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Ecole d’Ingénieurs, Des Récompenses « Ingénieuses » Pour Booster Les Femmes

Comment casser le plafond de verre et convaincre les femmes de s’engager en nombre dans les filières d’ingénieurs? En mettant en valeur les femmes ingénieures. Le prix « Ingénieuses », organisé par la CDEFI – Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs, récompense chaque année les femmes ingénieurs et les écoles qui favorisent la mixité. Palmarès.

2075 ! Selon une étude du ministère de l’enseignement supérieur, il faudrait attendre l’année 2075 pour que le nombre de femmes ingénieurs soit équivalent au nombre d’hommes. Les femmes s’orientent moins dans les filières scientifiques ou sélectives alors qu’elles représentent 49 % des élèves au collège et 47 % des lycéennes en terminale S sur le territoire. À la rentrée 2017-2018, la part des étudiantes dans les formations de type écoles d’ingénieurs s’élevait à 27,2 %.

Cette distribution très inégalitaire des sexes entre les différentes filières de formation renvoie pour beaucoup à une orientation influencée par les perceptions sociales de la division sexuelle des rôles.

Alors pour accélérer le mouvement, casser les stéréotypes, aider les filles à se libérer de l’autocensure et des schémas de type « Ingénieur ? Ce n’est pas pour moi », et à se projeter dans les métiers d’ingénieur, un concours a été lancé : « Ingénieuses ». Le principe est de mettre en valeur des parcours d’élèves ingénieures et de femmes ingénieures. Et de récompenser les écoles d’ingénieurs qui proposent des initiatives encourageant les jeunes filles à rejoindre leurs rangs.

Le jury « Ingénieuses » est composé de l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF), Elles Bougent, Femmes Ingénieurs, Talents du numérique et de nos soutiens, le Bureau national des élèves ingénieurs (BNEI), Campus-Channel, la Commission des titres d’ingénieur (CTI), Ingénieurs et scientifiques de France (IESF), STMicroelectronics et Techniques de l’ingénieur.

Il a étudié 27 projets d’écoles, 115 candidatures d’élèves-ingénieures France, 37 candidatures de femmes ingénieures. Voici le palmarès.

Prix de l’école la plus mobilisée

L’ENSI Poitiers – école nationale supérieure d’ingénieurs de Poitiers, pour son projet « Et si c’était l’inverse ? ».

Cette action est composée de quatre sous-projets. Le premier été initié pour le concours ingénieuses’17. Il s’agit de la distribution de jeux de 7 familles. Ce jeu a été depuis transformé en un jeu de plateau.

Le second sous-projet est la diffusion de chroniques radios sur des portraits de femmes. Le suivant consiste à des interventions au sein du collège Rabelais de Poitiers lors de la journée citoyenneté pour créer de possibles vocations pour les métiers scientifiques, mais aussi pour discuter autour des inégalités.

Enfin, le dernier sous-projet est la réalisation d’un court-métrage intitulé « Et si c’était l’inverse ? ». Cette œuvre diffusée le 9 avril à l’ENSI Poitiers a été suivie d’une table ronde, en présence de nombreux invités extérieurs à l’école. Ce court-métrage sera aussi disponible sur Youtube.

Prix du projet le plus original

IMT Mines Albi-Carmaux pour son projet #ImindTheLiberty

Il consiste à mettre en regard certaines œuvres d’Henri de Toulouse-Lautrec, conservées au musée Toulouse-Lautrec d’Albi, avec les métiers scientifiques et techniques exercés par des femmes techniciennes, doctorantes et chercheuses à IMT Mines Albi.

À partir d’un choix d’une vingtaine d’œuvres du peintre, le projet propose de faire un parallèle entre les portraits de femmes du XIXe siècle dans des conditions sociales très hétérogènes, et les femmes du XXIe siècle, scientifiques et engagées, mises en scène dans leur quotidien et immortalisées par Studio Tchiz. Le projet vise à souligner la trajectoire de la femme et le regard de la société sur la condition féminine.

#ImindTheLiberty donnera naissance en juin 2019 à une vingtaine de diptyques présentant à la fois les reproductions des œuvres d’Henri de Toulouse-Lautrec, accompagnées de la photographie contemporaine et de la biographie du modèle.

Prix pour l’enseignement de l’égalité homme-femme

Esigelec pour son « Guide des bonnes pratiques pour l’égalité dans la communication sur les Réseaux Sociaux »

L’Esigelec a participé à l’animation de la présentation du guide des bonnes pratiques pour l’égalité dans la communication sur les réseaux sociaux qui s’est tenue le jeudi 17 janvier 2019 dans son établissement. Ce projet est le résultat d’un groupe de travail initié par la direction régionale aux droits des femmes et à l’égalité entre les femmes et les hommes de la préfecture de la région de Normandie dans le cadre de la Convention régionale 2013-2018 pour l’égalité et la mixité dans le système éducatif dans cette région.

