La Santé et la sécurité sont essentielles à la réussite humaine et économique des entreprises

OPINION | Après près de deux ans de crise sanitaire et économique, les salariés français sont plus que jamais préoccupés par leur santé physique et psychologique selon un sondage publié par l’IFOP[1]  (Institut Français d’Opinion Publique) en avril 2021.

Avec 81 % des employés qui hissent le bien-être au travail au premier rang de leurs attentes, ce levier devient un enjeu prioritaire et stratégique pour les entreprises qui ont conscience à la fois de la nécessité de prendre soin des personnes à tous les niveaux de l’entreprise, donc de réintégrer l’humain au cœur de leur vie, mais également du besoin urgent d’innover et de s’adapter aux nouveaux modes de travail – une innovation d’ordre technique et managériale. 

 

Les dirigeants s’engagent davantage en matière de santé et de sécurité 

Selon la dernière enquête mondiale ERM réalisée auprès des dirigeants en charge de la santé et sécurité au troisième trimestre 2020, la question de la santé et sécurité au travail devient primordiale pour l’entreprise. Les responsables santé et sécurité participants ont constaté qu’une nouvelle génération de dirigeants d’entreprise lie de plus en plus la santé et sécurité certes au maintien d’une population d’employés impliqués et motivés, mais aussi à l’amélioration des performances globales. 89 % des répondants ont indiqué que leurs dirigeants s’engagent davantage en matière de santé et de sécurité, 17 % d’entre eux ayant obtenu la note maximale d’un engagement « fortement accru » sur l’échelle. Plusieurs raisons contribuent à cet engagement : d’abord un environnement de travail sain où les salariés se sentent « bien » aura forcément un impact sur la motivation des équipes et leur productivité. Ensuite ces dirigeants ont eux-mêmes soit vécu une situation difficile soit été en position de devoir prendre soin humainement des personnes constituant leurs équipes. Mais au-delà du bien-être au travail, cet engagement les conduit à porter un regard plus attentif, voire plus aigu sur la prévention aux risques et la nécessité d’en faire une priorité pour anticiper au maximum d’éventuels accidents et coûts engendrés. Et en cela, cette préoccupation rencontre l’autre tendance qui s’est accélérée en cette période de crise : l’innovation. 

 

Un domaine où les entreprises sont en quête d’améliorer le quotidien des salariés

La santé et sécurité au travail est ainsi un sujet au cœur des préoccupations des entreprises qui ont compris la nécessité d’innover pour améliorer le quotidien des salariés : de nombreux projets fleurissent dans ce sens et dans des domaines variés, en priorité pour répondre aux situations les plus à risque mais aussi pour tenter de répondre à l’extension des risques de santé (ergonomiques, psycho-sociaux) résultant des nouveaux modes de travail. La formation en réalité virtuelle augmentée permettant à l’apprenant de se familiariser avec des situations dangereuses dans un cadre sécurisé, la prévention des troubles musculo-squelettiques via des systèmes de détection des postures et gestes susceptibles d’abîmer les tendons et articulations ou encore l’utilisation de l’intelligence artificielle en matière de prévention, notamment en combinaison avec des capteurs de plus en plus sophistiqués (les « Smart PPE » )… Tant de solutions novatrices qui aident les entreprises à avancer vers une amélioration continue en santé et sécurité. 

 

Passer de la défensive à l’offensive

Et pourtant, selon le dernier rapport annuel de l’Assurance Maladie – Risques professionnels « L’Essentiel 2019, Santé et sécurité au travail », en 2019 en France, 733 salariés sont morts dans un accident du travail, soit en moyenne quatorze par semaine (hors accidents de trajet). Un chiffre qu’il est encore possible et nécessaire de faire baisser. Les méthodes classiques qui sont revisitées par l’innovation permettent plus de bien être pour libérer de la créativité, et plus d’efficacité dans le traitement de certains risques. La santé et la sécurité est un laboratoire intéressant où autour de la protection du travailleur, de la personne, une préoccupation fondamentalement humaine se rencontrent les réponses classiques (management) et l’innovation technologique. Un laboratoire qui peut apprendre beaucoup à toute l’entreprise quant au rapport de l’humain avec l’organisation, et ainsi le remettre au cœur de la réussite des entreprises.

 

Le sujet de la santé et sécurité au travail est donc essentiel à la réussite humaine et économique des entreprises, d’autant plus dans ce contexte de crise sanitaire qui a été marquée par une prise de conscience générale. D’un côté les Français ne veulent plus travailler comme avant et revendiquent de le faire dans de meilleures conditions, et de l’autre les entreprises s’engagent davantage dans ce sens. Signataires de cette tribune, nous avons conscience que nos efforts, quelques importants qu’ils soient, ne peuvent suffire à eux seuls à améliorer la situation et la sécurité des travailleurs : tout l’écosystème économique, de la plus petite à la plus grande entreprise, doit s’y engager aujourd’hui en mettant en place des mesures et innovations rapides et concrètes qui pourront être au moins un fruit positif de cette crise qui a révélé les limites actuelles des modes de travail et d’organisation des entreprises. 

 

Tribune cosignée par : 

• Arnaud Szymkowiak, Partner, Operational Performance, France & Benelux, ERM
• Michalis Poulikidis, Europe SHE Director, Unilever
• Ludovic Peltier, Group Industrial Hygiene & Safety Director, Saint-Gobain
• Malika Sifouane, Corporate Health & Safety Manager, L’Oréal
• Bruno Baticle, HS Director, Sanofi
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• [1] L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 1 005 salariés français, représentatif de la population française salariée du secteur privé. Méthodologie :  La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas sur les critères de sexe, d’âge de catégorie socioprofessionnelle de secteur d’activité et de région d’habitation. Mode de recueil : Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du 4 au 9 mars 2021.

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