logo_blanc
Rechercher

Cancel Culture ou Cyber-haine déguisée ? Cancel culture : la liberté de conscience en danger ?

Banksy in Boston: F̶O̶L̶L̶O̶W̶ ̶Y̶O̶U̶R̶ ̶D̶R̶E̶A̶M̶S̶ CANCELLED, Essex St, Chinatown, Boston

« La liberté de conscience est fondée sur l’autonomie de jugement grâce à l’école de la République, la seule école vraiment libre, car elle s’ouvre gratuitement à tous les enfants du peuple, et n’a d’autre souci que de libérer les consciences humaines grâce à une culture universelle. »
Henri Pena-Ruiz – septembre 2003

 

À l’ère de la Cancel Culture, la culture de l’effacement ou culture dite de l’annulation, la liberté de conscience telle qu’elle est définie par le philosophe est régulièrement et violemment attaquée ! Loin de « la préserver », encore plus loin de la défendre, elle a plutôt tendance à, barreau après barreau, la mettre insidieusement en cage. Lorsqu’elle entre en action que cela soit dans la vraie vie ou sur internet, elle la violente, et plus particulièrement sur les réseaux sociaux. La CC, émanation de la « call out culture » culture de la dénonciation qui remonte aux fameuses affiches « Wanted » dont ont « bénéficié » des figures du crime comme Billy the Kid (1859-1981), Butch Cassidy (1866-1908), Jesse James (1847 – 1882 ) des affiches incitant à la délation, sur lesquels on trouvait plusieurs informations : nom et photo du criminel, montant de la récompense, mention « mort ou vif » ainsi que les crimes suspectés ou commis. Le temps a passé, la CC reste dans le cadre de la culture de la dénonciation, si elle ne propose pas de récompense, elle dénonce tous azimuts et musèle souvent toute forme de contre-discours.  

Quand bien même ses praticiens « professionnels » s’en défendront. Certains verront même en elle, par je ne sais quel prisme étonnant, une forme de révolution de la pensée ! Si poser un cadre étriqué, définir une pensée autorisée encadrée par des dogmes est annonciateur d’une émancipation de cette dernière, je reconnais avoir bien du mal à comprendre.

La liberté de conscience, cible indirecte de la CC ? 

Pour ce qui concerne la liberté de conscience, par-delà la définition qu’en donne le philosophe elle répond à la définition suivante : « le droit d’un individu de choisir les valeurs qui vont motiver son existence« . Une première lecture tendrait à faire penser à ceux qui l’observe que la CC est « seulement » en capacité d’altérer la liberté d’expression et d’opinion. Cette lecture est réductrice, la pression sociale de la CC nourrit d’autres ambitions. Si la liberté d’expression et d’opinion sont les premières victimes de la CC, sa violence incite à une autocensure exponentielle pour ne pas se transformer en cible. L’objet de mon propos est de démontrer que sa nuisance va bien plus loin, et dans ce qu’il y a de plus intime chez tout être humain capable de penser. De par la violence de ses initiatives qu’elle juge légitime, et toujours – selon elle –  pour la bonne cause de la collectivité, elle est indéniablement un levier fort pour l’autocensure : qui ira se porter au secours d’un individu lynché par des millions d’utilisateurs au risque de se muer en cible ? Peu de personnes oseront, par simple principe de précaution ! Toutefois, ce serait avoir une lecture naïve et limitée de son potentiel de nuisance.

Dans certaines circonstances elle a démontré qu’elle va bien au-delà du simple blâme. Il suffit pour le comprendre d’être un observateur attentif  :  dès lors qu’elle impose des comportements à des individus ou groupes d’individus, c’est bien « la liberté de conscience » qui est également menacée par ce « fléau ».

La CC : au-dessus de la loi ? 

