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Droits LGBTQ+ : Pourquoi plusieurs pays, dont le Canada, mettent en garde leurs ressortissants voyageant aux États-Unis ?

Droits LGBTQ+Des milliers de New-Yorkais sont descendus dans les rues de Manhattan pour participer à la cinquième marche annuelle de la Reclaim Pride Coalition (RPC), où ni la police, ni les politiciens, ni les entreprises n’étaient autorisés à participer. Manhattan, New York, le 25 juin 2023. | Source : Getty Images

Le Canada a mis à jour ses conseils aux voyageurs pour mettre en garde ses ressortissants LGBTQ+ qui se rendent aux États-Unis contre les lois et politiques locales susceptibles de « porter atteinte à leurs droits fondamentaux ». De nombreux autres pays ont pris des mesures similaires, notamment en raison des lois sur les armes à feu, les fusillades de masse et la recrudescence des crimes de haine.

 

Sous l’impulsion de la vice-première ministre Chrystia Freeland, qui rappelle la nécessité de donner la priorité aux « intérêts et à la sécurité de chaque Canadien », le site internet du gouvernement du Canada invite ses ressortissants à vérifier les lois locales et nationales pertinentes et renvoie à plusieurs cartes indiquant les lieux où des lois anti-LGBTQ+ sont en vigueur dans le monde entier.

Le Mexique avertit également ses ressortissants que l’État de Floride a adopté plusieurs lois « qui pourraient avoir un impact défavorable » sur les personnes LGBTQ+, en particulier des lois anti-trans sur l’accès aux toilettes. De plus, la Nouvelle-Zélande met en garde les personnes LGBTQ+ ou celles ayant « des origines ethniques, culturelles et religieuses diverses » qui pourraient être la cible de « crimes violents ».

Le Venezuela, qui figure sur la liste des pays à ne pas visiter établie par les États-Unis, met en garde les voyageurs contre les « crimes haineux aveugles », tout comme l’Uruguay, qui ajoute une mise en garde contre le « racisme et la discrimination ». Les mises en garde sud-américaines ont été émises en 2019 après deux fusillades de masse de grande ampleur aux États-Unis qui ont tué 31 personnes en l’espace de 24 heures.

Le Canada, l’Australie et le Royaume-Uni mettent également en garde contre les fusillades de masse courantes (typiquement définies comme des actes de violence liés à des armes à feu faisant au moins quatre victimes ou blessés), car les États-Unis ont connu plus de 600 fusillades de masse en 2022, contre deux au Royaume-Uni, une en Australie et quatre au Canada.

Le ministère allemand des Affaires étrangères informe ses résidents que les Américains sont « confrontés à une augmentation de la criminalité violente » et que l’accès facile aux armes à feu conduit à des « tueries occasionnelles ». De telles mises en garde ne sont pas rares : les États-Unis, par exemple, avertissent les voyageurs de l’augmentation des menaces terroristes au Royaume-Uni, des troubles civils en Espagne et de la criminalité au Brésil.

Le Canada prévient également que la mention « X » sur un passeport, indiquant un genre non spécifié, pourrait poser des problèmes d’entrée dans certains pays (les États-Unis autorisent la mention « X » comme marqueur de genre pour les passeports américains).

Selon la Human Rights Campaign, plus de 530 projets de loi anti-LGBTQ+ avaient été déposés dans les assemblées législatives des États américains au mois de mai de cette année, dont 220 visaient spécifiquement les personnes transgenres et non binaires. En outre, 70 d’entre elles avaient été adoptées au début de l’été. Plus d’une douzaine d’États américains ont imposé cette année des restrictions aux soins destinés aux personnes transgenres, notamment le Missouri, le Kentucky et l’Alabama, où la prescription de bloqueurs de puberté et d’hormones à des mineurs transgenres de moins de 19 ans est désormais considérée comme un délit. D’autres projets de loi interdisent les spectacles de travestis et censurent les programmes scolaires. En mai, le département de la Sécurité intérieure a averti que les menaces contre les personnes LGBTQ+ étaient en augmentation et les statistiques du FBI sur les crimes de haine indiquent que 20 % de tous les crimes de haine commis en 2021 aux États-Unis étaient motivés par des préjugés à l’égard de la communauté LGBTQ+.

Au total, 356 crimes de haine anti-LGBTQ+ ont été répertoriés par l’Anti-Defamation League et le GLAAD entre juin 2022 et avril 2023.

Les journalistes Lyric et Asher Fergusson ont publié en début d’année un rapport sur les lieux les plus sûrs pour les personnes LGBTQ+ en 2023. Ils ont utilisé dix facteurs pour classer les pays, notamment la protection contre la discrimination, l’illégalité de la violence à l’encontre des personnes LGBTQ+, la légalité du mariage entre personnes de même genre et le taux de meurtres de transgenres. Les États-Unis ont été classés 25e sur la liste avec une note globale de B+. Le rapport note que certains États n’offrent pas de protection contre la discrimination, tandis que d’autres interdisent la « promotion de l’homosexualité » dans les écoles. Le Canada est le pays le plus sûr, suivi de la Suède, des Pays-Bas et de Malte.

 

Article traduit de Forbes US – Auteure : Mary Whitfill Roeloffs

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