes et de partenaires qu’Henri Giscard D’Estaing, le P.-D.G. du Club Med, est venu « lancer » la saison d’été. Il explique, en exclusivité, pour Forbes, sa stratégie Montagne, désormais au cœur du développement du Club Med.

Forbes : Le Club Med à la montagne, au départ cela semble un peu contre-intuitif ?

Henri Giscard D’Estaing : Si le Club est né au bord de la Méditerranée, il s’est rapidement développé à la montagne. Nous avons ouvert notre premier village en Suisse à Leysin en 1957 avant de partir à la conquête des Alpes avec l’ouverture d’un premier village au Monêtier-les-Bains. À l’étranger, le Club s’est développé à la montagne aux Etats-Unis en 1980, puis au Japon en 1987 et enfin plus récemment en Chine. Et dans ce pays, nous avons de sérieuses ambitions sur la montagne car nous bénéficions de la puissance de notre partenaire et actionnaire, Fosun.

Forbes : Pourtant les Chinois ne skient pas ?

Henri Giscard D’Estaing :  Nous sommes convaincus de longue date que la pratique du ski va exploser en Chine. Dans dix ans, la Chine, qui compte déjà 243 000 clients, un chiffre en hausse de 22 % entre 2017 et 2018, s’affirmera comme le plus gros marché du ski au monde. Le développement du Club Med en Chine doit passer par la montagne !

Nous sommes présents commercialement en Chine depuis 2003, date d’ouverture du pays au tourisme, nous avons ouvert notre premier village à la montagne dès 2010, dans la plus grande station du pays, à Yabuli.

C’est sur le segment du tourisme de luxe en montagne, famille, tout compris, que la supériorité du Club Med est incontestable. Un créneau sur lequel nous n’avons pas, pour l’instant, de concurrent sérieux. La montagne est le meilleur point d’entrée pour séduire des clients qui ne connaissaient pas le Club. Nous leur offrons une gamme de prestations jusqu’alors inconnues dans le pays, l’encadrement enfant, les buffets all inclusive, les cours de ski.

Dans ce pays qui compte plus de 20 agglomérations de plus de 5 millions d’habitants, les problématiques d’environnement et de santé publique deviennent prégnantes. Nous croyons donc également à l’explosion de la demande sur l’été. Le besoin de « fresh air » va se faire sentir de plus en plus pressant. Les cadres supérieurs voudront emmener leur famille prendre l’air à la montagne ou à la campagne le week-end ou pendant leurs vacances. Nous leur proposons des villages situés à la montagne comme Yabuli ou Bedaihu mais aussi à proximité des grandes villes, comme le tout nouveau village de Yanqing, près de Pékin que je vais inaugurer cette semaine.

Forbes : En France, vous accélérez votre développement à marche forcée ?

Henri Giscard D’Estaing : Après Samoëns en 2017, Les Arcs Panorama en 2018, nous allons ouvrir cet hiver notre nouveau ressort de l’Alpe D’Huez. Puis ce sera au tour de La Rosière en 2020. Nous tenons notre objectif d’ouvrir un village par an, ouvert hiver comme été, dans les Alpes. Nous investissons chaque année une centaine de millions d’euros dans la destination France. Ce qui fait de nous, je crois, le premier opérateur de tourisme en montagne.

Au-delà, nous avons inauguré l’année dernière une nouveau village au Japon, posé la première pierre de notre futur ressort de Charlevoix au Québec. Et nous avons quelques projets en Corée du Sud et aux Etats-Unis, par exemple. Car notre stratégie « Montagne » est mondiale. Nous voulons devenir le leader mondial des vacances « all inclusive » à la Montagne.

Forbes : En quoi l’offre montagne l’été du Club Med est-elle différente ?

Henri Giscard D’Estaing : D’abord, nous offrons des resorts exceptionnels dans les plus belles stations. Et pour les faire vivre l’été, le Club Med enrichit l’expérience client avec la création des amazing weeks, des semaines thématiques autour de la pratique de la photo avec des pros ou du sport en compagnie d’athlètes de haut niveau, par exemple.

Le Club Med à la montagne, ce sont aussi des nouvelles activités comme le VTT électrique, la randonnée yoga, le wakeboard pour les ados ou encore la marche « afghane », comprises dans le forfait. Nous mettons également toute la puissance du digital au service du client. Nous venons de lancer une application de randonnée sur téléphone mobile qui permet à chacun d’organiser ses propres randonnées en famille ou entre amis.

Pour le client, la montagne l’été permet de goûter au « all inclusive » du Club Med dans les meilleures conditions car les prix sont sensiblement inférieurs à ceux des offres balnéaires. C’est clairement aujourd’hui le meilleur rapport qualité/prix pour les vacances d’été.

Forbes : Votre clientèle dans les Alpes est essentiellement française ?

Henri Giscard D’Estaing : L’hiver, dans nos villages de ski près de 60 % de notre clientèle est étrangère. Nous avons accueilli près de 16 000 Brésiliens, par exemple. Pour mémoire, un Israélien sur deux qui vient skier dans les Alpes vient chez nous. Le Club Med est un accélérateur de croissance dans les Alpes. Pour cet hiver, Michel Giraudy, le maire de Bourg-Saint-Maurice, a indiqué que la station des Arcs avait connu une croissance de près de 10 %, notamment grâce à l’ouverture du ressort des Arcs Panorama.

Le Club Med mise sur la montagne l'été
Club Med Grand Massif Samoens Morillon

Pour l’été, le mouvement d’internationalisation s’amplifie. En 2018, nous avons affiché un taux de remplissage de 77 % de nos 5 villages ouverts, soit 34 000 clients, dont deux tiers de Français et 23 % de clients internationaux. Grâce à la mobilisation et au soutien de tous les acteurs de la montagne, le Club Med porte cette dynamique et ce projet de faire des Alpes et plus généralement de la montagne, un « nouvel exotisme » pour toutes les personnes qui vivent dans les pays « brûlants ».

Cette saison nous avons l’ambition de faire encore mieux, mais il est encore un peu tôt pour en parler.

Envoyé spécial aux Arcs

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