Lorsqu’une cible, un individu, un groupe d’individus, ou une personnalité morale, est identifiée comme sortant du cadre acceptable de l’un de ses « combats », la CC se place de fait, quel que soit ce qu’elle a prétention à dénoncer au-dessus de la loi ! Paradoxe, et non des moindres devant cette pratique qui gangrène l’Internet, le silence des médias et des politiques est assourdissant, quand il ne cautionne pas certaines actions qui ne devraient certainement pas l’être. Je m’explique : les médias, les politiques évoquent régulièrement une religion qui, lorsqu’elle est dévoyée par une minorité et poussée à l’extrême, place ses croyances et la charia au-dessus des lois de la république puisqu’elle est codifie à la fois les aspects publics et privés de la vie d’un musulman, ainsi que les interactions sociales ! Et chacun des acteurs précités de s’en offusquer à juste titre… Concomitamment, les médias, les politiques, les « intellectuels » n’ont de cesse d’évoquer également la nécessité de lutter contre la cyberhaine… C’est tout à leur honneur, s’ils ne faisaient fi d’une forme de cyber-haine qu’il laissent prospérer sans mot dire.  

CC et cyber-haine : des  sœurs  jumelles ?

Quid de la cancel culture ? Ces mêmes personnes ont-elles noté qu’elle procède d’une part, et toute proportion gardée, du même mépris assumé des lois républicaines et d’un modus vivendi similaire ? D’autre part, ces personnes ont-elles noté que le lynchage de quiconque sur le réseau (personnalité morale ou physique) sans autre forme de procès est devenu l’un de ses modes d’actions privilégiées ! Lorsqu’elle entre en action, elle condamne et incite à condamner un individu ou une personne morale en la soumettant – pour ses propos ou actes – à la vindicte populaire. N’est-ce pas de fait une cousine germaine de la cybe-haine, la sœur du cyber-harcèlement, des fléaux contre lesquels il convient de lutter ?

Pour quelle raison juridique devrait-elle être exempte des travers qu’elle alimente, en se substituant à la justice si un propos ou une action illégale et commise par un usager ?

La CC dans sa dynamique d’annihilation de ce qui ne lui convient pas a ainsi prétention à se substituer à la loi ! À initier parfois jusqu’à des morts sociales, voire des suicides. Elle va insidieusement plus loin encore : le droit même du choix de valeurs par un individu, constitutif de « la liberté de conscience » peut dans certains cas lui être contesté, sans même qu’il ait à l’exprimer.

Ainsi dans certains « dossiers » la concernant elle s’est arrogé, au fil du temps, le droit de contraindre physiquement des citoyens :  un comportement, un non-comportement, comme nous le verrons ultérieurement, peut être suffisant pour déchainer l’ire de la CC qui procède alors par injonction à « se plier »… sous la menace physique !

CC : une sous-culture protéiforme.

Cette culture de l’annulation est protéiforme. C’est une sous-culture dangereuse – sous-culture dans la mesure où sa culture est souvent limitée à des certitudes constitutives de sa raison d’exister, dangereuse dans la mesure où elle se sert d’outils puissants pour semer la terreur et infliger et tenter d’imposer sa bonne parole. Sous-culture parce qu’elle est au service « d’un ensemble de valeurs, de normes et de comportements propres à un groupe social donné et manifestant un écart par rapport à la culture dominante. » Elle ne peut être décrite de façon holistique dans un simple article. Je n’en ai pas la prétention. Elle fera, si ce n’est déjà fait, l’objet de plusieurs thèses. Si elle ne peut être appréhendée de façon holistique, à contrario ses process les plus usuels peuvent être décrits. Et il convient de dénoncer la tolérance à cette nouvelle forme d’intolérance aux autres qui semble progressivement rentrer dans les mœurs sans provoquer de réactions intellectuelles et/ou médiatiques.  

La CC, un leitmotiv : l’intolérance. 

