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Suivrez-vous le lapin blanc au pays de l’IA générative ?

IA générative et Lapin Blanc de Valérie Edery, EY Fabernovel générée par Midjourney

Comme le lapin blanc dans les aventures d’Alice au pays des merveilles, ChatGPT et consorts ont massivement attiré notre attention sur l’intelligence artificielle générative. Ils courent à toutes jambes et n’ont pas un instant à perdre. Suivrez-vous le lapin blanc dans les nouveaux mondes de l’IA générative ?

 

Plonger dans l’aventure

L’aventure de l’IA générative démarre généralement lorsqu’on essaie de manipuler les outils tels que ChatGPT, Dall-e, Midjourney, … C’est là qu’entraîné par la curiosité, on commence à dialoguer avec la machine, sans code, avec de simples “prompts” qui permettent d’obtenir des réponses avec une rapidité étonnante. La machine semble comprendre les demandes et même faire abstraction des potentielles fautes, pour rapidement proposer des contenus. Le “Eat me/drink me” d’Alice laisse sa place à la tentation du “prompt me” pour voir ce que l’IA proposera. Curiosité et imagination peuvent s’exprimer pour faire naître de nouveaux contenus.

 

Émerveillement et absurde se côtoient au pays de l’IA générative

Au fur et à mesure des expériences, les prompts s’améliorent. On apprivoise la machine, on apprend à communiquer avec elle et les contenus créés deviennent plus exploitables. Les cas d’usages dans chacun de nos métiers se multiplient pour nous aider à créer des contenus et nous soulager de tâches répétitives ou ennuyeuses. Ils nous permettent même de plonger dans une analyse de données qu’il aurait été difficile de faire à la main, pour un plan stratégique par exemple… Au quotidien, qui n’a jamais rêvé d’un compte rendu de réunion automatisé, à une relecture près ? Un gain de temps considérable, pour une tâche souvent mal-aimée.

Mais parfois, comme dans la scène du thé avec le chapelier fou où Alice se retrouve confrontée à des conversations absurdes, « l’horloge est de deux jours en retard, je vous disais bien que le beurre ne vaudrait rien au mouvement ! », l’IA peut aussi générer des informations fausses ou incohérentes. Elle ne comprend pas ce qu’elle répond et en donne simplement l’apparence en ajoutant des mots, des images ou des sons qui se basent sur des probabilités et des raisonnements existants dans sa base de données.

Beaucoup s’étaient amusés en constatant que des images générées par une IA comportaient plus de cinq doigts sur une main. D’autres ont moins ri en constatant qu’ils s’étaient appuyés sur des informations erronées, comme cet avocat américain qui avait cité six arrêts n’ayant jamais existé. 

Les résultats de recherche ne sont donc jamais à prendre pour argent comptant : les contenus générés ne sont pas des vérités, ils sont créés en se basant sur un modèle prédicteur de texte crédible à partir d’une base de connaissances.

Plus inquiétant encore, la capacité de l’IA à reproduire notre voix, à identifier ce que nous écrivons à partir des sons des touches de clavier ou encore à modifier des photos d’enfants postées sur les réseaux sociaux à des fins criminelles.

 

L’importance de garder un esprit critique

Cette capacité à générer aussi rapidement des faux contenus pose de nombreuses questions sur leur fiabilité et la réalité des images publiées. Pourra-t-on encore faire confiance à ce que l’on voit et ce que l’on entend ? Dans un monde porté par la simplicité et la rapidité, qui fera l’effort et prendra le temps de vérifier les informations pour démêler le vrai du faux ? 

Les dialogues de Lewis Carroll, aussi absurdes soient-ils, avaient au moins le mérite d’être facilement identifiables comme des dialogues incohérents. Mais quand le faux est masqué par un semblant de réalisme, l’information devient crédible et rapidement diffusable à grande échelle. 

Fakes news, vol d’identité, cybersécurité, impact sur l’emploi… La technologie peut vite transformer le monde merveilleux de l’IA en parfaite dystopie que nous narrent régulièrement les films de science-fiction. 

 

Les garde-fous viendront sûrement progressivement. En attendant, ce type d’IA existe, impressionne et peut nous aider dans nos tâches au quotidien. Elle nécessite une forte dose de curiosité et d’être capable d’explorer de nouveaux horizons en étant ouvert aux possibilités qu’elle peut apporter dans nos métiers. Elle induit également des craintes, des changements dans notre rapport à l’information et au savoir qu’il faut accompagner pour développer de nouvelles pratiques. Alors, si nous suivons le lapin blanc, faisons-le les yeux grands ouverts et l’esprit à l’affut. Il existe dans ce pays des sourires énigmatiques et des reines de cœurs cruelles, mais aussi probablement des merveilles à créer. 

 

 

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