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Livre | L’influenceuse Anne&Dubndidu : « Je me vois comme une inspiratrice qui bouscule parfois mais motive toujours »

anne&dubndiduSource : GettyImages

Pourquoi partir à la découverte d’Anne&Dubndidu et de ses écrits ? Parce que son livre raconte avec sincérité ce qu’elle est et ce pourquoi elle se met en mouvement. Avec ce petit truc en plus qui fait qu’on a envie après de se (re)mettre aussi en piste. Influenceuse, son blog raconte son quotidien, ses combats (contre Nike notamment). Entretien cash.


 

Pouvez-vous vous présenter ?

Anne&Dubndidu : Je m’appelle Anne, j’ai 29 ans, je suis entraîneure de sport, autrice et créatrice de contenus engagés. J’ai débuté le sport un peu par hasard au cours de mes études. Je vis dans le sud de la France, à Montpellier. Je suis diplômée depuis de Sciences-Po Aix et de l’University du Sussex, mais aussi d’une licence STAPS entrainement sportif de l’INSEP et d’une formation de 200H de yoga Vinyasa. J’adore les sports d’endurance, je pratique le triathlon, la course à pied, le trail de longues distances mais aussi le yoga, le pilates ou le fitness. J’aime partager ma passion car pour moi le sport est plus qu’une simple activité physique.

 

A la lecture de votre livre, on s’aperçoit que vous n’aviez pas forcément une culture sportive… Il y a un déclic, et depuis c’est un mode de vie, une conquête sur vous-même…

A. & D. : Ma pratique sportive a débuté un peu par hasard mais, même si mes débuts ont été compliqués (comme pour tout le monde), ça a effectivement été un déclic. C’était d’abord un défi physique, j’avais 20 ans et j’étais incapable de faire 10 minutes de course, puis c’est devenu une réelle source d’épanouissement. J’ai eu cette sensation d’avoir été spoilée depuis mon adolescence d’un outil de confiance, d’émancipation et de bien-être très facilement accessible à tous. J’ai souhaité partager ma passion et ma motivation au début via mon blog, puis via les réseaux sociaux et mes ouvrages afin de construire une autre culture du sport qui n’est que rarement transmise aux femmes.

 

Je pense qu’il faut une sacrée paire d’ovaires pour perpétuellement se remettre en question et s’engager, surtout contre Nike. La marque qui fait rêver les sportifs et les athlètes professionnels. C’est de la force mais aussi un peu de pouvoir par le biais de l’exposition que je peux apporter à une cause, comme celle des Ouïghours. Le sport n’est pas qu’une simple industrie, c’est une culture de respect, de fairplay, de représentation.

 

 

Et aujourd’hui, vous le partagez. Votre approche n’est pas basée sur la performance sportive mais sur l’envie, le dépassement au sens de ‘chacun, chacune peut réaliser des défis’ ?

A. & D. : Je crois que chacun peut trouver ce dont il a besoin dans sa pratique sportive, sans savoir exactement ce qu’il cherche au début. En se lançant à soi-même des défis, nous entretenons notre motivation, quelle que soit la difficulté du défi. Une pratique sportive régulière n’est pas linéaire, on manque d’envie, de temps, même si c’est activité que l’on adore. Avec un défi, un objectif qui nous attend et que l’on a soi-même fixé, on ne décroche pas car on sait.

 

Courir 10 kilomètres ou 100 kilomètres, ce n’est pas la même chose, en termes de préparation, d’intensité, etc. Et pourtant, au cœur de votre livre et de votre vie, vous mettez la connaissance de soi comme un art de vivre ?

A. & D. : Malheureusement la pratique du sport a ses travers : trop tôt, trop souvent, trop intense et on peut se blesser. Apprendre à se connaître, à reconnaître les signaux de son corps ou de sa tête permet de ne pas utiliser le sport à mauvais escient et de pratiquer de manière saine. On perçoit toujours le sport comme un entretien du corps alors que le lien corps-tête est extrêmement fort. La connaissance de soi, quel que soit son niveau de pratique, permet de rester vrai envers soi-même et toujours s’interroger afin de se préserver. Le « just do it » ou le toujours plus fort, plus loin sont des philosophies hyper inspirantes et motivantes, surtout lorsque l’on débute, mais elles nous font oublier le caractère fini et unique de notre corps. La connaissance, c’est une pratique mature. On prend du recul, si « elle peut le faire », je ne peux peut-être pas le faire comme elle mais en connaissant mes limites, je peux le faire différemment. C’est bien plus sain et en accord avec soi-même.

