La technologie et le handicap, un marché au service de l’inclusion estimé à plus de 20 milliards dans le monde

Qu’il s’agisse de pourvoir communiquer, de se déplacer, de travailler ou de vivre en autonomie, l’inclusion comme état d’une société qui donne accès à tous, quels que soient le handicap et le niveau de handicap, est un enjeu humain majeur. La technologie peut apporter des solutions d’existence en perpétuelle évolution, à la fois pour les personnes handicapées, mais aussi pour les personnes âgées. L’OMS estime en 2021 qu’un milliard de personnes sont en situation de handicap à travers le monde, avec un enjeu économique grandissant sur un marché des technologies d’assistance qui atteindra environ 20 milliards de dollars en 2024.

 

L’intelligence artificielle apporte beaucoup aux personnes en effaçant les obstacles liés aux handicaps, grâce à la reconnaissance faciale, d’image, au résumé de texte, aux contenus en audiodescription, aux sous-titres et traductions en temps réel. Le graphisme peut aussi permettre une meilleure ergonomie. Les smartphones et la technologie des sites internet facilitent cette accessibilité numérique qui doit ainsi permettre à tous d’atteindre une autonomie indispensable dans un monde dématérialisé.

Les smartphones restent l’objet fétiche des développeurs en la matière puisque de nombreuses applications permettent de répondre aux besoins, via l’intelligence artificielle. La robotique et la cobotique (collaboration entre l’homme et le robot) favorisent une inclusion des personnes à la mesure de leurs capacités. Les robots, décriés comme porteur de déshumanisation sur le marché du travail, dynamisent pourtant l’embauche de profils atypiques et créent des nouveaux postes adaptés.

Arthur Ximenes, avocat brésilien en situation de handicap, a créé un robot guide, Lysa, pour offrir une autonomie à une population de 6,5 millions de déficients visuels et a fondé son entreprise successful,
Hefestoshop. Morgane Hauguel, sociologue française, a créé U31, mêlant règles formelles d’écriture associées à une IA rendant plus lisible et clair des textes. Elle collabore aujourd’hui avec nombre d’institutions publiques.

Le métavers est la technologie phare permettant de créer des espaces virtuels accessibles à tous grâce aux avatars. C’est l’enjeu de la collaboration de Noèsis Innovation dirigée par l’économiste Isabelle Djian Lignon et l’Observatoire des politiques du handicap sur le projet du premier musée d’art et d’histoire du handicap au monde en format métavers. Voilà un moyen révolutionnaire d’accéder à la culture, qui rompt l’isolement physique et mental des personnes.

L’impact social est éminent puisque des personnes jusqu’alors ignorées dans le monde économique peuvent faire valoir leur droit d’expression et d’existence, et réévalue leur pouvoir financier, en accédant au travail, à l’entrepreneuriat et en présentant une opportunité de participer à l’économie, au même titre que les valides.

Reste aujourd’hui à rendre ces technologies plus accessibles financièrement. Notamment dans l’industrie automobile, afin de s’adresser à des consommateurs ignorés dans les gammes bon marché. Ceux-là qui doivent aujourd’hui penser eux mêmes une adaptation de leur véhicule, ou y renoncer.

Selon le rapport de la société de recherche en handicap Return on Disability Group(1), le revenu disponible total sur le marché est de 1 900 milliards de dollars.

Partout, c’est une aide qui profite au handicap, et plus largement à la recherche et développement des technologies, de nos vies et de nos économies du futur. 

(1) Report Summary : The Global Economics of Disability

Tribune rédigée par Capucine LEMAIRE, Présidente de l’Observatoire des Politiques du Handicap 

 

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