Accompagner les entreprises sous-traitantes dans leurs interventions sur les sites industriels dans le respect des obligations légales et contractuelles en matière de prévention des risques, telle est la mission principale du GIE Qualité Entreprises. Mylène DEVIERS, Responsable Communication et Eric VIGNE, Directeur de ce GIE, nous expliquent comment leur groupement se positionne sur ce secteur de la prévention des risques et quels en sont les principaux enjeux.

 

Quelles sont les activités que le GIE Qualité Entreprises propose sur le secteur de la prévention des risques ?

Qualité Entreprises est un GIE (Groupement d’intérêt économique) qui possède 3 domaines d’activité :

  • Depuis 1993, son cœur de métier est la gestion de la sous-traitance auprès de sites industriels comme Airbus, Safran, etc. ; ils signent avec le GIE un accord de partenariat. Dès lors, toutes les entreprises sous-traitantes de ce site partenaire deviennent adhérentes au groupement. Son financement repose sur une cotisation liée à un pourcentage du chiffre d’affaires généré sur le site, qui permet au GIE de mettre à disposition et en adéquation des moyens humains en matière de Santé, Sécurité, Environnement, afin d’accompagner et d’encadrer les salariés des entreprises sous-traitantes sur le site industriel ;
  • À partir de 2008, le GIE développe en parallèle une activité de conseil en prévention des risques au sens large : assistance SSE, suivi de chantier, système de management, ATEX, Ergonomie & Santé au travail…, qui lui permet d’élargir son champ d’action et de couvrir la majorité des domaines de compétences de son secteur d’activité ;
  • Il est également devenu organisme de formation à part entière depuis 2005, dans la continuité de son cœur de métier pour proposer une offre de service adaptée en mutualisant les besoins en formation de ses adhérents, clients et donneurs d’ordres. C’est une activité qui s’est beaucoup développée depuis ces dernières années, plus fortement sur tout l’Ouest du territoire et globalement sur l’ensemble de l’hexagone.

Le GIE agit donc au centre d’une relation tripartite entre un site industriel et ses entreprises sous-traitantes, dont la taille peut varier du grand groupe à la TPE, et qui, de fait, sont sur des niveaux différents de maturité en matière de culture sécurité. Tout cela avec pour objectif un meilleur suivi et une montée en compétences en termes d’amélioration continue afin qu’il y ait le moins d’accidents et le moins de risques possibles.

 

À la charnière de deux mondes interdépendants et complémentaires, le site industriel et les entreprises sous-traitantes, le GIE a besoin de mettre en avant ses valeurs et son modèle collaboratif pour orchestrer les hommes : quels sont-ils ?

Nos préventeurs doivent en effet posséder de multiples qualités pour mener à bien leur mission :

  • L’engagement (mutualisation/réseau) : la notion d’engagement est intrinsèque par rapport aux statuts juridiques : à partir du moment où un donneur d’ordres s’engage, il veut faire monter en compétences ses entreprises extérieures, il les accompagne donc sur la prévention et l’objectif est de faire travailler toutes les parties prenantes de la meilleure manière possible, pour conseiller, accompagner dans une relation d’intelligence mutuelle ;
  • Le sens du partage (travail d’équipe/retour d’expérience) : avec peu de démarche commerciale en externe, le développement du GIE s’est fait par bouche-à-oreille et grâce à de nombreux benchmarks avec les entreprises et les industriels, dans un esprit de partage d’expérience et de bonnes pratiques ;
  • L’écoute (satisfaction client/réactivité/communication) : la notion d’écoute en prévention des risques est basée essentiellement sur la communication ; il faut avoir la capacité de comprendre les enjeux d’un chef d’entreprise ou d’un opérationnel, de visualiser leurs problématiques sur le terrain par rapport à leur poste de travail afin de trouver les réponses adaptées ;
  • L’Agilité (proximité/facilitateur/ancrage territorial) : l’agilité consiste, grâce à l’intelligence de nos collaborateurs sur le terrain, à s’adapter en toutes circonstances aux contraintes du secteur d’activité du donneur d’ordres, d’un site à un autre, ou d’un secteur industriel à un autre.

 

Quelle est l’évolution du marché de la prévention des risques en ces périodes où crise sanitaire et écologie sont au cœur de toutes les réflexions des industriels ?

La crise sanitaire a inévitablement accéléré les réflexions ; même si l’on parle d’engagements RSE depuis longtemps, c’est l’apanage des grands groupes de marteler en termes de communication ces valeurs-là. Nos donneurs d’ordres étant des grands groupes, si on veut être au plus près de leurs attentes, le GIE se doit de prendre en compte et décliner ces enjeux-là dans ses missions. Nous relayons donc les enjeux sociétaux et environnementaux sur la prévention des risques, y compris sur le volet risques psychosociaux (RPS), qualité de vie au travail (QVT) et ergonomie santé, qui prennent beaucoup d’ampleur depuis une dizaine d’années dans la réalisation des missions de prévention des risques. Le secteur de la prévention des risques repose sur un socle réglementaire et législatif solide, qui évoluera encore dans les années à venir vis-à-vis des enjeux sociétaux et environnementaux. Les directives européennes et leurs transpositions nationales se répercuteront à terme sur le monde de l’entreprise et les métiers de la prévention des risques.

 

Les métiers de la prévention des risques ont-ils eux aussi succombé à la digitalisation ?

Des logiciels et des outils ont en effet vu le jour : auparavant, le chargé de mission sur le terrain effectuait l’état du chantier avec son carnet ; aujourd’hui ce suivi s’effectue avec une tablette, qui lui permet de prendre des photos du chantier ou de directement faire signer le plan de prévention de manière numérique avec l’entreprise extérieure. L’objectif est de gagner du temps sur toutes les tâches administratives du métier et de partager les expériences au niveau national grâce aux outils de centralisation de données.

 

Quels sont les enjeux et les défis de demain pour le GIE Qualité Entreprises ?

Le premier enjeu consistera à renforcer la notion de groupement d’intérêt économique, en proposant à l’ensemble de ses membres des services adaptés, mutualisés, pour répondre aux évolutions des attentes de leurs clients donneurs d’ordres, devenant un véritable outil collaboratif.

Les enjeux à maîtriser sont complexes :

  • Apporter une réponse SSE au-delà des aspects réglementaires en responsabilisant l’ensemble des parties prenantes dans la gestion de la sous-traitance face aux enjeux sociétaux et environnementaux ;
  • Être en amont sur la réflexion des projets permettant plus de réactivité et d’anticipation sur certaines situations à risques et donc une meilleure efficacité.

L’Humain se trouve au cœur du système : « on gère des hommes qui gèrent des hommes ». Agissant comme « facilitateur », nos collaborateurs œuvrent quotidiennement sur le terrain pour accompagner nos adhérents, clients et donneurs d’ordres. C’est une mission humaine riche et complexe car chaque entreprise est différente, elle définit ses objectifs et construit sa stratégie en fonction de ses propres enjeux internes et externes.