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Emmanuel Macron Veut Reconstruire L’Art D’Être Français

Il se savait attendu. Emmanuel Macron s’est exprimé jeudi soir depuis l’Élysée pour conclure le grand débat national, sous la forme d’une conférence de presse de 2 heures, plutôt convaincante. Un décor Gaullien pour rappeler son projet : « Reconstruire l’art d’être français », toujours très marqué par la notion de personnalisme social, c’est-à-dire que l’individu a une responsabilité dans la société. Tout en ouvrant des perspectives nées du débat avec les Français avec des propositions organisées autour de quatre grandes orientations.

  1. Démocratie et institutions

Beaucoup attendaient des réponses aux questions posées par les Gilets Jaunes. C’est notamment le cas du très populiste RIC, le référendum d’initiative citoyenne, réclamé à cor et à cri par les manifestants.

Emmanuel Macron a rejeté l’idée d’un référendum d’initiative citoyenne (RIC) tout en donnant quelques gages aux partisans d’une démocratie plus participative.

Plusieurs mesures doivent être prises « dans le cadre de la réforme constitutionnelle » qui sera présentée par le gouvernement au Parlement à l’été. Le Président a d’abord proposé d’abaisser le seuil de signatures du référendum d’initiative partagée – un recours qui existe depuis la réforme constitutionnelle de 2008. Emmanuel Macron veut « en simplifier les règles. Emmanuel Macron veut aussi établir un « droit d’interpellation des élus » au niveau local grâce à des pétitions dont « il faudra définir le seuil de signataires ».

Un conseil de la participation citoyenne verra le jour au mois de juin, 150 citoyens tirés au sort viendront former un conseil pour « revitaliser la démocratie » et « mieux représenter la société civile ».

Par ailleurs, le président a annoncé sa volonté de réinventer un nouveau modèle territorial, pour ne pas donner l’impression d’un abandon des campagnes. Mesure forte : la mise en place des Maisons France Services, des endroits conçus pour accueillir les citoyens et répondre à leurs problèmes.

Concernant les institutions, Emmanuel Macron a proposé d’introduire « une part de proportionnelle » à l’Assemblée nationale, à hauteur de 20 %. Il a également rappelé une de ses promesses de campagne, réduire de 25 % à 30 % le nombre de parlementaires.

Plus anecdotique, même si la mesure est symbolique, Emmanuel Macron s’est dit favorable à la suppression de l’École nationale d’administration (Ena) qui forme les hauts fonctionnaires. « Non pas pour se donner plaisir de supprimer », mais pour « bâtir quelque chose qui fonctionne mieux ». L’idée est de former une fonction publique qui ressemble à la société.

Toujours dans les territoires, Emmanuel Macron a annoncé qu’il n’y aurait « plus de fermetures d’école ou d’hôpital sans accord du maire de la commune d’ici la fin du quinquennat », évoquant « l’accès aux soins pour tous ». « Je veux qu’on remette plus de fonctionnaires sur le terrain mais qu’on supprime plus de postes dans l’administration centrale », a-t-il poursuivi. Pour cela, le premier ministre présentera le mois prochain une réorganisation de l’État pour « mettre plus de fonctionnaires sur les territoires ».

À l’école, le chef de l’État veut établir « dans toutes les écoles, des classes à taille humaine qui ne dépassent pas 24 élèves », « de la grande section au CE1 ». « C’est le moment où l’on apprend à lire, à écrire, à compter », a-t-il affirmé.

Pour toutes ces raisons, le Président s’est dit prêt à abandonner l’objectif de supprimer 120 000 postes de fonctionnaires. »

  1. Economie et Justice fiscale

Mais c’est sur le plan économique que le Président était le plus attendu. Très contesté sur la suppression de l’ISF (impôt sur la fortune), coupable de supprimer des emplois, le Président tient le cap fixé. Emmanuel Macron a tenu à défendre la mesure, soulignant qu’elle n’était pas une « suppression » de l’ISF, mais une modification, avec une contribution basée sur le patrimoine immobilier. L’exemption du patrimoine financier a ainsi pour objectif d’« encourager l’investissement, l’activité des usines, la production »

En revanche, il a décidé de revenir sur une des mesures fortes du début de mandat, l’augmentation de la CSG pour les retraités et la non-indexation des retraites sur l’inflation. « Au 1er janvier prochain, je souhaite que nous réindexions les retraites de moins de 2 000 euros », a indiqué le chef de l’État.

Concernant le régime de retraite, le président ne souhaite pas reculer l’âge légal de départ, aujourd’hui fixé à 62 ans tout en souhaitant que « la retraite minimale » pour une carrière complète soit portée à 1 000 euros. Mais il veut aussi améliorer le minimum vieillesse en le relevant à 900 euros dès l’an prochain.

Sur le plan social et économique, Emmanuel Macron a appelé à « travailler davantage » pour financer la baisse d’impôts, notamment ceux sur le revenu, qu’il veut « baisser significativement ». Le chef de l’État a également annoncé la reconduction de la prime exceptionnelle de fin d’année « sans charges ni impôts » versée aux salariés, pour « que le travail paye » et contribue ainsi à « corriger les injustices ».

3 et 4. Climat et politique migratoire

Enfin, derniers sujets majeurs abordés, la politique migratoire et la transition écologique.

Il a d’abord proposé un « débat sur la politique migratoire » au Parlement tous les ans. « Une bonne discipline et une bonne règle nouvelle. Au fond, il faut rebâtir un patriotisme inclusif ou chacun prend sa part, ou l’intérêt général français et européen est réaffirmé », a-t-il proposé.

« Le climat doit être au cœur du projet national et européen ». Emmanuel Macron a annoncé la création d’un « conseil de défense écologique », qui réunira, sous sa présidence, le premier ministre, les ministres chargés des questions climatiques, et les grands opérateurs.

Le président entend ainsi bâtir un « pacte collectif », permettant de viser le « plein-emploi » à l’horizon 2025. Le chef de l’État a réitéré l’objectif de 7 % de chômage en 2022, le cap du plein-emploi en 2025 ne changeant ainsi rien à cet objectif initial.

 

 

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