logo_blanc
Rechercher

Daesh : Cinq Ans Après Le Génocide En Irak

DaeshGettyImages

Il y a cinq ans, Daesh tentait d’annihiler les minorités religieuses de Syrie et d’Irak. L’une des plus vastes attaques avait débuté le 3 août 2014. Ce jour-là, Daesh avait lancé une violente attaque contre les Yézidis de Sinjar. Les combattants de Daesh ont abattu des centaines, voire des milliers d’hommes. Dans la même campagne meurtrière, ils ont kidnappé des garçons pour les transformer en enfants-soldats, ainsi que des femmes et des filles pour en faire des esclaves sexuelles. Plus de 3 000 femmes et filles sont toujours portées disparues, et nul ne sait ce qu’il est advenu d’elles.

Quelques jours après l’attaque de Sinjar, Daesh avait également attaqué les Plaines de Ninevah et contraint plus de 120 000 personnes à la fuite au beau milieu de la nuit. Daesh s’est rendu coupable de meurtre, d’esclavagisme, de déportation et de transfert forcé de populations, de séquestration, de torture, d’enlèvement de femmes et d’enfants, d’exploitation, de maltraitance, de viol, de violences sexuelles et de mariage forcé. Les atrocités commises par Daesh sont reconnues en tant que crimes contre l’humanité, crimes de guerre et même génocide, le plus haut des crimes.

Malgré l’occupation terroriste d’importants territoires en Syrie et en Irak, cinq ans plus tard, ces deux pays ont annoncé que Daesh avait été vaincue et que les territoires avaient été libérés avec succès (grâce à l’assistance apportée par la Coalition Internationale contre Daesh). Toutefois, il est nécessaire de reconnaître que, malgré le fait que l’on parle de la « défaite » de Daesh, ce mot n’a pas le sens qu’il devrait. Il existe encore des zones à risque contrôlées par Daesh, que ce soit en Irak ou en Syrie. De plus, la défaite territoriale de Daesh ne signifie pas la défaite de son idéologie. Celle-ci continue d’empoisonner de nombreux esprits. Malgré cette défaite territoriale, les communautés prises pour cible sont toujours en danger, d’autant plus qu’elles sont affaiblies par les conséquences des atrocités génocidaires.

Et ces conséquences sont sinistres. Le nombre de personnes tuées par Daesh demeure encore inconnu ; des fosses communes continuent d’être mise au jour. Les leçons tirées d’autres atrocités de masse dans l’histoire suggèrent que d’autres fosses communes seront découvertes dans les décennies à venir. Ceci est la dure réalité pour les familles des disparus. Elles devront faire face à des décennies d’attente, d’espoir, et de prière.

La destruction de la région causée par Daesh est considérable. Des efforts substantiels sont nécessaires pour reconstruire les habitations et les infrastructures. Une partie de ce travail est actuellement pris en charge par des organisations humanitaires, et une autre par quelques États (dont les États-Unis, la Hongrie et la Pologne) qui se trouvent en première ligne pour fournir de l’aide directement aux communautés affectées.  

Le 3 août 2019 marque le cinquième anniversaire de l’attaque de Daesh sur Sinjar en Irak. Cinq ans ont passé, et il est clair que la riposte aux atrocités perpétrées par Daesh n’a pas été adéquate, et ceci a contribué à la menace qui pèse toujours sur les minorités religieuses visées. Lors du cinquième anniversaire de ces atrocités génocidaires, il est crucial d’analyser ce qu’il est nécessaire d’entreprendre pour remédier aux conséquences des exactions de Daesh. Pour ce faire, au cours des prochaines semaines, il est important de s’intéresser au plan d’actions en cinq parties présenté par Nadia Murad, une survivante du génocide de Daesh et lauréate du Prix Nobel de la Paix. Elle y défend les principes d’assistance, de reconstruction, de justice, de sécurité et de protection. Nadia Murad a présenté son plan d’actions lors de la récente conférence internationale pour la liberté religieuse organisée par le ministère des Affaires étrangères aux États-Unis. Des voix comme la sienne, des voix de personnes ayant été victimes de ces atrocités, doivent être entendues et donner lieu à des actions concrètes.

En effet, si nous voulons faire la différence dans les vies des personnes visées par Daesh, nous nous devons de leur donner la parole et de les écouter. Avoir des idées préconçues sur la façon dont les actions devraient être effectuées n’aidera en rien. Les survivants de ces atrocités, les personnes vivant dans la région, savent ce dont ils ont besoin pour reconstruire leurs communautés, pour survivre et, avec un peu de chance, pour s’épanouir. Les survivants doivent être placés au premier plan.

 

Vous avez aimé cet article ? Likez Forbes sur Facebook

Newsletter quotidienne Forbes

Recevez chaque matin l’essentiel de l’actualité business et entrepreneuriat.

Abonnez-vous au magazine papier

et découvrez chaque trimestre :

1 an, 4 numéros : 30 € TTC au lieu de 36 € TTC