Le spécialiste de la stérilisation et de la désinfection STEAM France partage depuis plus de 20 ans son expertise avec les hôpitaux, cliniques et laboratoires, sur toute la chaîne de stérilisation du matériel médical. Si la PME montpelliéraine s’est d’abord développée en France avec cinq agences, elle déploie également son savoir-faire en Afrique depuis une dizaine d’années. Elle est d’ailleurs implantée au Maroc, en Tunisie, à Dubaï, et a développé des partenariats, entre autres, en Égypte, en Algérie et au Sénégal. Aujourd’hui, le groupe STEAM met l’accent sur de nouvelles technologies désinfectantes, encore trop peu représentées sur l’hexagone. Jean-Pierre Boffy, PDG de STEAM France, nous en dit plus.

 

Quelle valeur ajoutée apportez-vous au domaine de la stérilisation ?

Jean-Pierre Boffy : Premièrement, STEAM France est une entreprise orientée service client ! La plus grande part de notre activité en France réside dans la vente de services auprès d’établissements de santé et laboratoires. À notre échelle, nous nous positionnons via la stérilisation des instruments de chirurgie sur la chaîne qui lutte contre les infections nosocomiales, tous milieux médicaux confondus. Notre rôle est de prévenir un risque infectieux ou une contamination. Nous ne proposons pas seulement des équipements, mais aussi un service après-vente, de la formation et un véritable accompagnement. STEAM France est la seule entreprise capable sur notre marché, d’entretenir tous types de stérilisateurs, de laveurs-désinfecteurs et autres, quelles que soient leur marque, leur technologie, ou leur durée de vie. En parallèle, nous réfléchissons actuellement à une nouvelle manière d’innover, en introduisant de nouveaux produits et services sur le marché. Notre filiale française S@TIS développe d’ailleurs des solutions informatiques pour améliorer la traçabilité des instruments chirurgicaux. Elle a été créée il y a environ 12 ans, et a permis d’instaurer un produit innovant, devenu aujourd’hui l’un des référents en matière de supervision dans notre secteur d’activité.

 

Qu’en est-il du processus de stérilisation sur le marché français ?

Jean-Pierre Boffy : Faute de moyens suffisants ou de confiance dans le produit, des technologies y sont encore très peu présentes. Je pense à celles permettant de stériliser tous les Dispositifs Médicaux qui ne supportent pas les protocoles de stérilisation classiques. Classiquement, stériliser un instrument chirurgical implique d’utiliser une machine fonctionnant à une température élevée, dont l’agent stérilisant est la vapeur d’eau. Or, les outils chirurgicaux liés par exemple à l’endoscopie, à l’optique ou à la robotique ne supportent pas ces hautes températures ni l’agressivité de la vapeur d’eau. Aujourd’hui, il existe une technologie de stérilisation alternative : la stérilisation à basse température, dont l’agent stérilisant est la vapeur de peroxyde d’hydrogène (H2O2). Son usage reste cependant très peu répandu en France, peut-être pour des raisons de prises de conscience de son efficacité, mais certainement aussi pour des problématiques de réglementation et de normalisation. Elle est pourtant approuvée et implantée en Europe et dans le monde. STEAM France agit donc pour adapter cette approche produit aux caractéristiques du marché français. Cette absence de procédés alternatifs se retrouve aussi avec le traitement des déchets à risque infectieux (dits « DASRI »). Il s’agit de déchets produits dans le cadre d’examens médicaux ou en salle d’opération, qu’il faut ensuite traiter. En France, la plupart des DASRI sont collectés dans ces boîtes jaunes que l’on a tous vues au laboratoire, transportés, puis incinérés. STEAM France a pris un vrai tournant écologique en s’associant à un partenaire pour promouvoir la mise en place d’une autre technologie, permettant de traiter ces déchets à risque infectieux sur les sites de ses clients. Elle réduit ainsi l’empreinte carbone liée à la collecte et les banalise en déchets intégrés dans la filière classique des ordures ménagères, sans les effets polluants des incinérateurs. La crise sanitaire actuelle, déstabilisante et sans précédent, a été un accélérateur en termes de prise en charge, de précaution et de prévention. Ainsi, nous pensons que cette alternative de gestion des déchets infectieux pourrait être adoptée d’ici les prochaines années. L’utilisation de ces nouvelles technologies apporte des solutions pour des problématiques déjà existantes ou à venir.

 

Pouvez-vous expliquer l’intérêt de la stérilisation à basse température ?

Jean-Pierre Boffy : Pour l’heure, les Dispositifs Médicaux Réutilisables (tels que l’instrumentation chirurgicale ne supportant pas la stérilisation traditionnelle) sont uniquement désinfectés à un haut niveau d’efficience, éradiquant ainsi 99,9 % des germes, virus et bactéries. À l’issue du lavage et de la désinfection, leur stérilisation à froid permet d’atteindre le niveau de stérilité requis pour éliminer la quasi-totalité des risques d’infection, et d’écarter de surcroît les risques de transmission des agents les plus dangereux tels que le prion, le VIH ou l’hépatite, grâce à des cycles spécialisés. En l’état de nos connaissances, cette technologie est donc le meilleur moyen d’apporter la garantie de sécurité aux patients, chose qui fait défaut aujourd’hui.

 

Vous souhaitez également mettre en place un comité scientifique baptisé Think tank et dédié à la désinfection et la stérilisation. Qu’en est-il ?

Jean-Pierre Boffy : Nous devions en effet le lancer post-COVID, pour proposer une réflexion avec plusieurs « penseurs », leurs perceptions (industriels, scientifiques, communicants…), et différentes expertises dans le milieu médical. Néanmoins, la pandémie est toujours au cœur de l’actualité un an et demi plus tard et les découvertes sur ce virus et ses mutations ne cessent de se multiplier. Pour mener à bien ce comité scientifique, nous pensons donc qu’il convient de sortir d’abord de cette période, pour prendre le recul nécessaire et avoir ensuite une réflexion censée autour de la désinfection et de la stérilisation. Ce projet est intéressant, car STEAM France, en tant qu’acteur privé, peut amener une contribution à une réflexion d’un point de vue opérationnel. Si tout va bien d’ici là, nous pourrions donc communiquer dès la rentrée autour de ce Think Tank, en nous basant sur ce que nous avons vécu durant la COVID et sur l’expertise pragmatique de STEAM France dans le processus de stérilisation.

 

Avez-vous une conclusion ?

Jean-Pierre Boffy : Nous avons, je le crois, démontré quelles étaient nos performances en France depuis plus de 20 ans en matière de désinfection du matériel. Toutefois, je pense que des actions sont aussi réalisables à l’étranger pour traiter en amont les problèmes globaux de demain, comme l’a été le coronavirus. Continuer à être proactif, en apportant des solutions (en Afrique par exemple) est la clef de succès préventive, avant même que des problèmes ne naissent ! Notre contribution est le partage d’expérience et de compétences aujourd’hui reconnues. On dit souvent que « PRÉVENIR C’EST GUÉRIR » : en matière de lutte contre les infections, ce principe est le maître-mot, comme il l’est également en termes de maintenance. La COVID nous a montré à quel point le manque d’anticipation pouvait être préjudiciable au bon traitement des problèmes, gageons que nous en tirerons les leçons pour notre futur. C’est pourquoi le partage de compétences est essentiel. De même, nous pensons que notre expertise peut être déployée, à une échelle adaptée, à d’autres praticiens (comme dans un cabinet dentaire) sensibles à ces méthodes de stérilisation.