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Cyril Benzaquen, Le Champion De Kickboxing Qui Bouscule Les Codes

Cyril Benzaquen

Une semaine après qu’il a remis son titre en jeu et a remporté encore une fois le titre de champion du monde, nous avons rencontré Cyril Benzaquen, l’un des boxeurs les plus mythiques de sa génération.

Le jeune homme de 29 ans nous a parlé de son parcours et de sa volonté de faire du kickboxing un sport reconnu de tous et accessible.

C’est dans un bar du 3e arrondissement de Paris que nous rencontrons le champion, non loin du Théâtre du Point Virgule où se produisent beaucoup de jeunes humoristes, une drôle de coïncidence lorsque l’on sait que ce quintuple champion du monde rêvait d’être humoriste.

« Quand j’étais petit au collège, j’étais vraiment celui qui faisait tout le temps des blagues, je me disais, c’est ça, je veux être humoriste, c’est mon truc. Au final aujourd’hui j’exerce sur une autre scène, avec des cordes. »

Les cordes, il les a passées le 13 juin dernier devant près de 4000 personnes sous le Dôme de Paris. En direct à la télévision, les spectateurs ont pu assister à un véritable show à l’américaine et à l’entrée chic de Cyril Benzaquen vêtu d’un peignoir signé d’une grande maison de couture.

 

Pourtant 15 ans auparavant, l’homme était loin d’imaginer qu’il serait champion. À l’âge de 14 ans, Cyril est un ado qui n’est pas très sportif. Il découvre la boxe après avoir fait un peu de judo grâce à son père. Chez lui, personne n’a cet esprit ou cette mentalité sport de combat, pourtant ses parents l’encouragent à faire de la boxe « Ils m’ont dit que ça me ferait avoir confiance en moi. Au bout de quelques cours c’est devenu ma passion, je me mets à adorer ça, je me mets à rêver de ça, j’ai envie de devenir champion. »

 

 

Mais avant de devenir champion, les parents de Cyril le poussent à continuer ses études. Après l’obtention de son bac, le jeune homme se lance dans un IUT pour ensuite entrer en licence. L’année où le futur champion termine son IUT, Dauphine décide d’ouvrir une filière pour sportif de haut niveau. Et même si le kickboxing n’est pas reconnu à l’époque par l’État comme un sport de haut niveau, le jeune homme ne se décourage pas et réussit à se faire accepter au sein de cette nouvelle filière.

Jusqu’en master, Cyril Benzaquen conjuguera études et sports, un rythme soutenu parfois difficile à vivre « Je me levais le matin pour faire un footing à 7h, j’allais en cours, vers midi je partais à l’entraînement, je revenais en cours pour ensuite repartir à l’entraînement. Ce n’est que le soir, vers 11h30 ou minuit, que je pouvais seulement commencer à bosser mes cours. Donc c’était une vie un peu dingue. »

Loin d’être découragé, le jeune homme finit même par associer parcours académique à parcours sportif. Conscient que le sport de combat est avant tout un sport d’images, il décide d’utiliser son profil marketing pour organiser son premier gala dans l’enceinte de Dauphine. Une réussite financière et médiatique puisque l’événement rassemble 800 personnes et fait parler de Cyril Benzaquen, qui choisit de monter sa propre société pour faire de plus en plus d’événements de ce type avec l’optique de toujours voir plus grand.

« En 2017, j’organise un événement un peu plus grand avec 2500 personnes dans une salle sportive. Et deux ans après, je me dis qu’il faut monter d’un cran. Je pense au Palais des Sports, le Dôme de Paris car cette salle a déjà accueilli la boxe traditionnelle, la boxe anglaise mais jamais le kickboxing. »

 

 

Un pari osé et une économie totalement différente. Du ring de Dauphine au Dôme de Paris, on passe d’une location gratuite à une location coûtant 50 000 euros. Des frais énormes dont Cyril ne s’occupe pas seul, puisque autour de lui sa famille, son frère, le soutiennent.

« Je suis très proche de ma mère, de mes grands parents, de mon frère. On est très famille. Même les gens avec qui je travaille, je les considère comme ma famille. On a la chance de s’être organisé de manière à pouvoir choisir avec qui l’on travaille. Je travaille avec les gens en qui j’ai confiance et pour qui j’ai de l’amour. »

Grâce à la force et l’amour de ses proches, Cyril Benzaquen a relevé le challenge du Dôme de Paris haut la main. Devant près de 4000 personnes, le champion a encore une fois prouvé de quoi il était capable, 5 ans après avoir gagné son premier titre de champion du monde. Un souvenir mémorable mais incomparable à son titre de champion de France. « Ma plus grande joie sportive reste le jour où je suis devenu champion de France professionnel parce que mon adversaire était reconnu dans le milieu en France. Pour moi, c’était le premier palier à passer, je m’en souviens encore… »

 

Dans le futur, Cyril Benzaquen devrait (encore) faire sensation avec un gala encore plus grand, des combats contre les meilleurs de sa discipline et une nouveauté dans sa carrière, la boxe anglaise avec pour objectif de devenir dans les 4 ans champion de France.

 

 

Mais l’un de ses plus grands rêves serait d’avoir une salle de sport à son nom, pour pouvoir accueillir des personnes de tous horizons confondus pour faire du kickboxing loisir ou professionnel.

« Ma mission de vie, c’est de développer mon sport, d’être l’ambassadeur de ma discipline en la mettant en avant à travers mon image ou des événements. J’espère que quand j’arrêterai, je n’aurai pas été le seul, qu’ils s’intéresseront davantage à d’autres athlètes pas parce qu’ils ont une histoire mais parce qu’ils sont performants et talentueux au même titre que dans d’autres sports »

 

Lorsque avant de partir, on demande au quintuple champion du monde de nous révéler ce qui pour lui est essentiel pour entreprendre. Le jeune homme sourit et nous fait un parallèle avec la boxe « Il y a une valeur que j’aime bien dans un combat, c’est la valeur de l’engagement. Lorsque tu boxes, tu n’as pas le droit de tourner le dos. Cette valeur te met face à tes responsabilités. Lorsque tu as décidé de monter sur le ring, de faire un combat, tu restes face à tes responsabilités. Cela ne veut pas dire foncer dans un mur, de temps en temps il faut tourner, pivoter la stratégie mais au final, la valeur fondamentale c’est de tenir le fil et conserver sa vision. »

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