La CC se situe à l’exact opposé de la tolérance qu’elle brandit souvent comme élément moteur de ses combats. Elle gagnerait à revisiter la définition qu’en donnait Ghandi, et si elle l’appliquait, cette gangrène disparaîtrait comme elle est apparue : « La règle d’or de la conduite est la tolérance mutuelle, car nous ne penserons jamais tous de la même façon, nous ne verrons qu’une partie de la vérité et sous des angles différents. » Elle s’accompagne malheureusement des violences prévisibles inhérentes. Ces violences sont les plus visibles sur Internet : cela va de l’appel au boycott d’une personne morale qui, rappelons-le si nécessaire, est strictement interdite en France, jusqu’aux invectives lorsqu’il s’agit d’individus, son ostracisation, sa mise au banc de la société, quand ce ne sont pas des menaces de mort…  « you have been cancelled ! » signant la forfaiture des justiciers autoproclamés. Que cela soit des comportements, des opinions, des actes. Que cela soit légitime ou non, que l’action puisse apparaître à vos yeux comme fondée ou non. Là n’est pas la question : le fait est que dans sa pratique actuelle elle outrepasse la loi, elle se fait la loi ! Elle s’arroge le droit d’infliger une sanction, pouvant aller jusqu’à la mort sociale d’un individu que j’ai évoquée, quand l’acharnement n’entraîne pas une mort physique… dès lors que ce dernier tient des propos ou commet des actes qui ne rentrent pas dans le cadre de son idéologie, et ce, sans autre forme de procès.

Modus vivendi de la CC.

Une fois sa cible identifiée, elle la pointe, la dénigre, avec pour objectif de la détruire publiquement. Pour se faire, après avoir choqué…. elle peut alors compter sur la dynamique d’inconnus, souvent plus ou moins au courant du contexte et du fond de la problématique, mais qui, invités à lyncher, le font d’un simple clic ! Cela peut se traduire par un blocage simple sur un réseau social, par des retweets, des partages, du « crime » commis et du « criminel » à dénoncer, accompagnés le plus souvent d’invectives. Une approche de masse en aveugle à même de détruire une structure, un homme, une femme, dont les justiciers anonymes et autoproclamés ne connaissent souvent parfaitement rien, si ce n’est les propos rapportés, les rumeurs et les ragots de médias !  L’action #Metoo est une illustration des dérives de cette sous-culture agressive. Sous couvert de se placer du côté du bien, nul ne me contestera que l’action menée, qui prétendait libérer la parole de la femme – ce qui est en soit louable -, l’a sacralisée comme si la femme était supposée incapable de duplicité. Le mouvement a été lancé par  Tarana Burke en 2007, sa variante française s’est fait connaître sous le hashtag #BalanceTonPorc, une initiative lancée par la journaliste Sandra Muller et qui a laissé la justice de côté. Elle a de fait, comme cela était prévisible, prêté le flanc à toutes toute les dérives, quitte à ruiner les vies d’innocents, et condamner des coupables potentiels sans passer par la justice, marchant somptueusement sur la présomption d’innocence. Mettant de mon point de vue tant en danger les victimes pouvant alors écoper d’une double peine : dénoncer et ne pas être entendue, et les « coupables » potentiellement totalement innocents.

CC : le nouveau terrorisme intellectuel ? 

