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Les nouveaux paradigmes de l’enseignement à distance

distanceSource : GettyImages

Perte de motivation, ennui, décrochage,… l’enseignement à distance n’a pas encore trouvé son modèle et retrouver sa fonction sociale devient une nécessité aussi urgente que possible. Gagnons à nous inspirer des leviers qui font le succès de la formation professionnelle. 

Redoubler d’énergie

Selon une règle empirique, la distance fait perdre 30% d’énergie, contribuant ainsi largement à la déshumanisation des cours. Pour contrebalancer cet effet, l’enthousiasme à toute épreuve de l’enseignant va jouer un rôle déterminant, et ce, dès le début du cours. Et pour que cette énergie devienne communicative, il est idéal d’exiger que tout le monde allume sa caméra et de l’annoncer en amont afin que chacun soit à l’aise pour partager son image. L’enseignant doit se montrer passionné par son sujet, créer des moments interactifs, citer les participants enrebondissant sur les commentaires du chat et ne pas se priver d’un trait d’humour pour injecter un peu de spontanéité au cours. À distance, l’animateur de la réunion doit avoir une vraie posture de leadership : il introduit la réunion, inclus les participants, explique le déroulement de la séquence et donne la parole aux élèves dès les 5 premières minutes pour indiquer qu’une participation active est requise.

Travailler sa voix

Malgré l’importance de l’image et de la présence en visio, le principal outil de la formation à distance est en réalité la voix. Varier son intonation, jouer sur les pauses, travailler sa diction, choisir ses mots, utiliser un style oral engageant… Pour rendre un cours non substituable, il faut réussir à captiver son auditoire. Pour cela, investir dans du matériel adéquat comme un micro de qualité podcast est essentiel. Le podcast connaît une croissance fulgurante avec 52 % d’auditeurs supplémentaires par an. C’est un format en pleine expansion, particulièrement en vogue dans le domaine de la formation. En misant sur cette tendance, l’enseignant maximisera son taux d’engagement.

Utiliser le nouveau « non verbal »

Le digital learning a fait émerger un nouveau langage non verbal dont il est indispensable de maîtriser les codes. Interrompre quelqu’un à distance n’est pas facile, il convient donc d’inviter les participants à utiliser le chat à tout moment ou d’allumer leur micro pour signaler qu’ils souhaitent intervenir. Ces techniques simples permettent de fluidifier les échanges et les interactions.

Donner du rythme

Deux heures de cours à distance sont l’équivalent d’une demi-journée en présentiel. Pour faire de cette réalité un atout, il faut donner du rythme et miser la variété des formats utilisés. Le

séquençage « Théorie puis pratique » ne fonctionne pas. L’agenda doit être envisagé comme une partition qui alterne des séquences de conférence et des séquences pratiques, des moments en plénière et des moments en sous-groupe. La fonctionnalité « salles virtuelles » proposée par les principaux outils de visioconférence permet de rendre les cours en ligne plus interactifs et engageants que les cours traditionnels. Exit le temps perdu à assigner les groupes et espaces de travail. Grâce à l’instantanéité du digital, les enseignants disposent d’une totale liberté dans l’agencement du temps de travail.

Interaction oui, mais avec modération

Proposer des cours interactifs est indispensable pour créer du lien entre les apprenants et leur professeur, cependant certains messages doivent être délivrés de façon plus directe et ne nécessitent pas de réaction. Dans ce cas, pour éviter d’utiliser un temps précieux à faire un cours magistral, la solution est de varier les formats d’apprentissage. Par exemple, faire appel à un dispositif comme Loom pour s’enregistrer en train de commenter un document, une image, ou des slides et le partager avec les participants en dehors des cours. Ou encore faire un audio vocal qui pourra être écouté comme un podcast. Les possibilités sont multiples, il suffit d’être créatif !

L’enseignement à distance a autant perturbé les élèves que les professeurs. Maintenant que la prise en main des outils est acquise, s’attaquer aux enjeux de désengagement des apprenants démunis face à un format déshumanisé appartient aux enseignants. C’est en changeant leur posture, mais aussi leur manière de concevoir un cours que l’enseignement pourra revêtir sa fonction sociale.

Tribune rédigée par Claudio Vandi, directeur pédagogique de NUMA et professeur en innovation à Sciences po

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