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Fonds de dotation Verrecchia : « Promouvoir l’inclusion et pourquoi pas susciter des vocations »

Le groupe immobilier Verrecchia, implanté en Seine-Saint-Denis, a lancé son fonds de dotation afin de soutenir les métiers de la pierre. Son objectif, susciter des vocations et accompagner des jeunes dans ce secteur artisanal peu répandu. Entretien croisé avec le président du groupe immobilier Marc Verrecchia et la directrice générale du fonds de dotation Anastasia Andrieu

 

Forbes France : Pourquoi avoir créé ce fonds de dotation? 

Marc Verrecchia : La pierre m’a toujours accompagné, elle fait partie de mon ADN et de celui du groupe Verrecchia.    
J’ai eu envie, à travers un matériau, de redonner du sens au travail, parce qu’on a besoin de tailleurs de pierre. C’est en souhaitant partager ma passion de la pierre avec les autres qu’est né le fonds de dotation.
Le fonds de dotation est une structure philanthropique, d’intérêt général, rattaché au groupe. Il vise à promouvoir la pierre en créant des opportunités sociales, culturelles, éducatives et professionnelles. 
Le groupe Verrecchia est né sur le territoire de la Seine-Saint-Denis, nous y sommes très attachés et nous souhaitons que les actions de ce fonds de dotation résonne au sein du territoire. Nous souhaitons vraiment, à travers nos actions, promouvoir l’inclusion et pourquoi pas susciter des vocations aux jeunes qui viendront à notre rencontre, ou tout simplement leur montrer un univers de l’artisanat qui doit être perpétué. 
Nous souhaitons donner cette opportunité aux jeunes de la Seine-Saint-Denis et nous souhaitons explorer la pierre sous toutes ses formes au-delà du simple artisanat, mais aussi appréhender la dimension artistique de la pierre.
Anastasia Andrieu : On avait ce projet en tête depuis longtemps mais on l’a réellement mis en place à partir de décembre 2020, année des 30 ans du groupe. En quelques mois, nous avons créé un véritable engouement autour de cette initiative en nouant des partenariats avec les Compagnons du Devoir et du Tour de France qui nous accompagnent sur la conception de nouvelles formations, ou encore le Pavillon de l’Arsenal, le Département de Seine-Saint-Denis, l’école Camondo… Nous sommes sur une belle lancée et souhaitons poursuivre à faire vivre les actions du fonds de dotation à travers ces partenariats.

 

Que désirez-vous promouvoir avec ce fonds de dotation  ? 

M.V. : L’objectif de ce fonds est de décloisonner les milieux ! La pierre est un énorme savoir-faire français qui a été quelque peu mis de côté. A travers ce fonds, nous souhaitons valoriser le geste de l’homme sur la pierre. Cette matière première nous a toujours accompagnés. Elle possède des qualités extraordinaires : belle, écologique, patrimoniale et d’avenir.  A travers ce fonds de dotation, on peut redonner un véritable lien entre l’homme et la nature.
A. A. : Nous voulons attirer de plus en plus de personnes à adopter ce type de formation et développer la pierre au niveau artistique. Nous voulons faire passer ce message : la pierre doit faire partie de la construction contemporaine. Il faut replacer la pierre dans la ville de demain. 

 

Quel est le rapport des jeunes avec les métiers de la pierre ? 

A. A. : Tout dépend. Il y a ceux qui sont dans un cursus existant, au sein des Compagnons du Devoir par exemple, ou au sein des lycées professionnels. Ils sont de fait dans une filière artisanale, qui incarne une véritable passion. C’est très beau à voir. 
Cependant, il reste ce maillon manquant qui est la démocratisation de ces métiers auprès du grand public. Ces métiers sont aujourd’hui en tension parce que les recrutements se font assez difficilement, par manque de mise en lumière. C’est pour cette raison que l’on organise des antennes à Aulnay-sous-Bois et à Rosny-sous-Bois pour présenter des artistes de la pierre. 
Toutefois, j’ai pu remarquer que les jeunes, étrangers à cet univers, arrivaient à s’approprier le matériau à travers la manipulation et l’apprentissage. On veut évidemment continuer sur cette lancée. 

 

Quels types d’actions concrètes comptez-vous mettre en place  ? 

A. A. : Nous allons entreprendre de multiples actions afin de rendre les métiers de la pierre accessible sous toutes leurs dimensions. 
Nous allons accueillir, au sein de nos résidences, plusieurs artistes, dont la pratique s’articule autour d’une exploration de la matière. Les artistes viendront travailler la pierre d’une manière inédite. Par exemple, Caroline Chaspoul et Eduardo Henriquez du duo Nova Materia, vont venir sonoriser la pierre à l’aide de micro-capteurs. La jeune designer Pauline Esparon nous a indiqué vouloir de son côté apprendre à travailler la matière brute avec les 80 élèves de la formation « Bac Professionnel Métiers de la Pierre » du Lycée Camille Claudel dans les Vosges. Enfin, les deux artistes du PIC Studio viennent valoriser le remploi des chutes de sciage de la carrière de pierre. Le but de ces « résidences » d’artistes est de montrer que la pierre a différents usages et pas seulement celui de la modernisation des patrimoines. On veut attirer et sensibiliser le public à travers ces créations. 
On s’engage auprès de la structure pédagogique « 100% inclusion », à accompagner l’insertion professionnelle de plusieurs jeunes en décrochage, entre 16 et 21 ans, issus des quartiers prioritaires en Seine-Saint-Denis … 
Une autre de nos actions va permettre à 380 jeunes de moderniser des équipements sur les formations des compagnons du Devoir et du lycée Camille Claudel. 
On met en place des portes ouvertes collèges/lycées, en partenariat avec le département.  Il y aura plusieurs collèges/lycées de Seine-Saint-Denis qui auront accès à ces modes de construction, ces savoir-faire et à cette culture via des workshops, des ateliers organisés, soit au sein même des collèges/lycées, soit sur l’un de nos ateliers permanents à Rosny ou Aulnay-sous-Bois. Au total, dans un premier temps, ce sont plus d’une centaine de jeunes du département qui vont avoir l’opportunité de découvrir la pierre et ces métiers. 

 

Quel montant sera alloué à cette fondation ? 

A. A. : Pour la première année, nous sommes très fiers d’avoir un premier budget de 370 000 euros. C’est une première étape qui nous permet d’accomplir de très beaux projets et ce budget a vocation à évoluer dans les années qui arrivent.  
M. V. : Malgré la période atypique que nous vivons, nous avons souhaité maintenir ce budget alloué au fonds de dotation et sa réalisation. Les actions du fonds de dotation ont encore plus de sens durant cette épidémie.

 

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