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Trois propositions pour combler le déficit de financement des femmes entrepreneures

Tout comme l’univers de la tech, celui de la finance est dominé par les hommes. Les femmes ne représentent que 14% des associés des fonds d’investissement et la moitié des 29 principaux fonds en France n’en compte aucune. Ce qui est dramatique pour les femmes entrepreneures, car nous savons que les investisseurs sont plus susceptibles d’investir dans des profils de fondateurs qui leur ressemblent : des hommes, blancs, venant des mêmes écoles ou cursus.

 

Pourtant, cet écosystème a tout intérêt à diversifier les profils de ses investisseurs et à promouvoir des équipes mixtes et complémentaires, car il est prouvé qu’elles surperforment à 78 %.

Le manque de représentation des femmes au sein des équipes d’investissement est la conséquence du déséquilibre disproportionné des fonds alloués aux entreprises fondées par des femmes. En 2021, seuls 12 % du montant total levé par les entreprises tech françaises ont été captés par des start-up fondées ou cofondées par des femmes. Même si elles créent non seulement de la valeur, des emplois, mais également des innovations de rupture qui changent le monde, les femmes entrepreneures dans le digital ne seront pas perçues comme des modèles de réussite dans notre société tant que leurs entreprises n’auront pas levé des dizaines, voire des centaines de millions d’euros. Elles restent dans l’ombre des licornes montées par des hommes et des start-up aux plus grosses levées.

Garder un système favorable aux « boys clubs » nous affaiblit économiquement et socialement. Il est grand temps de changer les règles du jeu pour nous donner toutes les chances d’aborder efficacement les grands défis de ce monde.

Aussi je propose de réformer le modèle en mettant en place les règles suivantes :

  1. Les fonds qui n’atteignent pas un quota minimum de 50 % de femmes dans leurs comités d’investissement seraient taxés de 0,5 % de leur profit. Ceux qui comptent 50 % ou plus de femmes parmi leurs associés ou leurs comités bénéficieront au contraire d’un allègement fiscal de 0,5 % sur le profit annuel généré.
  2. Plafonner les financements d’entreprises fondées par les hommes. Pour financer une entreprise à plus d’un million d’euros, les fonds d’investissement devront exiger la parité au sein du board ou au moins une femme parmi les fondateurs.
  3. Faire le compte de celles qui comptent. Ce qui ne se mesure pas, ne s’améliore pas ! Mettre en place un observatoire international sur les entreprises tech fondées par des femmes : recherches de financements, nombre de levées de fonds et leurs montants, objectifs de croissance, résultats, etc.

Si ces nouvelles règles ne sont pas soutenues par un cadre législatif, je crains un déséquilibre qui nous prive d’opportunités de croissance globale. Les transformations technologiques nécessaires à notre évolution se font depuis des décennies à travers le regard d’hommes blancs. La diversité est une richesse dont nous ne tirerons les bénéfices qu’en donnant toutes les chances de réussir aux femmes qui prennent des paris technologiques audacieux, créent des emplois et de la richesse pour notre pays.

L’égalité entre les femmes et les hommes fait encore partie des principaux projets du nouveau quinquennat. Espérons que dans cinq ans nous pourrons mesurer son impact concret sur les comités d’investissement des fonds et la croissance des start-up de femmes qui façonnent notre futur.

Tribune rédigée par Delphine Remy-Boutang, Fondatrice The Bureau & JFD

 

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