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Comment Relancer Le Marché B2C Des Objets Connectés De Santé ?

Ce devait être le nouveau Graal du high-tech mais l’Internet des objets grand-public a perdu son statut d’intérêt public. En cause, des produits souvent peu explicites et chers.

Nous savons qu’Apple n’a pas réussi à rendre indispensable son Apple Watch. Même chose chez Motorola ou Fitbit. Il suffit d’aller dans un de nos grands supermarchés pour constater que les objets connectés ne se trouvent plus au milieu de l’espace mais bien rangées au milieu des rayons – quasi invisible.

En clair, l’enthousiasme autour de ces objets bourrés de processeurs est retombé. Les explications ne manquent pas et il faut que les fabricants des objets connectés aillent au-delà du monde des geeks.

Concentrons-nous sur un des marchés clés de ces objets connectés grands publics : ceux de l’e-Santé.

Les bracelets santé : des données trop fragmentées… et donc inutile après une semaine

Ce n’est plus du #bigdata mais du #bigdust.

J’ai essayé plusieurs bracelets et montres connectés. Premier constat : la mesure fragmentée.

  • J’ai aimé les premiers jours le bracelet qui comptabilisait le nombre de pas effectués dans la journée. Pour atteindre mon objectif journalier, il me suffisait juste de descendre une station de métro plus loin pour arriver au bureau. Bref… après une semaine, plus besoin de regarder mon bracelet, je savais déjà que j’avais atteint mon quota journalier.
  • Le bracelet estimait également mon équilibre calorique. Via une Apps sur mon téléphone, je saisissais le contenu de mon repas pour pouvoir contrôler le nombre de calories prises. Une chose contraignante et compliquée sur le terrain. Parfois j’ai des informations affichée sur le menu, comme le poids de mon steak mais je n’ai jamais su le poids (et ainsi la teneur en calories) de mes frites. En plus, comment estimer le nombre de calories dans une salade césar ?
  • Restons sur les calories brûlées. Chaque soir à la sortie de la gare, je marchais deux kilomètres et là, surprise, le nombre de calories brûlées pouvait varier de 25%. Difficile de comprendre une telle différence pour un même parcours.
  • Un autre bracelet d’optimisation de sommeil m’indiquait que je manquais de sommeil après une soirée professionnelle. Normal quand on arrive chez soi à 2 heures du matin pour repartir à 7 heures du matin. Je n’ai pas besoin d’un device pour le savoir mais là, il me manquait des informations pour optimiser ma journée.
  • J’ai également essayé le bracelet pour suivre mon rythme cardiaque. Là aussi, cela peut-être utile pour ces grands champions, mais je n’ai jamais dépassé la courbe rouge lors de mes entrainements VTT. Peut-être devais-je rouler un peu plus vite mais ce n’est pas au bracelet de me dicter ma vitesse.
  • En ce qui concerne le bracelet mesurant ma tension… les chiffres étaient différents de mon tensiomètre de référence à la maison me laissant un certain doute.

Bracelet connecté santé

J’ai trouvé insatisfaisant de devoir mettre une multitude d’objets sur mon corps, chacun avec sa propre Apps qu’il fallait les ouvrir unes après les autres pour lire les indicateurs de santé oubliant ma santé est un ensemble et pas une collection de mesures individuelles. 

Du SMART-DUST vers le SMART-DATA

Il est inefficace d’afficher à plusieurs endroits les données collectées. C’est confus et il faut créer un système de données uniques dans le cloud qui collecte, d’une manière standardisée, l’ensemble des mesures de tous ces objets connectés.

Une fois l’ensemble de ces données présentes, des outils de « data-mining » peuvent livrer des données et statistiques intéressantes mais il faut surtout un affichage cohérent et facilement lisible loin d’une dispersion dans plusieurs onglets d’information. Trop d’information a toujours tué l’information.

Du SMART-DATA vers le COMPREHENSIVE DATA

Mais le smart-data ne suffit plus et il faut transformer ces données en recommandations compréhensibles par tous : du comprehensive data. La solution doit se construire en plusieurs phases en :

  • Interrogeant les utilisateurs sur leurs vrais besoins et l’objectif poursuivi. Cet objectif peut être un suivi généralisé (sur 24 heures) ou sur des périodes plus courtes lors d’une activité sportive par exemple.
  • L’objet connecté peut servir comme simple suivi de santé mais aussi devenir un coach sportif ou un coach pour perdre du poids.
  • En travaillant avec le monde médical sur la modélisation des données et analyses pour ensuite, via des algorithmes, assurer les bonnes collectes mais également les bonnes recommandations. Il ne suffit pas de créer du big-data, il faut créer des données utilisables.

C’est ainsi l’objet connecté devienne un conseiller individualisé et intelligent basé sur chacun entre nous et en lien avec l’objectif recherché (surveillance santé ou engagement sportif…). Et il faut surtout combiner les données pour recevoir des messages compréhensibles tels que :

  • Votre repas de hier soir a été trop copieux. Je vous conseille de boire plus d’eau aujourd’hui et pour votre rendez-vous de 16h, vous pouvez perdre 142 calories aujourd’hui en prenant le métro à la place du taxi.
  • Votre nuit de sommeil a été trop courte. Ne prenez-pas trop de café aujourd’hui et comme vous n’avez pas de rendez-vous planifié entre midi et 14 heures, essayer de faire une pause.

Nous pouvons parler d’une solution d’intelligence artificielle mais en réalité, il s’agit de réaliser des mesures exactes, de les combiner avec d’autres mesures pour ensuite les traduire dans un langage humain de recommandation.

Ces « bots » existent déjà sur des plateaux téléphoniques ou dans les applications Facebook, Google, Microsoft mais il est temps que ces bots nous conseillent sur notre santé. Dès que ceci sera compréhensible, les objets connectés de santé deviendront à nouveau intéressants… même si le « fait pas si, fait pas ça » me fera penser à ma mère. Et là, c’est bon signe comme elle s’est toujours occupée de ma santé.

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