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Décret Anti-Immigration : Les Géants De La Tech Prennent La Plume

© Getty Images

Selon plusieurs sources, les mastodontes de la Silicon Valley, au premier rang desquels Apple, Google, Twitter ou encore Facebook, mettraient actuellement la dernière main à une missive adressée à Donald Trump afin que ce dernier renonce à son décret anti-immigration.

La mobilisation ne faiblit pas outre-Atlantique concernant le tant controversé – doux euphémisme – décret anti-immigration dégainé par Donald Trump. Ainsi, selon plusieurs sources citées par Reuters, les états-majors des mastodontes de la technologie et de l’information, à savoir Google, Twitter, Apple, Facebook, Microsoft ou encore Yahoo!, pourraient coucher leurs doléances sur papier afin de faire plier le nouveau président des Etats-Unis. Mais « L’humanisme est un pragmatisme », dans le cas d’espèce, dans la mesure où ces grands groupes emploient de nombreux travailleurs immigrés dont les visas ont été ou risquent d’être annulés par le « décret Trump » contre lequel toute la Silicon Valley est vent debout depuis la semaine dernière.  

Si dans ce projet de texte les signataires se félicitent des assouplissements apportés par le département de la Sécurité intérieure avant que le juge fédéral de Seattle, James Robart, ordonne la suspension de l’application du décret, ils veulent maintenir la pression et continuer d’acculer Donald Trump, dont la politique du « pas en arrière » ou du consensus est loin d’être une évidence. « Nous sommes prêts à aider votre administration à identifier d’autres moyens de s’assurer que nos employés peuvent voyager avec prévisibilité et sans retard injustifié », est-il écrit dans la première ébauche de la lettre.  

L’administration Trump prépare la riposte

Mais l’administration Trump fourbit ses armes et se dit prête à rendre coup pour coup. En effet, cette dernière a déjà essayé d’obtenir la levée de cet ordre devant une Cour d’appel basée à San Francisco, mais cette dernière a rejeté sa demande en attendant de nouveaux documents que devaient présenter dimanche les Etats de Washington et du Minnesota, à l’origine de la plainte examinée par le juge de Seattle. Selon les experts, la solution la plus rapide serait de se tourner vers la Cour suprême mais celle-ci est en général peu encline à se prononcer sur une procédure en cours. En outre, la Cour attend depuis maintenant un an la nomination d’un neuvième juge qui pourrait faire pencher la balance en cas d’égalité des votes.

Pour rappel, le désormais « célèbre » décret du 27 janvier interdit pour une durée de 90 jours l’entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays à majorité musulmane, en l’occurrence la Libye, la Somalie, l’Iran, l’Irak, la Syrie, le Yémen et le Soudan. Il interrompt également pendant quatre mois l’arrivée de réfugiés sur le sol américain, à l’exception des réfugiés syriens, interdits de territoire pour une durée indéterminée. Un postulat par essence discriminatoire aux yeux de James Robart. « Pour que le décret soit constitutionnel et ne constitue pas une mesure discriminatoire, il doit s’appuyer sur des faits, non sur de la fiction », a déclaré le magistrat fédéral, nommé sous la présidence de George W. Bush.

Vers une crise institutionnelle ?

S’il est peu fréquent qu’un président en exercice s’attaque de manière aussi virulente à l’appareil judiciaire, chantre et pilier de la séparation des pouvoir aux Etats-Unis, Donald Trump – cloué au pilori par l’opposition démocrate qui craint une crise institutionnelle – n’en a cure et semble sûr de sa force. « Nous allons gagner. Pour la sécurité de notre pays, nous allons gagner », a encore martelé le nouveau locataire du Bureau ovale ce dimanche à des journalistes devant sa résidence privée de Mar-a-Lago à Palm Beach, en Floride, où il passait le week-end. La bataille ne fait que commencer et elle s’annonce épique entre les tenants d’une politique sécuritaire inflexible et les pourfendeurs du fameux décret.

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