Guerre en Ukraine : Dix soldats russes mis en examen pour les crimes commis à Boutcha

La procureure générale d’Ukraine a engagé des poursuites contre dix soldats russes pour des crimes de guerre présumés à Boutcha. Ces mises en examen sont les premières depuis la découverte de centaines de corps dans les rues de cette banlieue au nord-ouest de Kiev.

Dans un message publié jeudi 28 avril sur Facebook, la procureure générale d’Ukraine, Iryna Venediktova, a déclaré avoir engagé des poursuites contre des soldats de différents grades de la 64^e brigade russe de fusiliers motorisés, notamment des sergents, des soldats et des caporaux.

Selon Iryna Venediktova, la décision du président russe Vladimir Poutine, prise au début du mois, de décerner à la brigade le titre honorifique de « gardiens » pour « héroïsme » est la preuve que le massacre de Boutcha a été orchestré par le dirigeant russe.

Iryna Venediktova a affirmé qu’une brève enquête avait permis de découvrir que les soldats avaient capturé des civils non armés et les avaient pris en otage, les affamant, les torturant et les battant.

La procureure générale d’Ukraine a également accusé les soldats d’avoir volé les civils de Boutcha en leur dérobant leurs effets personnels.

Pour Vladimir Poutine, les événements de Boutcha sont « faux ». Il y a deux semaines, le président russe a même signé un décret honorant la 64^e brigade de fusiliers motorisés pour « son héroïsme et sa vaillance, sa ténacité et son courage. » Cependant, le massacre de Boutcha, documenté de manière indépendante par des photos, des vidéos et des rapports de témoins oculaires, est incontestable. Le secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, en visite à Kiev jeudi 28 avril, a demandé une enquête approfondie sur les crimes présumés de Boutcha et a exhorté la Russie à coopérer avec la Cour pénale internationale (CPI).

Ces mises en examen interviennent quelques semaines après l’annonce de la découverte de centaines de corps de civils dans les rues de Boutcha. Certains corps avaient les mains attachées dans le dos et des blessures par balle à la tête. Il y a deux semaines, le chef de la police régionale de Kiev a déclaré que plus de 350 corps avaient été découverts dans la banlieue de la capitale ukrainienne à ce jour. Ces événements ont suscité une condamnation internationale, de nombreux dirigeants et organisations du monde entier demandant une enquête sur les crimes de guerre présumés commis lors du massacre. La CPI a ouvert une enquête sur les éventuels crimes de guerre commis en Ukraine le mois dernier. Néanmoins, cette enquête pourrait prendre de nombreux mois, et la CPI ne peut arrêter Vladimir Poutine ou d’autres responsables inculpés de crimes de guerre sans l’aide d’autres pays.

Article traduit de Forbes US – Auteure : Madeline Halpert

<<< À lire également : Guerre en Ukraine : Scènes d’horreur et de désolation à Irpin et Boutcha après le départ des troupes russes >>>