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Comment Facebook Pourrait Bientôt Lire Nos Pensées

FacebookGettyImages

Facebook a annoncé travailler sur un dispositif permettant d’éliminer l’un des principaux obstacles technologiques, à savoir le temps qu’il nous faut pour taper une phrase sur notre clavier. Ne serait-ce pas en effet plus simple de simplement penser à ce que l’on veut dire pour le voir instantanément retranscrit sur notre écran ?

Il est vrai qu’écrire une phrase ne nous prend qu’une poignée de secondes, mais il faut encore moins de temps pour que les mots nous viennent à l’esprit. Cette question prend le nom de latence humaine et représente un obstacle pour les géants de la tech, comme Google ou Facebook. Ces derniers cherchent donc de nouvelles manières de se développer, notamment en implantant toujours plus de données dans notre cerveau.

Il y a deux ans, Facebook a annoncé travailler sur un appareil non invasif permettant à ses utilisateurs de communiquer en pensant simplement aux mots qu’ils veulent voir apparaître sur leur écran. L’objectif à terme est de pouvoir utiliser ce dispositif comme interface de saisie pour des lunettes de réalité augmentée.

Dans le cadre de ce projet, la société de Mark Zuckerberg a financé une équipe de chercheurs à l’Université de Californie à San Francisco (UCSF). Ces derniers travaillent avec des patients souffrant de lésions cérébrales et les aident à parler à nouveau en décelant leur discours en temps réel.

L’équipe a publié ses résultats dans le dernier numéro de la revue scientifique Nature Communications. Tous les patients pour lesquels l’étude a été concluante avaient des électrodes greffées afin de mesurer leurs fonctions cérébrales. Néanmoins, les chercheurs sont parvenus à décoder un petit ensemble de mots et de phrases en temps réel, marquant ainsi une avancée significative.

Facebook espère que le travail de l’équipe de l’UCSF permettra de démontrer la faisabilité du projet, afin de pouvoir mettre au point un dispositif, non invasif cette fois, qui pourrait être associé à des lunettes de réalité augmentée.

Le groupe a déclaré dans un post officiel détaillant leurs avancées : « Nous sommes encore loin de pouvoir obtenir les mêmes résultats que ceux observés à la UCSF de manière non intrusive. Cela pourrait nous prendre dix ans, mais nous pensons pouvoir réduire ce délai ».

Karen Panetta, chargée de cours à l’Institut des ingénieurs électriciens et électroniciens (IEEE) et doyenne de l’Université Tufts, admet que les ambitions de Facebook sont réalisables : « Si nous pouvons aujourd’hui mesurer les signaux du cerveau avec des dispositifs greffés, nous pouvons alors les transmettre avec des dispositifs non invasifs ».

Le premier réseau social du monde estime que pour « lire les pensées » avec des électrodes reliées à un système sans fil, il faudrait mesurer les modifications du taux d’oxygène dans le cerveau grâce à des lumières infrarouges, comme le ferait à un médecin avec un oxymètre.

Josep Jornet, professeur en génie électrique à l’Université de Buffalo, explique : « Cela pourrait marcher, mais je crains que les taux d’oxygénation n’évoluent en réalité pas assez vite par rapport à la production du discours. Il y a encore du travail à faire, mais c’est le but de la recherche et c’est pour ça qu’elle doit être encouragée ».

Todd Richmond, membre de l’IEEE, explique que « l’apparition d’une capacité viable » pour envoyer des signaux du cerveau à un ordinateur en sans-fil pourrait prendre moins de cinq ans. « Pour diverses raisons, il faudra probablement plus de temps pour passer d’une utilisation en laboratoire à une exploitation commerciale ».

De plus, il estime qu’il faudra tout d’abord résoudre certains problèmes techniques, afin de rendre le dispositif plus léger, plus petit, plus rapide, en somme plus pratique. Par la suite, il faudra également parfaire l’expérience utilisateur afin de faire des interfaces cérébrales un peu plus qu’un simple gadget.

Todd Richmond poursuit : « Le troisième volet de perfectionnement portera sur la précision, l’efficacité et la sécurité. Comme avec tout produit de consommation, il faudra examiner l’impact de ces dispositifs sur l’être humain, que ce soit au niveau individuel ou au niveau social ».

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