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L’effet « Zoom » plus fort qu’Instagram ? Rencontre à Stockholm avec le Dr Rebecka Gardell, nouvelle papesse de l’esthétique

Dr Gardell© Dr Rebecka Gardell

Ces longues heures passées à enchaîner les appels vidéos, à se voir sur grands écrans : ces loupes sans concession qui mettent à nu chaque détail de votre visage ont exacerbé l’auto-critique. Cernes, valises et autres mines épuisées pèsent de plus en plus sur le moral des télétravailleurs. Se traiter, oui mais pas à n’importe quel prix. Avec sa méthode naturelle et son geste parfait, le Dr Rebecka Gardell s’est fait un nom pendant la crise. Le Covid ? Un booster à son activité de médecine esthétique douce. Reportage à Stockholm dans sa clinique qui ne désemplit pas. 

 

C’est un problème universel devenu complexe pour beaucoup. En témoignent la salle d’attente du Dr Gardell et la diversité des patients : ils sont Indiens, Scandinaves, Français, Portugais ou Egyptiens, tous ont fait le déplacement pour traiter une zone aussi délicate qu’intime. Reflet de l’âme, point de contact à l’autre, la région des yeux vous dévoile comme elle vous parle. Pis, elle trahit vos émotions. Un regard « mal assumé » en raison de préoccupations esthétiques conduit bien souvent au mal être. Les cernes ? La faute à un manque de sommeil et à votre hygiène de vie… Des griefs sous forme de reproches dont ces interpellés ne veulent plus entendre parler.

« Bleutés sur les peaux claires, bruns sur les peaux mates, certaines personnes sont génétiquement plus prédisposées à présenter un cerne creux, et ce, dès un jeune âge. En outre, le processus de vieillissement physiologique s’accompagne également d’une perte graisseuse au niveau du contour de l’œil, ce qui rend généralement le cerne plus profond. La peau de la région oculaire, quatre fois plus fine que sur le reste du visage, dessine en transparence le réseau veineux et nécessite une attention particulière. », rétablit le Dr Rebecka Gardell.

Dans son cabinet feutré parsemé de touches arty avec de-ci de-là des sculptures et œuvres murales, la praticienne suédoise pointe également d’autres facteurs aggravants comme l’exposition prolongée aux écrans et le stress. Un stress à son paroxysme depuis l’émergence de la pandémie mondiale. La problématique liée aux cernes n’a jamais été aussi commentée qu’aujourd’hui. Ses patients sont loin d’être accros à la chirurgie esthétique, c’est souvent leur première intervention qu’ils ont souhaitée ‘soft’ dite « douce », et surtout réversible. Ils voient en la médecine esthétique prônée par le Dr Gardell une alternative naturelle à leurs tourments. Dans ses murs, elle reçoit « des hommes et des femmes qui ont des exigences élevées sur la qualité des résultats. Ils sont au milieu de leur carrière, très impliqués professionnellement et affichent beaucoup de réussite. Ils aspirent tout simplement à avoir bonne mine en restant fidèle à leurs traits. Pour eux, le botox est une ligne rouge qu’ils ne souhaitent pas franchir. », confie cette diplômée de l’Institut de médecine Karolinska de Stockholm.

Un portrait-robot rassemblant beaucoup de golden boys et de cadres dirigeantes… « Oui, mais pas que. Dans mon cabinet se côtoient CSP++ et réfugiés afghans. Tous partagent les mêmes motivations : combler leurs cernes selon une approche naturelle innovante parfaitement maîtrisée. », tient-elle à nuancer. Sa technique de « Tear Trough Eye fillers » – comblement du cerne et de la vallée des larmes – rompt avec la gestuelle communément répandue, ce qui lui a permis de se faire rapidement un nom au pays de la vénusté et d’Instagram. S’inspirant de la virtuosité des peintres, le Dr Gardell travaille la région du regard ligne après ligne pour atteindre la mise en perspective idéale dans le strict respect de l’anatomie faciale. « Je peux prendre 30 minutes ou trois fois plus de temps, j’ai une obsession du détail ! Je sais précisément où placer les microcanules pour injecter l’acide hyaluronique, un sucre naturellement produit par l’organisme, capable de volumiser une zone creusée. Je ne remplis que les endroits où le patient a une perte de volume, sans jamais surcharger. Sinon, on s’écarte de la symétrie du visage originel en la dénaturant. », expose cette perfectionniste revendiquée.

