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Italie : Lombardie Et Vénétie Votent Pour Plus D’Autonomie

Getty Images

Italie : Deux référendums consultatifs, organisés par La Ligue du Nord en Lombardie et Vénétie, cherchaient un soutien populaire pour réclamer plus d’autonomie à l’Etat italien. Ces deux régions, parmi les plus riches d’Italie, ne souhaitent plus payer pour le reste de la Botte.

Les électeurs ont voté « oui » à 95% en Lombardie et 98% en Vénétie, selon les chiffres quasi définitifs des référendums qui se déroulaient dimanche 22 octobre dans les deux régions du nord de l’Italie. Les électeurs ne s’exprimaient pas directement pour plus d’autonomie. Ils devaient dire, selon la formule inscrite dans la constitution italienne, s’ils souhaitaient disposer de « formes supplémentaires et conditions particulières d’autonomie ». Une question à valeur consultative qui sonne tout particulièrement dans le contexte de l’autodétermination réclamée par la Catalogne. Mais à la différence de l’Espagne, les référendums italiens étaient autorisés par Rome. Les promoteurs de ces référendums n’ont par ailleurs cessés de répéter qu’ils restaient dans le cadre d’une unité italienne.

S’ils ne cherchent pas la rupture avec l’Etat, les dirigeants de la Lombardie, Roberto Maroni, et de la Vénétie, Luca Zaia, tous deux membres du parti d’extrême droite La Ligue du Nord souhaitent négocier une plus grande autonomie vis-à-vis de Rome. Avec respectivement 40 et 57% de participation et une écrasante victoire du « oui », les organisateurs du scrutin estiment avoir désormais la légitimité nécessaire pour négocier une plus grande autonomie et le retour dans les caisses des régions de deniers habituellement versés à l’Etat. Car c’est bien de cela dont il est question.

Solde fiscal

La Lombardie (10 millions d’habitants) et la Vénétie (5 millions) contribuent à hauteur de 30% au PIB italien et sont parmi les plus « vertueuses » en termes d’endettement, de dépenses publiques par habitant, et de système de santé. Surtout, et c’était l’argument massue de ce scrutin, elles présentent un solde fiscal – c’est-à-dire la différence entre ce que les habitants versent en taxes et impôts et ce qu’ils reçoivent en dépenses publiques – de 70 milliards d’euros. En clair, ils donnent plus que ce qu’ils reçoivent. En Lombardie par exemple, 27 milliards devraient revenir à la région en cas d’issue favorable.

Matteo Salvini, chef de La Ligue du Nord, a salué cette victoire et remercié les électeurs de réclamer « une politique plus proche, plus concrète et efficace, moins de bureaucratie et de gâchis ». Si le parti d’extrême droite, qui a longtemps milité pour la création de la Padanie – une zone géographique autour de la plaine du Pô n’ayant aucune base historique, mais étant utilisée par les séparatistes de La Ligue du Nord pour couper le nord du reste de l’Italie – était le principal promoteur du « oui », d’autres partis se sont exprimés favorablement : Forza Italia de Silvio Berlusconi, le Mouvement cinq étoiles du populiste Beppe Grillo, mais aussi certains dirigeants du Parti Démocrate (centre gauche), malgré l’absence de consigne de vote.

Et maintenant ? 

Même les italiens se posent la question. Le journal La Stampa, explique que les deux régions vont désormais devoir s’accorder sur les thématiques qu’elles souhaitent reprendre en main, et négocier cela avec le gouvernement. L’éventuel accord entre régions et gouvernement devra alors se traduire par une proposition de loi à faire voter par le Parlement. 

Rien à voir avec la Catalogne. En vertu de l’article 116 de la Constitution italienne, la Lombardie et la Vénétie ne peuvent rien se voir attribuer de plus que des « conditions particulières d’autonomie ». 

Le quotidien de Turin ajoute que non, les deux régions ne verseront pas moins d’impôts. En revanche, elles pourront obtenir de plus importants transferts en fonction des compétences supplémentaires obtenues. 

Enfin, le référendum n’était pas nécessaire. En effet, l’Emilie Romagne a déjà effectué des tractations et est en cours d’obtenir une plus grande liberté sur la gestion de la santé, l’environnement, le travail et les entreprises. 

 

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