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Freelance, un statut attractif qui nécessite des sacrifices

freelanceMan in his 30s sitting on chair with laptop, on phone call, communication, owner, entrepreneur

Souvent mis en lumière pour son attractivité, le statut de freelance n’a de cesse de séduire au point d’être parfois perçu comme une solution miracle à la morosité du marché de l’emploi. A tort. Comme pour tout statut, les avantages ne sont rien sans de solides fondations. Les travailleurs, notamment les plus jeunes, ont tout intérêt à aller au-delà des clichés pour réussir leur projet en tant que freelance.

Une contribution de Cédric Routaboul, Directeur Général de Link Consulting

 

Construire un business model pérenne

Choisir ses clients et ses missions, gagner plus d’argent, reprendre le contrôle sur l’équilibre entre vie professionnelle et personnelle, ne plus avoir de hiérarchie, on ne compte plus les nombreux avantages largement repris au cœur de certains discours de freelances à succès. Ce storytelling n’est pas mensonger dans l’absolu mais il véhicule l’image d’un statut au sein duquel il semble aisé de surmonter tous les obstacles pour réussir. Une sorte de solution clé en main en fin de compte. Il n’en n’est rien. La réussite d’un projet en tant que freelance ne tient pas au statut en lui-même mais à la façon dont un individu tire parti de ses spécificités pour valoriser une ambition professionnelle.

L’élément central n’est pas donc pas le statut mais le business model que l’on souhaite déployer. Il est donc logique et essentiel de le construire intelligemment pour l’ancrer pleinement dans l’économie réelle et le faire perdurer. Surtout, il ne s’agit pas uniquement de penser à son cœur de métier mais également à toutes les autres facettes inhérentes au statut de freelance. Se lancer dans un tel projet revient à endosser plusieurs casquettes : celle du commercial pour démarcher de nouveaux clients, celle du gestionnaire pour s’assurer que le projet reste viable financièrement ou encore celle du communiquant pour fidéliser ses clients. Quel que soit le secteur, l’approche reste pluridisciplinaire et il faut en être conscient pour bâtir sereinement un business model.

 

Se poser les bonnes questions avant de se lancer

Être freelance n’est pas anodin car cela nécessite d’avoir une vision et une connaissance relativement pointues de ses compétences. Loin d’être un projet élitiste, devenir freelance ne peut se départir d’une forme d’introspection. Est-ce fait pour moi ? Suis-je prêt à sacrifier certains aspects de ma vie pour ce projet ? Mon idée est-elle matérialisable au sein de ce statut ? Ces quelques questions sont essentielles à n’importe quel niveau d’expérience mais elles le sont d’autant plus pour de jeunes travailleurs en sortie d’études ou ayant passé quelques temps en entreprise.

Avant de vivre pleinement ce statut, il convient de faire quelques sacrifices et d’assumer les choix pris en faveur de son projet professionnel. Si la maturité est de mise pour parvenir à ses fins, il n’est pas question pour autant de décourager les ambitions des plus jeunes travailleurs à s’investir dans cette aventure. Certes, disposer d’une expérience en entreprise est utile pour façonner son profil et ses envies mais elle n’est pas indispensable pour se lancer en tant que freelance. C’est la raison pour laquelle il est judicieux de se tourner vers des réseaux d’entrepreneurs spécifiques à son secteur pour glaner de précieux conseils sur son projet.

 

Améliorer les dispositifs d’accompagnement

Si les freelances manquent toujours de reconnaissance de la part de l’État, il existe tout de même plusieurs dispositifs pour encourager et accompagner celles et ceux souhaitant investir ce statut. Méconnu, le contrat CAPE (contrat d’appui au projet d’entreprise) porté par France Travail permet de tester la viabilité économique d’un projet tout en profitant de l’appui d’une structure accompagnatrice. Un moyen utile et sécurisant de mettre un pied dans le freelancing sans prendre trop de risques. Par ailleurs, et dans le cadre d’une transition du salariat vers le statut de freelance, on notera l’intérêt du portage salarial pour se décharger au maximum des tâches administratives.

Néanmoins, le manque de sensibilisation chez les plus jeunes, notamment au moment des études supérieures est regrettable. Une meilleure démarche pédagogique permettrait de dresser un tableau plus complet et également plus réaliste des carrières en tant que freelance. Il ne s’agit pas tant de basculer dans une forme de prosélytisme pédagogique que d’offrir aux jeunes des perspectives et des conseils pour déployer un futur projet professionnel.

 


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