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HappyTech : Faire De La France Le Pays Du Bien-Être Au Travail

Group portrait of people looking surprised / Source Getty Images

La HappyTech est un tout jeune collectif de start-up – bientôt monté en association. Tous ses membres innovent dans le domaine du bonheur au travail. Un sujet trop souvent délaissé, et pourtant essentiel, car développer un environnement de travail agréable et bienveillant permet de prévenir les dépressions, les burn out et favorise l’implication des salariés. Lancé courant juin, la HappyTech veut faire de la France le pays du bien-être au travail. Pour cela, le collectif devrait prochainement rencontrer la ministre du Travail.

« Le bien-être au travail ne doit plus être un sujet, cela devrait être naturel. » Mais avant que le bien-être, voire le bonheur, au travail soit ancré dans la culture d’entreprise, il va falloir mettre le sujet sur le devant de la scène. « Aujourd’hui, qui porte le bien être en entreprise ? », interroge Samuel Metias, Chief Executive Officer (CEO) de Comeet, une start-up qui met en relation des travailleurs, grâce à l’intelligence artificielle, autour de déjeuners ou d’activités. « Ce sujet est souvent fragmenté, ou oublié », répond-il. Ce passionné de technologies veut « utiliser la tech pour créer du lien entre les gens ». Après les FinTech, FoodTech et EdTech, voici donc la HappyTech. C’est avec cette envie de voir émerger le sujet dans les entreprises, que Samuel Metias a souhaité fédérer le secteur dans un même collectif.

« Pour toucher le bien-être il faut viser le bonheur », avance Thomas Coustenoble, président de HappyTech, reprenant la célèbre maxime d’Oscar Wilde, « il faut toujours viser la lune, car même en cas d’échec, on atterrit parmi les étoiles. » Il semblerait en effet que le collectif soit monté à bord d’une fusée. Un premier petit déjeuner est organisé le 15 juin par Comeet, histoire de rencontrer les start-up du secteur susceptibles d’être intéressées par la création d’un groupe. « Nous pensions être trois ou quatre, une dizaine de start-up et une centaine de personnes sont venues. » Dans ce jeune collectif, des entreprises telles que OurCompany, Laser Army, Lyyti, Quatre Epingles ou encore Mon Martin. Et la liste s’allonge.

Le lendemain, 16 juin, sur le salon VivaTech, porté par l’enthousiasme de la veille, Samuel Metias fait quelques pas avec le président Emmanuel Macron. « Ce n’était pas du tout prévu », raconte le CEO de Comeet. Le sujet l’a apparemment interpelé puisqu’une rencontre devrait être organisée avec la ministre du Travail, Muriel Pénicaud. Samuel Metias et Thomas Coustenoble s’y rendront avec un objectif, « démocratiser le bien-être au travail », et trois points sur lesquels se pencher : « faire de la France le pays leader de la HappyTech ; promouvoir des solutions pour atteindre le bien-être au travail ; et enfin, structurer et standardiser le sujet afin de permettre aux entreprises et aux salariés de s’y retrouver. »

Les tables de ping-pong ne suffisent pas à créer le bien-être

Entre 30 000 salariés, selon l’Institut de Veille Sanitaire (InVs) et 3 millions, selon le cabinet Technologia seraient en France exposés au burn out. S’il est encore difficile à définir et à reconnaître, le burn out ainsi que les autres risques psychosociaux suscitent l’inquiétude grandissante des entreprises. Craignant des arrêts maladies, voire des vagues de suicides comme cela a été le cas au début des années 2000 dans plusieurs groupes, les employeurs prennent conscience de l’importance d’offrir à leurs salariés des conditions de travail et un environnement sain et accueillant. Mais il ne suffit pas d’installer des tables de ping-pong ou des babyfoot, comme cela se fait dans de nombreuses start-up, pour créer le bien-être au travail. Cas extrême, WordPress vient de rendre les clefs de ses locaux à San Francisco, ses salariés préférant travailler de chez eux. Alors que faire, généraliser le télétravail ? Pas toujours possible, ni toujours souhaitable, le télétravail est redevenu un sujet avec la loi El Khomri. À l’occasion de la remise d’un rapport le 7 juin dernier à sa remplaçante, Muriel Pénicaud, la Fondation Concorde – un think tank libéral – estime que 6,7 millions de français (26% des actifs) seraient éligibles au télétravail, au domicile ou dans des espaces partagés. Une nouvelle organisation du travail qui doit être pensée et encadrée.

Un catalogue de solutions

Pour les autres, ces quelques 60% totalement inéligibles au télétravail, il est indispensable de construire le bien-être dans l’entreprise. Autre tendance venue des start-up de la Silicon Valley, la fonction de « chief happiness officer » (CHO). Intégré dans quelques entreprises françaises, ce nouveau métier n’a jamais été structuré, de l’avis des concepteur de la HappyTech. Pour Thomas Coustenoble, « cette fonction n’existera peut-être plus dans quelques années, mais avant cela, il est indispensable d’outiller ces acteurs du bien-être. » En effet, bien souvent, les CHO sont attachés aux départements des ressources humaines ; or, comme le rappelle Thomas Coustenoble, le bonheur au travail concerne tout le monde. « Le CHO, ou équivalent, doit être reconnu comme la personne bienveillante vers laquelle se tourner, mais pour que son action soit efficace, il faut qu’elle ait les outils. » Le collectif a pour idée de monter un site internet avec un catalogue des start-up de la HappyTech, ainsi qu’une proposition de liste de valeurs du bonheur au travail.   

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