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Réchauffement climatique : l’extraction des combustibles fossiles doit être réduite rapidement et radicalement

réchauffement climatiqueSelon une nouvelle étude, il faudrait réduire rapidement et drastiquement l’extraction de combustibles fossiles si l’on veut éviter une catastrophe climatique. | Source : Getty Images

RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE | Selon une nouvelle étude publiée dans la revue Nature mardi 7 septembre, l’extraction du pétrole, du gaz et du charbon devra être fortement réduite pour que le réchauffement climatique ne dépasse pas la limite de 1,5 °C fixée par l’Accord de Paris. Cette étude rappelle les différents avertissements lancés par la communauté scientifique et souligne l’importance d’agir rapidement et radicalement pour éviter l’imminente crise climatique.

 

D’après une modélisation réalisée par des chercheurs de la University College de Londres, pour avoir 50 % de chances d’atteindre l’objectif de 1,5 °C, près de 60 % des réserves mondiales de pétrole et de méthane fossile et 90 % des réserves de charbon devront être laissées dans le sol.

Selon les chercheurs, la production mondiale de pétrole et de gaz devrait diminuer de 3 % par an afin d’atteindre l’objectif ambitieux fixé par l’Accord de Paris (la production de charbon a atteint son plus haut niveau en 2013), mais cette diminution n’est pas répartie uniformément entre les différentes régions productrices.

Par exemple, des réserves de pétrole bien plus importantes doivent être maintenues au Canada (83 %), en Europe (72 %) et en Amérique centrale et du Sud (73 %). En outre, des réserves de charbon plus importantes doivent être maintenues en Russie et dans les anciens États soviétiques (97 %) et au Moyen-Orient (100 %).

Les États-Unis sont la seule région productrice de pétrole qui n’est pas destinée à un déclin immédiat et brutal d’ici 2050, selon le modèle, avec un pic de production prévu pour 2025 en raison de la baisse des importations, de moyens de production plus flexibles et de l’utilisation continue du pétrole par le pays dans les transports avant la forte croissance des technologies à faibles émissions.

La majeure partie (97 %) des réserves américaines de charbon doit rester dans le sol, selon le modèle, et la production de gaz diminuera annuellement de 8,1 % avant que le combustible fossile ne soit complètement éliminé par le secteur de l’électricité en 2040.

Les chercheurs notent que leurs travaux sous-estiment probablement l’ampleur des changements nécessaires, compte tenu des incertitudes liées au déploiement des technologies vertes et de la nécessité de conserver encore plus de carbone dans le sol pour bénéficier de plus de 50 % de chances de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C.

Dans une étude réalisée en 2015, les chercheurs estimaient qu’un tiers du pétrole, près de la moitié du gaz et plus de 80 % des réserves de charbon devraient rester dans le sol d’ici 2050 pour limiter le réchauffement climatique. Or, les résultats de l’étude menée par la University College de Londres sont plus inquiétants. Selon la modélisation des chercheurs, des réductions drastiques et rapides de la production annuelle de combustibles fossiles sont nécessaires. Ces conclusions font écho à celles du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) des Nations unies, la principale autorité mondiale en matière de climatologie. Dans son dernier rapport, le GIEC a expressément attribué le réchauffement climatique à l’activité humaine (dont 1,1 °C aux gaz à effet de serre émis depuis la seconde moitié du XIXe siècle) et a prévenu que les températures dépasseraient probablement la limite de 1,5 °C au cours des 20 prochaines années si aucune mesure n’était prise pour réduire les émissions.

La diminution de la demande de pétrole et de gaz durant la pandémie de covid-19 « est l’occasion parfaite pour que les gouvernements changent de stratégie », écrivent les chercheurs qui appellent les gouvernements, ayant « historiquement bénéficié » des énergies fossiles, à « prendre la tête » d’une évolution vers des sources d’énergie plus vertes. L’Agence internationale de l’énergie a déjà lancé un avertissement selon lequel la demande d’énergie est en train de revenir au plus haut après avoir atteint son niveau le plus bas durant la pandémie. La croissance impressionnante des énergies propres ne suffira pas à répondre à la demande mondiale, a averti l’organisation.

 

Article traduit de Forbes US – Auteur : Robert Hart

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