La Cancel Culture n’a dans son mode de fonctionnement rien à envier à une forme de politique de la terreur, un terrorisme intellectuelle au sens propre : une pratique qui, « au moyen d’arguments et de procédés intellectuels (publication, interventions médias, etc.), vise à intimider pour empêcher la formulation d’idées jugées gênantes (que les idées visées soient fausses, vraies, ou discutables) ou limiter leur diffusion ». Ce terrorisme ayant pour objet, in fine, l’interdiction induite de penser par soi-même ! Cette sous-culture violente, simpliste, dogmatique se pose comme la détentrice de la vérité vraie, elle s’affirme également comme, je l’ai déjà évoqué, ayant la capacité de définir le bien et le mal, et d’infliger des peines en conséquence à qui la « contrarie ». Dans cette dynamique mortifère pour la liberté d’opinion, d’expression, et plus encore de conscience, à savoir « le droit d’un individu de choisir les valeurs qui vont motiver son existence« , la CC devient pas à pas une force violente à même de faire progresser l’autocensure sur de nombreux sujets sociétaux qui, selon ceux qui en sont adeptes, n’ont pas à être débattus : écologie, politique, géopolitique, sécurité publique, racisme, homophobie, antisémitisme, énergie,  etc.  La seule option offerte par cette sous-culture aux citoyens, lorsqu’elle se déchaine, étant d’adhérer à sa cause. Pire encore, parfois de les contraindre à manifester leur adhésion : ne pas adhérer, ou plutôt ne pas rentrer dans le rang et se plier au bon vouloir des adeptes de cette pratique ouvre la porte à toutes les suspicions, un raccourci bien fallacieux. Pour exemple, le fait de s’agenouiller devant un homme noir après le drame terrible, et l’assassinat et du meurtre au second degré de Georges Lyod par le policier Derek Chauvin, illustrent – dans l’exploitation qui en sera faite par la CC – l’un de ses modes de fonctionnement pervers. Pour rappel, ce geste de protestation avait été lancé par le joueur de football américain Colin Kaepernick en 2016 pour dénoncer les violences policières contre les Noirs. ». Il a par la suite été exploité par les « Black Lives Matter », parfois jusqu’à l’outrance : après le drame, ce geste pratiqué par la police américaine étant censé prouver un signe de solidarité ! Notons que ce geste supposé être spontané l’a parfois été sous la pression de la foule. Cela a été le cas, entre autres, devant le Trump International Hotel, près de la Maison Blanche où les forces de l’ordre ont semblé la faire sous la pression de la foule, les manifestants l’ayant explicitement demandés. Dans de telles conditions, peut-on alors parler de libre arbitre ?

La CC jusqu’à l’outrance !

La Cancel Culture à cette particularité d’être l’apanage de groupes souvent minoritaires, souvent activistes, tout du moins extrêmement marqués idéologiquement et fort peu enclins au débat, à la pondération et à la nuance. Aveuglés par un combat qu’ils jugent juste, invoquant régulièrement la tolérance, ils appliquent sans se poser de question une intolérance sans faille à qui ne pense pas comme eux. Ils développent ainsi une fâcheuse tendance, selon le combat dans lequel ils sont engagés à « voir le mal partout et le bien nulle part » et agir de façon excessive, allant jusqu’à chercher dans le passé comme dans le présent des « cibles » supposées nuire à leur cause. Outre ses actions dans le présent, la Cancel Culture se distingue aussi dans sa chasse aux anciennes « sorcières » ; à titre d’exemple  en juin 2020, HBO Max avait décidé, 80 ans après sa sortie le film autant en emporte le vent de Victor Fleming  de retirer le film de son catalogue, en raison de ses « préjugés racistes ». Finalement la plateforme était revenue sur sa décision et avait choisi de rajouter deux vidéos rappelant le contexte historique de l’époque. Une approche rapidement suivie par Disney… concernant des classiques comme Peter Pan, Dumbo ou Les Aristochats, jusqu’à attaquer Blanche Neige et le baiser final du prince charmant, un baiser qu’il lui donne, selon deux chroniqueuses du SF Gate, édition en ligne du San Francisco Chronicle « sans son consentement » qui plus est « alors qu’elle est endormie » et de conclure que « ce ne peut pas être du véritable amour si une seule personne sait ce qu’il se passe » ! Faut-il se rire de cet activisme poussé à l’extrême ? Faut-il s’en inquiéter ? Mon sentiment :  si le ridicule tuait, ce serait un génocide. Pour autant, il faut malheureusement s’en inquiéter tant certains membres agissant pour certaines causes sont jusqu’au-boutistes et semblent avoir perdu la raison. Ces derniers ne manqueront pas de trouver un écho au gré de leurs découvertes et analyses les plus fumeuses chez des ayatollahs intellectuels du même acabit ! Par-delà les exemples que je cite, sa volonté de revisiter l’histoire, de l’altérer pour qu’elle rentre dans le cadre qu’elle a défini est une chose préoccupante dont une partie de la Cancel Culture est porteuse. J’ai souvenir de la volonté de supprimer la cigarette de la fumeuse photo d’André Malraux qui a bel et bien perdu sa cigarette sur un timbre…   Pourquoi pas encore ! La Cancel Culture est ainsi également porteuse d’un souci obsessionnel de revisiter l’histoire, en décontextualisant les périodes, quitte à gommer cette dernière et à faire pression pour, ni plus ni moins, la modifier. Une histoire qui, si ceux et celles qui veulent la nier réfléchissaient, loin de nuire à telle ou telle cause, est un point de repère qu’il est important de protéger et de garder en l’état, puisque permettant de juger avec raison des évolutions positives de nos sociétés.

