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Christophe Maquet (Veolia) : « La smart city est une composante de la ville durable qui doit aussi être inclusive, sobre et résiliente »

Source : Getty

Directeur de la zone Afrique-Moyen-Orient chez Veolia, Christophe Maquet, livre ses réflexions sur le concept de smart city en y apportant une dimension globale.

Que vous évoque le concept de « smart city » ?

Christophe Maquet : C’est un concept directement lié aux métiers de Veolia. J’en suis un pur produit, étant dans le groupe depuis plus de quinze ans. Plutôt que « smart city », je préfère le terme « ville durable ». Bien sûr, la partie smart (l’intelligence, avec le numérique) compte mais la résilience, la sobriété, l’inclusivité doivent aussi y être intégrées. Une ville meilleure pour une vie meilleure !

 

Qu’entendez-vous par « inclusivité » ? Ville inclusive ?

C.M. : La ville inclusive respectant toutes les parties prenantes, jusqu’aux villes environnantes qui l’entourent (à 30 ou 50 km) et qu’on oublie trop souvent. À Niamey, capitale du Niger, le maire a par exemple décidé d’investir dans les marchés des villes « secondaires » pour éviter que 500 000 à 600 000 personnes ne soient obligées de transiter et saturer la capitale les jours de marché. Être inclusif, c’est coopérer et dialoguer avec les élus mais aussi les associations ou ONG, les populations des quartiers, les universitaires, c’est-à-dire l’ensemble des parties prenantes, afin de mieux évaluer les problématiques. C’est cela qui me passionne et me rend optimiste

 

Quels projets vous tiennent particulièrement à cœur ?

C.M. : Au Maroc, par exemple, où nous sommes fortement implantés, à Rabat-Salé (nord de la capitale) et à Tanger-Tétouan, notre centre d’hypervision utilise toutes les solutions digitales que Veolia a développé dans le monde. Ce HubgradeTM permet de piloter et d’intervenir à distance sur nos installations d’eau, d’assainissement et d’électricité mais aussi d’optimiser la consommation des habitants grâce aux données recueillies. Un atout considérable en période de crise sanitaire.

 

Vous parlez souvent d’économie circulaire : pourquoi ?

C.M. : Quand une ville grandit, elle consomme de plus en plus d’eau, d’énergie, de matières premières. Ces ressources ne sont pas extensibles et l’économie circulaire est une solution qui fait des déchets des uns les ressources des autres. À Tanger et à Rabat, nous réutilisons les eaux usées recyclées de nos usines pour arroser les parcs et jardins publics. En Afrique du Sud, cette solution d’économie circulaire permet de réutiliser 97 % des eaux usées de la ville de Durban pour des usages industriels. Et en Namibie, à Windhoek, elle sert même à la production d’eau potable au robinet pour un tiers des habitants de la capitale.

 

Et le traitement des déchets ?

C.M. : Il pose le cadre de l’économie circulaire et de la transition écologique. Prenons le cas d’Akouédo à Abidjan. Sur la plus grande décharge d’Afrique de l’Ouest, en Côte d’Ivoire, nous sommes au côté de l’industriel PFO Africa qui assure la réhabilitation et la transformation de ce site en parc urbain. Notre expertise sert notamment au traitement et à la valorisation énergétique des lixiviats (jus des déchets) sous forme d’électricité verte et de chaleur.

 

La menace djihadiste vous inquiète-t-elle ?

C.M. : Nous avons 700 salariés au Niger, présents dans tout le pays. Mais heureusement, l’eau ici, c’est la vie, et donc jusqu’ici, nos équipes ont été préservées. Une autre préoccupation, urgente, nous mobilise : le changement climatique. Niamey vient encore de subir des inondations catastrophiques du fleuve Niger et nous avons dû envoyer en urgence des groupes mobiles de traitement de l’eau pour pallier le manque d’eau de la population.

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