L’invitation au lancement du guide a été envoyée à la presse régionale, à toutes les directions et les responsables d’établissement des collèges et des lycées de la région. La présentation du guide a réuni près de 150 personnes issues de plus d’une centaine d’établissements, de collèges, de lycées, mais aussi des institutions et collectivités. Le guide de bonnes pratiques s’adresse à toute personne amenée à utiliser les réseaux sociaux.

Les objectifs de ce projet sont la promotion de l’égalité entre femmes et hommes grâce aux réseaux sociaux et l’identification des différentes manifestations du sexisme dans ces modes de communication afin de trouver les réponses les plus appropriées.

Prix de l’élève ingénieure France

Sarah Cromer est élève-ingénieure en 4e année à l’Estaca, en filière automobile. Depuis sa première année, Sarah Cromer s’est engagée dans la vie associative de son école. Elle est présidente de l’association Pégase, une association d’élèves-ingénieurs de l’Estaca pour la promotion des sciences auprès des jeunes. Le but est d’initier les enfants aux sciences de manière ludique en intervenant chaque semaine dans des classes d’écoles primaires tout au long de l’année. Chaque année, lors d’une exposition qui se déroule dans son école, ils élaborent une maquette qui permet aux enfants d’appliquer leurs connaissances apprises et de montrer leur travail à leurs parents.

En parallèle, cette association réalise des interventions tous les mois dans l’hôpital de Laval auprès d’enfants malades afin de faire des expériences ludiques pour les changer de leur quotidien. En plus de ces interventions en France, ils effectuent des missions éducatives et humanitaires, afin de sensibiliser les enfants de collèges du Sénégal aux sciences. Ils partent 2 semaines chaque année au Sénégal depuis maintenant 13 ans afin d’apporter du matériel scolaire. Ils ont créé l’association Pégase Sénégal en partenariat avec l’université de Thiès.

Sara, en tant que présidente de l’association, a lancé l’année dernière une nouvelle mission éducative-humanitaire : la Mission Cameroun, qui vise la création de l’association Cameroun avec des étudiants locaux.

Prix de l’élève ingénieure Maghreb

Meriem Bakri est élève-ingénieure en 5e année à l’ESI d’Alger, en informatique, dont la spécialité porte sur les systèmes d’information et technologiques.

Elle a obtenu un master au laboratoire de méthodes de conception de systèmes (LMCS) à l’ESI. Elle est membre de la communauté féminine de Women Techmakers Algiers de Google développement groupe à l’ESI, qui est dédié aux jeunes femmes, dans le but est d’inspirer, impressionner et inciter les femmes à faire révolutionner le monde avec la technologie.

Elle a été élue secrétaire générale et organisatrice des événements à l’association caritative et collective « Sourire à l’Innocence », qui a pour but d’aider les gens nécessiteux, et d’essayer de contribuer à dessiner un sourire sur le visage des enfants malades et partager leurs souffrances.

Meriem a participé à un projet d’application HelpChild, qui avait comme mission la réalisation d’une plateforme web d’apprentissage des enfants pour la crèche.

Prix de la femme ingénieure

Elisabeth Eude, est chef de produit senior pour les équipements de téléphonie mobile 5G au sein de l’entreprise Nokia. Elle est diplômée de l’INSA (Institut national des sciences appliquées) de Rennes, option Génie Physique et optoélectronique.

Elisabeth Eude a également obtenu un MBA à EM Lyon en 2009 et SDA à Bocconi en Italie.

À l’issue de sa formation, elle a démarré en tant qu’ingénieure validation sur les systèmes de téléphonie mobile GSM chez Sivan Consulting, puis Alcatel. Elle a dirigé la première équipe de tests d’interopérabilité pour les équipements 3G, cela lui a permis de travailler ainsi 1 mois au Japon avec les équipes de Fujitsu.

Elle a été nommée chef de projet télécom, en charge des projets de rénovation des réseaux de SFR et Jersey Telecom. Trois ans plus tard, elle a été nommée chef de produit sur les produits GSM, puis sur les produits de transmission hertzienne. Peu après la fusion Alcatel-Lucent, elle a intégré l’équipe Corporate Strategy en tant que consultante sénior en stratégie, en contact direct avec le PDG et le comité de direction du groupe.

En parallèle, elle est l’une des fondatrices et membre du conseil central de StrongHer, le réseau de salariés chez Alcatel-Lucent et maintenant Nokia, pour oser, agir et inspirer les femmes et les hommes de sorte que tous bénéficient des mêmes opportunités de carrière. Ce réseau a maintenant plus de 35 antennes locales dans le monde et près de 3 000 membres. Cette action a également été reconnue par le prix GEM-TECH (Gender Equality Mainstream in Tech) décerné par l’Union Internationale des Télécoms et ONU Femmes. Elle est également la créatrice et éditrice du site onestpasdesprincesses.fr qui a pour but de mettre en avant des articles de mode, jouets, livres et rôles modèles à l’attention des jeunes filles et des garçons, offrant ainsi une diversité de modèles et de futurs possibles, au-delà des conventions sociales.

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