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Alibaba : Les Nouveaux Records S’écrivent En Caractères Chinois

SHANGHAI, CHINA – NOVEMBER 12: Staff members and journalists pose with the screen showing Alibaba’s GMV of the Single’s Day Global Shopping Festival at Shanghai Expo Centre on November 12, 2017 in Shanghai, China. Alibaba Group generated RMB 168.2 billion (or USD 25.3 billion) of gross merchandise volume (GMV) in the Single’s Day Global Shopping Festival on Nov 11. (Photo by VCG/VCG via Getty Images)

A l’heure où la guerre économique entre les Etats-Unis et la Chine fait rage, peu se souviennent que la Chine communiste de Mao se voyait comme la seule véritable puissance s’opposant à la mondialisation. Désormais, par une certaine ironie de l’Histoire, le People’s Daily, journal officiel du pays, titrait il y a peu : « La mondialisation est inévitable ». Nouvelle preuve d’un communisme d’une nouvelle ère : le Single’s Day« une journée d’hyperconsommation à la chinoise » comme le rappelle Philippe Branche, entrepreneur installé depuis quelques années en Chine.  Retour sur les 4 points clés du rayonnement d’Alibaba.

1/ Des records à l’image de la taille du pays

La Chine est incontestablement devenue un des pays, si ce n’est le pays, leaders du e-commerce. Face à Amazon, Alibaba a réussi à événementialiser une journée : le Single’s Day. Quelques semaines avant le Black Friday, l’actualité passe de ce côté du Pacifique. Chaque année, les records explosent avec des chiffres vertigineux. En 2017, le chiffre de 21,7 milliards d’euros de chiffre d’affaires a été atteint. Avec une croissance annuelle de près de 40% par rapport à l’année précédente… Si d’autres acteurs se partagent cette manne, à l’instar de Jing Dong, Alibaba dit Tao Bao – littéralement « la recherche de trésors » en chinois, reste indéniablement le leader du marché.

2/ Des records aussi riches en symboles

Rien n’est laissé au hasard. En effet, la symbolique des chiffres joue un rôle dans la culture chinoise depuis des millénaires. Par exemple, un idiome très ancien d’un genre particulier – un chengyu –  révèle que quelqu’un qui n’est « pas 3 et n’est pas 4 » « 不三不四 », est une personne de mauvaise fréquentation. Le choix du 11 novembre n’a lui aussi pas été laissé au hasard : « 11-11 », quatre chiffres identiques, le 1 représentant le célibataire à qui la journée est consacrée.   Chaque samedi matin, dans le Parc du Peuple à Shanghaï, des centaines de parents se rencontrent dans l’espoir de marier leurs enfants. Au-delà d’un certain âge, le célibat demeure mal vu et représente une très forte pression pour les jeunes générations. Mais le marketing n’est jamais bien loin. Et le groupe Alibaba ne semble pas oublier que les célibataires disposent aussi d’un fort pouvoir d’achat. 

3 / Des records avec des têtes pas seulement chinoises

David et Victoria Beckham. Le couple star a été présent à l’une des éditions du Single’s Day. Des paillettes, du beau monde de tous les pays, des cérémonies où sont célébrés les chiffres en direct. Le e-commerce est devenu le premier des programmes télévisuels pour les décideurs comme pour le grand public. L’on y assiste, ou l’on regarde depuis le petit écran les shows et les mises en scène des plus impressionnantes. L’an dernier, la cérémonie de gala avait lieu au Mercedes-Benz Arena à Shanghaï ponctuée par l’intervention de Pharrell Williams ou encore celle du brillantissime Lang Lang. Autrement dit, le rêve chinois s’incarne aussi par des stars internationales.

4/ Des records sans fin ?

D’une année à l’autre, l’événement connaît toujours une croissance à deux chiffres. Le groupe chinois ne semble plus s’arrêter. A titre d’exemple, le Groupe Bolloré annonçait, il y a peu, un partenariat  avec le groupe chinois Alibaba – « à l’est, du nouveau ! » twittait ainsi le PDG d’Havas Village France, Raphael de Andreis début juillet. « Les Chinois ont une logique d’investissement sur le long terme » souligne Harold Parisot, Président du Chinese Business Club.

L’annonce de la future retraite de Jack Ma a ainsi fait couler beaucoup d’encre « tant il joue un rôle clef en Chine » explique Philippe Branche. Très proche du pouvoir, Daniel Zhang fait désormais autorité. Jack Ma, qui s’appelait originellement Ma Yun, a prononcé un discours qui fera date à Davos sur le leadership.  A l’heure du storytelling, son parcours ne passe pas inaperçu. « Ce n’est pas un ingénieur qui a quitté Harvard ou Stanford pour développer son système », relate Sébastien Badault , le CEO France d’Alibaba pour La Saga des Audacieux. Ce professeur d’anglais a connu maints échecs avant d’arriver au sommet. Intervenant souvent à l’université de Pékin, il dit avec un certain humour qu’il ne sait désormais plus quoi faire de son argent… ironie lorsque l’on sait que le 11/11/18 va marquer un nouveau record pour le groupe…

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