Un penthouse près de La Croisette ? Une villa au Cap d’Antibes ? Si vous cherchez un bien immobilier haut de gamme, peut-être avez-vous déjà croisé le chemin de Michael Zingraf, fondateur de l’enseigne du même nom. En l’espace de 40 ans, le groupe familial est devenu un acteur incontournable de l’immobilier de prestige sur la Côte d’Azur. Retour sur une success story à la Française.


Quelle est votre définition d’un bien immobilier de luxe ?

Michael Zingraf : Le luxe est un concept à la fois très simple et très complexe à définir. Il ne suffit pas de dire qu’une maison vaut tant de millions d’euros pour la définir comme un bien immobilier de luxe. En fait, le prix est bien souvent la conséquence du luxe, et non l’inverse. Pour moi, le luxe c’est avant tout une émotion. Naturellement, il existe des maisons dites de prestige, parce qu’on y trouve des matériaux nobles, avec de la robinetterie en métaux précieux, des lustres somptueux, ou un balcon avec une vue imprenable sur le front de mer. Mais une petite bergerie dans l’arrière-pays avec des vieilles pierres et des arbres centenaires mérite tout autant d’être considérée comme un bien de luxe, parce qu’on y trouve une quiétude, et une beauté naturelle qu’on ne peut acheter nulle part ailleurs.


Comment la crise sanitaire a-t-elle impacté votre activité ? 

Michael Zingraf : Le marché de l’immobilier de prestige se porte étonnamment bien aujourd’hui. Bien sûr, la crise sanitaire a eu un impact. Le premier confinement, en particulier, a complètement paralysé le marché pendant 4 mois. Mais dès l’ouverture, les visites et les ventes ont repris de plus belle. Nous avons d’ailleurs terminé l’année avec un chiffre d’affaires de 13,7 millions, comme en 2019. Toutes les demandes se sont concentrées sur le dernier trimestre 2020. En novembre, le nouveau confinement n’a pas du tout eu le même impact que les précédents. Les acheteurs ont répondu présent, et nous avons enregistré trois ventes record à plus de 30 millions d’euros. Nous avons toutefois constaté quelques changements de comportement. La clientèle française, par exemple, est plus que jamais au rendez-vous, alors qu’historiquement, nous travaillons avec des acheteurs étrangers dans environ 70 % des cas. En outre, la frontière entre résidence principale et résidence secondaire s’efface progressivement. Il y a quelques années, lorsqu’on achetait une résidence secondaire, c’était pour y passer les week-ends et changer d’air pendant les vacances. Aujourd’hui, avec l’explosion du télétravail et la démocratisation des outils de visioconférence, les acheteurs prolongent leur séjour, et la résidence secondaire devient une seconde résidence principale.

 

Quelles sont vos perspectives de développement ?*


Michael Zingraf : Michael Zingraf est une entreprise familiale. J’ai commencé l’aventure seul, avec une première agence à Cannes, il y a maintenant 40 ans. Les affaires ont bien marché, alors j’ai vite ouvert une deuxième agence, puis une autre, et une autre. De fil en aiguille, Michael Zingraf est devenu l’acteur majeur de l’immobilier de prestige sur la Côte d’Azur et en Provence. L’affiliation exclusif de Christie’s International Real Estate pour la région Provence-Alpes-Côte d’Azur depuis 2012, atteste de cette expertise et de cette position de leader du marché. En 2001, j’ai été rejoint par mon fils, Heathcliff, et ensemble, nous avons continué à développer l’enseigne, qui compte aujourd’hui 80 collaborateurs et 19 agences, dans les lieux les plus emblématiques de la Côte d’Azur, de la Provence, mais aussi à Paris, Lyon, Deauville, Uzès et Gstaad en Suisse. Il y a plusieurs mois, nous avons ouvert une agence à Paris, rue du Faubourg Saint-Honoré, juste à côté de l’Hôtel Bristol. C’est un nouveau marché que l’on connaît moins que la Côte d’Azur, mais sur lequel il y a beaucoup à faire. Nous avons d’ailleurs la ferme intention d’ouvrir d’autres agences à Paris très prochainement, afin de renforcer notre présence dans la capitale. Plus récemment, nous avons ouvert une agence à Gstaad, un petit village de montagne en Suisse, et nous souhaitons poursuivre notre développement dans d’autres villes en Europe pour gagner en visibilité auprès de notre clientèle.

Nous avons aussi lancé une licence de marque, Michael Zingraf Real Estate, qui nous permet de rayonner au-delà du territoire historique de l’enseigne, à Marseille puis à Lyon. Je pourrais continuer longtemps, les perspectives sont presque sans fin ! Mais attention, il ne s’agit pas de mégalomanie. Bien au contraire, nous sommes dans une logique de développement commercial pour répondre à une demande existante. L’enseigne retient l’attention aujourd’hui, mais nous restons très simples dans nos idées. La priorité reste toujours de faire notre travail, et de le faire bien. Parce que dans ce métier – comme dans beaucoup d’autres – le plus important, c’est la réputation. Si vous êtes loyal et que vous travaillez bien, automatiquement les clients reviennent. Et pour preuve, en 40 ans, il m’est arrivé de vendre 5 fois la même maison ! C’est quelque chose dont je suis fier, parce que cela signifie les gens sont satisfaits, et qu’ils me font totalement confiance pour gérer la vente de leur bien.