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Certaines Entreprises S’En Sortiront Mieux Que D’Autres…

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La crise sanitaire a déclenché un engrenage de crises inimaginables dans les entreprises et dans le monde il y a encore quelques semaines, qui ont toutes comme dénominateur commun leur extrême complexité. Cette complexité tient à de nombreuses causes parmi lesquelles la part toujours inconnue de la pandémie, notamment son éradication. On le sait, le monde économique et ses agents n’aiment pas l’incertitude !

La pandémie, qui fossilise l’entière humanité et asphyxie l’économie mondiale depuis presque cinq mois, jette les dirigeants, tant publics que privés, dans un dilemme extrême de complexité exacerbée.

Les dirigeants d’entreprises, qu’elles soient cotées ou non, sont ainsi confrontés à une complexité sanitaire, à une complexité industrielle et opérationnelle, qui se prolonge par une complexité financière aiguë, à une complexité sociale, à une complexité réputationnelle enfin. Ainsi, le refus d’Adidas de payer ses loyers en Allemagne en raison de la pandémie a suscité une indignation immédiate, démontrant par là-même l’extrême irascibilité aux comportements non éthiques en ces temps d’austérité.  

Il en résulte ainsi un exercice d’équilibrisme périlleux, quasi quotidien, avec une sur-sollicitation de toutes les instances de gouvernance des entreprises.

La crise, toute crise, suscite en effet deux mouvements contradictoires dont le dirigeant doit se saisir et qui nourrissent son discernement : d’abord, le mouvement naturel de la recherche de la stabilité, qui se traduira plus tard par un retour à une situation ante permettant de renouer avec une certaine forme de normalité, puis un mouvement de stimulation formidable pour la créativité et l’innovation.

Certains pays s’en sortiront mieux que d’autres. L’exemple de Singapour, forte de son expérience passée de la crise du SRAS en 2003 durant laquelle la cité-Etat avait été le quatrième pays le plus touché, est édifiant.

Certaines entreprises sen sortiront mieux que dautres. Celles dont les dirigeants auront partagé la valeur créée avec leurs salariés auront su mettre en place et utiliser à plein une gouvernance de qualité, auront su préserver la proximité de leurs fournisseurs, ceux qui n’auront pas cédé aux sirènes de la sous-traitance à outrance vers les pays lointains à moindre coût, ceux qui auront réussi à repousser une gestion trop tendue de leur trésorerie, ceux qui auront su projeter l’entreprise dans un temps très long.

Les entreprises qui s’en sortiront mieux sont celles dont les dirigeants auront su prévoir l’imprévisible, faisant preuve de discernement.

Et il est fort probable que ce soient les mêmes entreprises qui sortiront de cette crise les plus fortifiées.

Car l’après pandémie sera la période de tous les dangers, et en particulier celle de l’évaluation des décisions prises pendant la crise.
Les dirigeants devront ainsi justifier leur décision de ne pas avoir reporté leur assemblée générale, alors qu’un tel report s’impose, comme c’est le cas pour Lagardère dont le futur du groupe risque fort de se jouer le 5 mai prochain.

Car aucune organisation, qu’elle soit publique ou privée, néchappera à une évaluation de sa gestion de la pandémie.
Alors que les dirigeants sont évalués « en temps de paix » sur des critères de performance, notamment financière, les investisseurs, les actionnaires, les salariés, les consommateurs sauront-ils se départir d’indicateurs négatifs pour juger les actions des patrons à l’aune de la violence de la crise ?

Ce sera aussi le temps des opportunités. Opportunité pour les dirigeants qui sauront faire preuve de créativité et d’innovation, en acceptant de malmener leur modèle d’hier pour tirer les leçons de la crise. Ce sont ceux qui sauront apporter les réponses pertinentes à des questions aussi essentielles que la manière de se prémunir d’une éventuelle pandémie, plus largement d’intégrer l’incertitude dans leurs modèles économiques, ceux enfin qui saisiront l’opportunité d’accélérer le rythme de la transformation de l’économie pour un monde plus respectueux de la nature.

Dans un monde dune extrême complexité, inondé dinformations et qui doit désormais apprendre à vivre avec l’incertitude, le pouvoir et la réussite nappartiennent plus au sachant, ni à lexpert ni même au simple décideur, mais au dirigeant, public, privé, qui saura intégrer en continu les exigences d’exemplarité et de redevabilité.

 

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