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Une étude affirme que le ciel nocturne est plus lumineux en raison de la pollution lumineuse croissante

Ciel nocturneL’observation du ciel nocturne est de plus en plus difficile pour les astronomes en raison de la pollution lumineuse d’origine humaine. | Source : Getty Images

« La croissance rapide de la pollution lumineuse d’origine humaine » a rendu le ciel nocturne plus lumineux de près de 10 % chaque année selon une nouvelle étude publiée jeudi 19 janvier, rendant de plus en plus difficile l’observation des étoiles. Ce phénomène constitue également une menace pour les oiseaux migrateurs qui dépendent de la position des étoiles et de la lune pour se déplacer.

 

Des scientifiques du centre de recherche allemand GFZ pour les géosciences ont analysé plus de 51 000 observations entre 2011 et 2022 et ont constaté que, chaque année, la luminosité du ciel nocturne augmentait de 7 à 10 %, ce qui équivaut à doubler la luminosité du ciel nocturne tous les huit ans, selon l’étude publiée dans la revue Science.

Les résultats de cette étude sont trois fois supérieurs aux estimations précédentes, selon lesquelles les émissions de lumière artificielle augmentaient d’environ 2 % par an, d’après la détection par satellite de la quantité de lumière d’origine humaine dans l’atmosphère (appelée « halo lumineux »).

Même si la luminosité du ciel a augmenté de façon « exponentielle » au cours du siècle dernier, les chercheurs ont constaté qu’elle a progressé encore plus rapidement au cours de la dernière décennie, sur la base des observations effectuées dans près de 20 000 endroits dans le monde.

En Europe, les chercheurs ont constaté une hausse de la luminosité de 6,5 % par an, tandis qu’en Amérique du Nord, la croissance annuelle est de 10,4 %.

Selon le chercheur en chef de l’étude, Christophe Kyba, les lumières orientées horizontalement, notamment celles des façades d’immeubles et des panneaux d’affichage, contribuent le plus à la luminosité du ciel. En outre, le passage récent des lumières traditionnelles à vapeur de sodium teintées d’orange à des lumières LED plus brillantes a également eu un impact sur le ciel nocturne, car la lumière bleue se diffuse plus facilement dans l’atmosphère.

En Europe et aux États-Unis, 99 % de la population ne peut pas faire l’expérience d’un ciel nocturne naturel, selon une étude de 2016 de l’International Dark Sky Association. De plus, 80 % de la population vit sous un « halo lumineux », principalement en Amérique du Nord, en Europe, au Moyen-Orient, en Inde et en Asie de l’Est.

L’augmentation de la lumière artificielle s’est avérée être un problème pour les animaux migrateurs, ainsi que pour les humains, perturbant les habitudes de sommeil, selon National Geographic. Les tortues de mer et les oiseaux migrateurs sont les espèces les plus menacées, car elles comptent sur la lumière de la lune pour se diriger durant les saisons de migration. Les insectes sont attirés par la lumière artificielle, qui, si elle est trop chaude, peut les tuer instantanément. Pour les astronomes, la pollution lumineuse est également devenue un problème majeur pour réaliser des observations claires au-delà de l’atmosphère terrestre. Cette pollution lumineuse provient à la fois des lumières au niveau du sol, principalement des villes et des zones industrielles, et des satellites, notamment les Starlinksatellites de SpaceX qui ont pris les astronomes au dépourvu. S’adressant au Guardian en 2020, Alice Gorman, professeure à la Flinders Universityen Australie, a averti que l’augmentation des satellites pourrait radicalement changer l’observation du ciel nocturne. Même à Nantucket, à près de 50 km de la côte de Cape Cod, dans le Massachusetts, la pollution lumineuse a augmenté de plus de 20 % au cours des dix dernières années, selon une étude réalisée en avril 2022 par Nantucket Lights, un groupe d’habitants de l’île qui œuvre pour la protection du ciel nocturne.

 

Article traduit de Forbes US – Auteur : Brian Bushard

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