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Wall Street : Baptême Du Feu Réussi Pour Altice

© Getty Images

Le câblo-opérateur, propriété du magnat Patrick Drahi, a réussi l’introduction en Bourse de sa filiale américaine, Altice USA, dont le titre s’est apprécié de plus de 9% pour sa première séance à Wall Street.

Séance inaugurale triomphale pour Altice USA sur le New York Stock Exchange. Patrick Drahi a remporté son pari sans coup férir au regard de la performance du titre de sa filiale américaine pour cette première journée sur les marchés. Si la prudence est de mise – beaucoup de « première fois » se déroulant à merveille avant des lendemains qui déchantent, Twitter peut notamment en attester -, force est de constater qu’Altice USA a aiguisé l’appétit des investisseurs. Dans le détail, le titre, introduit à 30 dollars, a atteint un pic en séance de 32,74 dollars avant de finalement terminer sa course à 32,71, soit une progression de plus de 9% par rapport à son prix d’introduction. Un cours qui lui offre une capitalisation boursière de quelque 24 milliards de dollars, soit l’équivalent de 21,5 milliards d’euros. Altice USA, présent dans 21 Etats, a réalisé un chiffre d’affaires pro forma de 9,2 milliards de dollars en 2016. Patrick Drahi a d’ailleurs annoncé qu’il comptait employer le produit de l’IPO à rembourser une partie d’une dette abyssale qui atteint les 21 milliards de dollars.

Accompagné de l’état-major d’Altice et de deux de ses enfants, le propriétaire de SFR, Libération, L’Express et BFM TV a sonné la cloche marquant l’ouverture de la Bourse, un honneur revenant traditionnellement au fondateur d’une entreprise faisant son baptême boursier. Pour rappel, le prix de 30 dollars était dans le haut de la fourchette indicative qui oscillait entre 27 et 30 dollars. Au total, 63 943 029 actions ordinaires de catégorie A ont été placées dans le cadre de l’offre publique de vente. L’introduction en Bourse d’Altice USA est la deuxième plus importante de l’année, après Snap, maison-mère de la messagerie instantanée Snapchat, et a permis au câblo-opérateur de lever près de 2 milliards de dollars qui lui permettront aussi de financer et poursuivre son expansion aux Etats-Unis. Selon le cabinet Dealogic, il s’agit même de la plus grosse introduction en Bourse dans le secteur des télécoms depuis l’éclatement de la bulle internet en 2000.

Une stratégie déjà bien rodée…

Si tous les grands noms du secteur sont d’ores et déjà cotés, l’IPO de Altice USA n’était pas sans risque. Ceux qui n’ont pas « traversé le Rubicon » préfèrent être rachetés plutôt que tenter une « aventure boursière » qui peut se terminer de manière dramatique, financièrement parlant. Dernier exemple en date : le rachat de Wave Broadband par le fonds de capital investissement TPG Global pour un montant d’environ 2,37 milliards de dollars. Ce n’est donc pas un hasard s’il n’y a eu qu’une seule et unique IPO d’un câblo-opérateur américain durant ces cinq dernières années, à savoir celle de WideOpenWest, qui a levé le mois dernier 310 millions de dollars. Le tout, qui plus est, avec une mise à prix inférieure à la fourchette indicative. Difficile, dans ces conditions, de tenter l’expérience boursière.  

Outre le remboursement évoqué en préambule – d’une partie – de la dette de la holding Altice, le groupe de Patrick Drahi semble, quand même, bien décidé à faire quelques emplettes sur le marché américain grâce une stratégie et une mécanique bien huilées qui, si elle peut poser question, s’avère (pour l’instant) redoutablement efficace. Première strate : Altice s’endette auprès des investisseurs, en quête de placements avec de hauts rendements, pour financer son développement. Seconde strate : Patrick Drahi s’attèle à une réduction drastique des coûts pour améliorer la rentabilité des actifs rachetés pour, au final, générer des liquidités et rembourser la dette. Une « recette » qui a déjà fait ses preuves sur le vieux continent où le milliardaire détient de nombreux actifs mais également des droits de diffusion d’événements sportifs d’envergure.

… mais risquée

Début mai, Altice a frappé un grand coup en raflant les droits de la Ligue des Champions. Pour l’emporter, Altice a déboursé la bagatelle de 350 millions d’euros par an pour diffuser l’intégralité de la compétition, soit plus du double de ce que payaient jusque-là les diffuseurs actuels, beIN Sports et Canal+ (145 millions d’euros par an). Concernant les prochaines acquisitions outre-Atlantique, Altice lorgnerait, selon diverses sources parmi lesquelles l’AFP, sur Verizon Communications FiOS, les activités câble de l’opérateur télécoms Verizon et envisagerait également d’absorber les câblo-opérateurs Cox Communications et Mediacom. Le premier cité a exclu cette éventualité mais a néanmoins fait savoir qu’il était davantage ouvert à des partenariats avec ce nouveau venu « aux dents longues ». Disposant outre-Atlantique de 4,9 millions de clients et présent dans plus de 20 états, Altice n’a pas fini de tisser sa toile. Surtout si les dieux de la Bourse continuent de lui sourire.  

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