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La France s’attaque au problème du surtourisme

FranceMont Saint-Michel, Normandie. | Source : Getty Images

SURTOURISME | Quiconque a déjà visité le Mont Saint-Michel sait à quel point il est difficile de se déplacer une fois sur place. Chaque année, trois millions de visiteurs se rendent sur cet îlot rocheux. Or, il n’y a qu’une seule route d’accès et même les navettes obligatoires sont très souvent bondées. Le Mont Saint-Michel n’est pas le seul site touché par le surtourisme. Face à ce phénomène, la France a décidé de réagir.

 

La ministre déléguée auprès du ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, chargée des Petites et moyennes entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme, Olivia Grégoire, a déclaré au Figaro qu’il était temps de prendre des mesures au niveau national pour lutter contre le surtourisme au Mont Saint-Michel ainsi que sur de nombreux autres sites touristiques français. En France, 80 % de l’activité touristique se concentre sur 20 % du territoire.

Le « set-jetting », cette tendance qui consiste à voyager vers des destinations qui étaient les lieux de tournage de films ou de séries, est l’un des responsables du surtourisme. En effet, les voyageurs se sentent plus inspirés par des destinations que l’on retrouve dans des séries telles que Emily in Paris. De même, les falaises d’Étretat ont attiré plus du monde après avoir servi de décors dans la saison 2 de la série à succès Lupin.

De nombreux pays européens cherchent à rediriger les touristes vers des sites moins connus. Les Pays-Bas ont lancé une campagne de réorientation des visiteurs en 2019 après avoir constaté que le tourisme augmenterait de 50 % pour atteindre 29 millions de visiteurs d’ici 2030. L’office du tourisme des Pays-Bas en avait assez de voir les touristes piétiner les champs de tulipes pour prendre des selfies, déclarant catégoriquement : « Nous pouvons maintenant dire que plus n’est pas toujours mieux, et certainement pas partout. »

De nombreux sites européens imposent désormais des droits d’entrée pour tenter de réduire le surtourisme et de protéger les zones pour des raisons de qualité de vie et d’environnement. Les majestueuses calanques de Marseille, pour lesquelles il faut réserver à l’avance, et la nouvelle taxe d’entrée de Venise n’en sont que deux exemples. Ces quotas viseront à réduire radicalement le nombre de visiteurs de 2 500 par jour dans le cas de la calanque de Sugiton à Marseille, à seulement 400.

En France, l’objectif du gouvernement est d’utiliser les influenceurs et les réseaux sociaux pour montrer à quel point ces lieux sont surpeuplés, afin de décourager les touristes de s’y rendre. Le mois dernier, les autorités ont publié des photos des 60 000 personnes venues visiter le Mont Saint-Michel durant le long week-end férié de l’Ascension, à la mi-mai, et qui étaient bloquées dans l’attente de l’ascension du monastère en raison du surtourisme. Des campagnes similaires ont été menées à Marseille en 2021 et à Porto-Vecchio en 2022, comme le rapporte The Telegraph.

Cette nouvelle campagne du gouvernement fera la promotion du tourisme tout au long de l’année et de circuits spécifiques. La campagne sera en anglais et s’adressera plus particulièrement aux touristes américains et britanniques, qui sont revenus en masse en France depuis la fin de la pandémie (37 millions de visiteurs sont attendus à Paris cette année, et nombre d’entre eux se rendront également ailleurs en France). En montrant des personnes bloquées dans des files d’attente sur des sites célèbres, le gouvernement espère que les visiteurs potentiels prendront le temps de réfléchir et de changer leur plan pour se rendre sur un autre site moins touristique.

 

Article traduit de Forbes US – Auteure : Alex Ledsom

<<< À lire également : CLASSEMENT | Quelles sont les destinations victimes de surtourisme en Europe ? >>>

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