Il est notable que le discours porté par la Cancel Culture pour légitimer ses actions se veut progressiste ! Si elle peut faire le mal, c’est de son point de vue pour le bien commun ! Elle agirait ainsi pour accompagner une évolution naturelle de la société, évolution selon ses références, ses critères, la fin justifiant tous les moyens. Dans nombre de combats, elle multiplie, qu’elle le veuille ou non, la perte de points de repère qui font l’unité d’une Nation. La Cancel Culture de par sa radicalité est de fait incompatible d’avec un idéal démocratique, elle ne tolère pas la dissonance. Sa radicalisation outrancière est souvent sa signature. Elle a prétention à définir le bien et ce que se devrait être une société évoluée selon ses critères. Dans sa mouvance actuelle – sans nuance -, gare à celui ou celle qui dit : NON ! Qui tente de nuancer… de pointer ce qui relève du « délire » (cf. Blanche Neige) ! Gare à celui ou celle qui osera demain s’opposer à ce terrorisme intellectuel qui gagne en maturité et qui ne dit pas son nom ! Cela induit, si nous n’y prenons garde, une banalisation de la culture de la haine… L’injonction au silence de ceux et celles qui refusent de se soumettre à parfois « du grand n’importe quoi ». Un « grand n’importe quoi » qui finira par trouver une discrimination intolérable des personnes obèses dans Zorro au travers de la personne du sergent Garcia. Cela pourrait prêter à sourire s’il n’y avait pas de passif…

La banalisation de la CC lui permet, à la différence de la cyber-haine, de continue à prospérer, d’agir à ciel ouvert sans émouvoir quiconque et certainement pas les pouvoirs publics. Mais peut-on compter sur les pouvoirs publics quand certaines de nos administrations vont de leur propre initiative au-delà même de revendications de certaines communautés qui n’en attendaient pas tant ?  J’en veux pour preuve l’initiative pour le moins étrange prise par les impôts : le simple « bonjour » dégenré des impôts au détriment d’un « bonjour Monsieur », ou « bonjour Madame » fondement de la politesse la plus élémentaire en est un exemple qui devrait faire réfléchir tout homme et femme de bon sens. Cette initiative comme le détaille une note interne vise à faire un pas en faveur de l’inclusion et une meilleure reconnaissance « des évolutions de l’identité de genre ». Une fois de plus, que dire ? Que penser ? Pourquoi pas ?

 

N’ayez d’intolérance que vis-à-vis de l’intolérance.
 
 Hippolyte Taine ( 1828 – 1893 )

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Vous avez aimé cet article ? Likez Forbes sur Facebook

Newsletter quotidienne Forbes

Recevez chaque matin l’essentiel de l’actualité business et entrepreneuriat.

Abonnez-vous au magazine papier

et découvrez chaque trimestre :

1 an, 4 numéros : 30 € TTC au lieu de 36 € TTC