 

Que vous apporte le yoga ? Et les voyages ?

A. & D. :  J’ai perdu ma grand-mère juste avant de partir étudier un an à l’étranger pour la seconde fois de mon cursus universitaire. J’ai ressenti le besoin d’une activité plus dans l’introspection et dans la profondeur. Sur mon campus, l’université proposait des cours de Yoga Vinyasa à très bas prix. Je me suis dit pourquoi pas et j’ai tout de suite accroché avec le professeur, son approche, ses mots (même si c’était en anglais). Si je continue à pratiquer et même à l’enseigner, c’est parce que cette pratique m’apaise, mon cerveau ne rumine plus. Tout comme les voyages, je suis curieuse, j’aime découvrir de nouvelles cultures, mais aussi d’autres paysages, à pied ou à vélo forcément. Le dépaysement est une source de motivation, mais les rencontres aussi. Ma pratique sportive, la manière dont je travaille sont le fruit de mes voyages ou de mes années à l’étranger.

 

Vous êtes aussi une influenceuse et créatrice de contenus. Avec le sport, c’est une forme d’accomplissement ?

A. & D. : Je me vois comme une inspiratrice qui bouscule parfois mais motive toujours. Je crée des contenus afin de transmettre à ma communauté un maximum d’informations pour leurs propres pratiques, de l’énergie, de la motivation mais aussi et surtout du soutien car beaucoup pratiquent de manière isolée. Je veux qu’ils sachent qu’ils ne sont pas seuls.
Mes accomplissements dans le sport sont double :

  • ils sont personnels : je participe à des courses, me lance des défis avant tout pour moi-même ;
  • ils sont inspirants : si je partage mes bonnes comme moins bonnes expériences, c’est pour montrer, surtout aux femmes, qu’elles peuvent se lancer elles aussi ce défi auquel elles pensent. Je ne veux pas forcément montrer qu’on peut tous faire des Ironman ou des ultra-trails, mais que si une femme ose, elles peuvent toutes oser.

C’est important de montrer l’exemple, d’inspirer car encore trop de peu de femmes sont présentes, que ce soit en compétition ou en club.

 

J’espère de tout cœur pouvoir participer au Lavaredo Ultra Trail, dans les Dolomites, en Italie. C’est pour moi le plus bel endroit pour courir.

 

 

Vos prises de position sont fortes et engageantes. Quand vous critiquez un géant de l’équipement sportif, comme Nike, c’est aussi votre « force d’être soi » ?

A. & D. : Je pense qu’il faut une sacrée paire d’ovaires pour perpétuellement se remettre en question et s’engager, surtout contre Nike, la marque qui fait rêver les sportifs et les athlètes professionnels. C’est de la force mais aussi un peu de pouvoir par le biais de l’exposition que je peux apporter à une cause, comme celle des Ouïghours. Le sport n’est pas qu’une simple industrie, c’est une culture de respect, de fairplay, de représentation.
Je me considère comme une influenceuse aussi et si je peux utiliser mon influence pour aider des femmes à faire du sport, je peux aussi aider d’autres communautés à l’autre bout du monde.

Moi-même en tant que consommatrice, je ne suis pas parfaite et je ne peux pas attendre de toutes les marques qu’elles le soient sur toute la ligne mais en 2021, l’industrie du sport doit être bousculée et doit combler son retard. Je ne veux pas que ma pratique sportive et donc l’achat d’équipement sportif puisse avoir un impact environnemental et humain désastreux. La pratique sportive nous reconnecte à la nature mais aussi à l’humain. Ce serait égoïste, mensonger et aveugle de ne pas m’engager.

 

Quel est votre plus beau souvenir de running ? Et en cette longue période de restrictions dans les déplacements, quel rêve de course à pied avez-vous envie de réaliser quand la crise sanitaire sera derrière nous ?

A. & D. : Mon beau plus souvenir est le lever de soleil lors de mon premier 100 km, j’avais gravi la dernière montée, timing parfait. J’espère de tout cœur pouvoir participer au Lavaredo Ultra Trail, dans les Dolomites, en Italie. C’est pour moi le plus bel endroit pour courir et je souhaite vraiment à tous les pratiquants beaucoup de courage, de tenir car on pourra bientôt à nouveau porter des dossards et faire du sport tous ensemble.

 

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