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Handicap : Libérer La Parole En Entreprise

La 23 ème Semaine Européenne pour l’Emploi des Personnes Handicapées se déroule du 18 au 22 novembre. La réforme de la loi sur le handicap entre en vigueur le 1er janvier prochain, et renforce les obligations d’emploi de travailleurs handicapés pour les entreprises.

Les difficultés rencontrées par les travailleurs handicapés ne se résument pas à leur recherche d’emploi. Il faut aussi parvenir à se déplacer jusqu’à son lieu de travail, mais aussi pouvoir évoluer dans un environnement professionnel. Embaucher des salariés handicapés c’est aussi favoriser la diversité dans l’entreprise. De nouvelles mesures seront appliquées à la rentrée 2020 concernant le travail des handicapés : de quoi rebattre les cartes ? 

Le 1er janvier 2020, tout employeur devra compter 6 % de travailleurs handicapés dans ses effectifs. L’obligation existe depuis 1987, elle a été renforcée en 2005 et le sera encore dans quelques semaines. Dorénavant, il n’est plus possible de tenir compte de la sous-traitance aux ESAT, Entreprises Adaptées ou Travailleurs Indépendants Handicapés pour atteindre ce taux, ni d’exclure du calcul de l’obligation les établissements autonomes… Un changement très impactant, notamment pour les entreprises ayant d’importants réseaux de distribution. Elie Sic-Sic et David Herz, fondateurs de Tell me the truffe, cabinet de conseil sur l’inclusion au travail, décryptent pour Forbes France le handicap au travail. 

Forbes France : Est-ce possible d’atteindre 6% de travailleurs handicapés ? 

Tell me the truffe : Oui, mais à condition de faire évoluer les mentalités. De ne plus voir le handicap comme une « impossibilité de », mais de considérer un travailleur handicapé comme un salarié ayant des besoins spécifiques et de lui permettre de s’exprimer librement au sein de l’entreprise sur son handicap. Notons que les entreprises privées n’emploient aujourd’hui que 3,8 % de travailleurs handicapés, dont le taux de chômage reste 2 fois plus élevé que la moyenne nationale. 

Vous expliquez, notamment au travail, que le handicap « ce n’est pas toujours ce qu’on croit ». Qu’entendez-vous ? 

La loi évolue, mais la définition d’un travailleur handicapé reste la même. Toute personne connaissant une difficulté à obtenir ou conserver un emploi en raison de l’altération d’une de ses fonctions motrice, sensorielle, cognitive, psychique ou d’une maladie chronique ou évolutive peut bénéficier du statut de travailleur handicapé. Ce dernier ouvre accès à une obligation pour l’entreprise, non seulement de garder l’information confidentielle, mais aussi de mettre en place les aménagements dont le salarié aurait besoin pour préserver sa santé et travailler plus efficacement. Et là, l’univers des possibles est quasiment infini : fauteuil ergonomique afin de soulager des problèmes de dos, aménagement d’horaires permettant à une personne de suivre ses soins, financement de prothèses auditives, télétravail ou financement de transport adapté pour une personne ayant des difficultés à prendre les transports en commun, reconversion professionnelle en cas d’impossibilité à continuer à exercer son métier… Les exemples sont nombreux, mais tous concourent à un même objectif : permettre au salarié concerné par un handicap, de manière temporaire ou permanente, de continuer à travailler, dans de bonnes conditions.

Selon vous, le mot « handicap » fait encore peur ?

Choisir les mots justes est l’une des clés pour progresser et libérer la parole sur le sujet. Le mot « handicap » renvoie souvent à une impossibilité. Nous accompagnons nos clients à considérer le salarié concerné, non comme une personne ‘’moins capable de’’ mais comme une personne ayant des besoins spécifiques. Le message que l’on fait passer est simple : si l’entreprise répond à ces besoins, le salarié pourra être aussi efficace qu’un autre et s’épanouir dans son travail.

Ce qui a pour conséquence que certains travailleurs handicapés essayent de le cacher…

Dans 85 % des cas, le handicap survient au cours de la vie… et génère alors d’énormes craintes. A commencer par celle d’être discriminé. En ‘’cachant’’ son handicap, le salarié prend pourtant d’énormes risques, à commencer par celui de s’épuiser, de dégrader son état de santé ou de risquer l’inaptitude, alors que son employeur pourrait l’accompagner. Encore faut-il trouver les mots justes pour avoir l’écoute du salarié et de l’ensemble de l’entreprise. Nous proposons des outils et des solutions pour accompagner les salariés d’une entreprise à appréhender et comprendre que le salarié – en situation de handicap – puisse être aussi performant dans son expertise du moment que son handicap est pris en charge. 

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