© Dr Rebecka Gardell

 

Pour matérialiser ce geste parfait, la thérapeute travaille avec des canules émoussées, beaucoup plus sûres que le recours à des aiguilles pointues, assure-t-elle. Eviter le risque d’occlusions artérielles à tous prix dans cette zone infiniment délicate où un faux mouvement ne pardonne pas. Là encore, le Dr Rebecka Gardell assume sa différence devenue argument aux yeux de sa patientèle. Un gage de sécurité qui a décidé de nombreux internautes derrière leurs écrans. « Récemment, j’étais assise avec mes filles en train de peindre des aquarelles, il était question d’esquisser une fleur avec des pétales infinitésimaux. Et soudain, j’ai eu l’impression d’être au travail ! C’est exactement le même sentiment lorsque je m’attèle à travailler sur la vallée des larmes ! ». 

Bien que totalement naturel, l’acide hyaluronique est à manier avec précaution « et raison » appuie le médecin. « Le traitement peut être effectué avec 1 ou 2 ml maximum, parfois, il peut être difficile de déterminer la juste dose car les résultats définitifs du comblement ne s’apprécient que six à huit semaines après (un léger gonflement qui s’estompe survient pendant quelques jours). C’est pourquoi, je me limite à 1 ml lorsque j’estime que le patient est un candidat avec plus de défis au niveau de son système veineux. Il est nécessaire de se montrer pédagogue dans certains cas. ». Doux euphémisme révélateur d’une relation parfois déformée vis-à-vis de l’esthétique et de ses canons réels.

Exit la blouse blanche et les néons nitescents de la clinique Dr Gardell & Partners, les discussions se poursuivent à présent à la Brasserie Balzac. Un clin d’œil à la France et à son art de vivre en plein Stockholm. L’élégante brune aborde le volet business de son cabinet en plein expansion. Après plusieurs années d’apprentissage et de pratique aux côtés d’experts, la thérapeute a toujours voulu ouvrir son propre cabinet plutôt que de donner suite à des collaborations. Une liberté lui ayant permis de façonner sa propre méthode jusqu’au choix des instruments. A l’ère du Covid, le Dr Rebecka Gardell n’a jamais autant travaillé : « Beaucoup de personnes portent les stigmates de la pandémie, le retour en société et à l’open space est source d’excitation et de frustrations. Mes patients ont à cœur de traiter leurs cernes. ». Des cernes devenus symboles pour ces derniers qui n’ont pas hésité à prendre un vol pour Stockholm. Parmi eux, une part croissante de Français souligne la Suédoise qui réfléchit à mettre le cap sur Paris : « Paris est une ville carrefour, une ville d’esthètes, c’est l’implantation idéale. Je dois être présente dans ce marché. », juge-t-elle.

En attendant, le Dr Gardell se joue de la crise en déménageant ce printemps dans un cabinet trois fois plus grand pour accompagner la forte demande. Bientôt, d’autres adresses suivront dans les principales régions de Suède car elle entend bien aussi être prophète en son pays.

Quid des tendances esthétiques d’aujourd’hui ? « Entre 2018 et 2021, nous avons complétement changé de paradigmes. Avant, le botox – à outrance – était roi ! Les pommettes proéminentes, les lèvres surdimensionnées ont de moins en moins la cote. A présent, les gens veulent entretenir leur capital jeunesse sans que cela ne se sache. ‘Less is more !’, être naturel et se reconnaître dans son reflet est ce qui prime. Un retour à l’essentiel né de la pandémie. », conclue-t-elle.  

La médecine esthétique ferait-elle sa révolution ?

Dr. Rebecka Gardell & Partners

Swedenborgsgatan 2

118 48 Stockholm – Suède

Sweden

[email protected]

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