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Les Anciens De La Silicon Valley Se Battent Contre L’Addiction Aux Ecrans

Getty Images

Pour une technologie plus humaine. C’est le cri lancé par le Center for humane technology, un groupe composé d’anciens cadres de la Silicon Valley, et notamment d’ex salariés de Google et Facebook. Ils dénoncent « le piratage de notre société » par les nouvelles technologies et appellent les adultes et les enfants à être vigilants quant à l’usage des réseaux sociaux. Quand les geeks se battent contre ce qu’ils ont construit.

La vérité sur la tech ? « Notre société est « piratée » par la technologie. Ce qui a commencé comme une course pour monétiser notre attention érode maintenant les piliers de notre société : la santé mentale, la démocratie, les relations sociales et nos enfants. » Le diagnostique fait froid dans le dos. Surtout quand le constat est émis par une association, le Center for humane technology, dont les fondateurs ne sont autres que d’anciens cadres de Facebook et Google. 

Tristan Harris, ancien « philosophe produit » de Google, qui depuis 2016 cri haut et fort que « des millions d’heures sont volées » aux internautes, mais aussi Justin Roseinstein, le créateur du bouton « like » de Facebook, et toute une ribambelle de ce que l’on commence à nommer « les repentis de la tech », tiennent mercredi une conférence dans le cadre de l’opération « the truth about tech », la vérité sur la technologie, dont l’objectif est d’alerter sur les dangers des écrans.

Organisée avec Common Sense Media, la campagne, qui a déjà récolté sept millions de dollars, compte sensibiliser les enfants de 55 000 écoles publiques aux Etats-Unis. Mais aussi d’éveiller les adultes contre les risques de dépendance aux smartphones et aux réseaux sociaux.

Techniques persuasives pour nous garder scotchés

Car pour le Center for humane technology, « un problème invisible affecte la société ». Pour faire des profits, Facebook, Twitter, Instagram et Google se nourrissent de notre « attention limitée ». « Constamment obligés de surpasser leurs concurrents », expliquent les anciens cadres de ces entreprises, « ils doivent utiliser des techniques de plus en plus persuasives pour nous garder scotchés à nos écrans ». Pire, l’intelligence artificielle apprend « continuellement comment nous accrocher plus profondément à partir de notre propre comportement ».

Des comportements que ces réseaux induisent. Par exemple, détaillent les anciens cadres, « Instagram glorifie la vie parfaite, érodant l’estime de soi » et « Youtube lance la vidéo suivante même si cela grignote notre temps de sommeil ».

« Nous étions à l’intérieur », rappelle Tristan Harris au quotidien The New York Times. Selon lui, la pire des choses est de voir ces réseaux s’attaquer aux cerveaux les plus jeunes. Mais critiquer n’est pas l’unique objectif de ce groupe. Pour eux, nous sommes à un tournant, et la solution réside dans une design plus humain, et dans « une technologie qui protège notre esprit et renouvelle la société », et non l’inverse.

Pour le Center for humane tech, il ne faut pas cibler les failles de l’être humain comme le font aujourd’hui les réseaux sociaux, à savoir être joignable 24 h/ 24, réagir à des incitations personnalisées… Ils proposent, en plus de la prévention, de pousser les entreprises à redéfinir leur design, et d’agir sur le politique en soutenant deux projets de loi. Après la période de la révolte, viendra peut-être celle de la réflexion, et qui de mieux placé pour la mener qu’un ancien philosophe produit ? 

Déjà, en décembre dernier l’ancien vice-président de Facebook, Chamath Palihapitiya déclarait : « je crois que nous avons créé des outils qui déchirent le tissu social de la société. » Car pour lui, réseau social n’est pas synonyme de partage et il a même indiqué que ses enfants n’étaient pas « autorisés à utiliser cette merde ». Critiquant Facebook, il en a profité pour mettre en cause l’ensemble des réseaux sociaux qui fonctionnent sur des « boucles de réactions à court terme, basées sur la dopamine, qui détruisent le fonctionnement de la société ». Peut-être serait-il temps de les entendre. 

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